Comment authentifier une guérison miraculeuse ?
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1.
La guérison miraculeuse est un acte de Dieu. Et comme Dieu est d’abord le médecin des âmes, il guérit à tous niveaux, et tout spécialement en restaurant la communion avec lui. La spécificité de cette guérison, c’est que le malade la vit spécialement. Il sait et sent qu’il guérit : il y a pour lui un « avant » et un « après ».
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2.
Il n’y a pas d’opposition entre la science et la foi : les miracles ne sont pas des tours de passe-passe, mais des faits réels qu’on peut constater, mais que la science ne peut présentement expliquer. Le rôle de la médecine est d’assurer la réalité de la guérison : il faut qu’il y ait objectivement passage d’un état pathologique avéré à un état de santé évident. Pour que l’étude médicale puisse conclure en faveur d’une guérison « certaine, définitive et médicalement inexpliquée » il y a quatre conditions nécessaires : certitude du diagnostic et de la maladie, pronostic fixé ou fatal, guérison surprenante et subite, traitement sans rapport avec la guérison.
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3.
Un miracle, ce n’est pas l’impossible qui se réalise, ni qu’un rond devienne carré, c’est un événement surprenant qui a un sens spirituel. Seule l’Église peut vérifier et authentiquement interpréter la guérison en ce sens spirituel et le contexte de foi est pour cela primordial. Il est aussi fondamental d’écouter le guéri : sa parole est essentielle.
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4.
La constatation d’une guérison dans un contexte de foi est donc clairement médico-spirituelle. L’intervention des hommes de sciences est ici un préalable, mais une guérison « inexpliquée » n’est pas suffisante pour que l’on parle de miracle. C’est pourquoi on ne compte que 69 miracles reconnus à Lourdes, alors que le bureau médical a constaté plus de 3000 guérisons objectivement inexplicables.
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5.
En résumé, une guérison devient miraculeuse lorsqu’elle remplit deux conditions :
- elle échappe aux lois habituelles de la médecine ou de l’évolution des maladies, c’est-à-dire qu’elle s’effectue selon des modalités extraordinaires et imprévisibles,
- elle amène le bénéficiaire et les témoins à rechercher ou reconnaître une signification spirituelle à l’évènement ; plus précisément elle les invite à croire en l’intervention spéciale de Dieu.
L’enquête en vue de la reconnaissance d’une guérison miraculeuse vise à acquérir une certitude sur ces deux approches d’une même réalité.
Ancien directeur du Bureau des Constatations Médicales des Sanctuaires de Notre-Dame de Lourdes. Membre du Comité Médical International de Lourdes (CMIL)
- « Et si on parlait des miracles… » Presses de la Renaissance, Paris 2004 (2ème édition).
- « Lourdes : des miracles pour notre guérison » Presses de la Renaissance, Paris, janvier 2008, 345 pages.
- « Le témoignage incroyable d'un pèlerin, René Le Ménager, à Lourdes il y a cent ans », Atlantica, 2008.
- Collaboration à « Lourdes de A à Z » Nouvelle Cité/NDL, 2008 ; « Merveilles de Lourdes : 150 histoires », Mame/Magnificat/NDL, 2008 ; « Enquête sur les miracles. Point clef pour la nouvelle évangélisation » 2015.
Documents de référence
« Je te bénis, père, Seigneur du ciel et de la terre, d'avoir caché cela aux sages et aux intelligents et de l'avoir révélé aux tout-petits. Oui, père, car tel a été ton bon plaisir »
(Lc 10,21)
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