« La théorie de l’évolution ? Plus qu’une hypothèse », affirmait Jean-Paul II en 1996 dans un discours à l'Académie pontificale des Sciences. En effet, « la convergence, nullement recherchée ou provoquée, des résultats de travaux menés indépendamment les uns des autres, constitue par elle-même un argument significatif en faveur de cette théorie ». Il y a aussi des confirmations quasi mathématiques, comme par exemple la mise à jour de l'ADN qui unifie l'ensemble du vivant avec la présence de séquences communes de taille considérable. L'évolution apparaît aujourd'hui comme un fait établi et largement reconnu non seulement par les scientifiques, mais encore par les croyants qui n’en restent pas à une interprétation superficiellement littérale du récit de la Création dans la Bible. Le jésuite Pierre Teilhard de Chardin (1881-1955), savant paléontologue,  s’est efforcé de montrer que le principe de l’évolution peut s’harmoniser avec la Révélation chrétienne sur l’origine et le destin de l’univers. L’important est de ne pas méconnaître la spécificité de l'être humain, créé à l'image de Dieu (Genèse 1,28-29) et doué d'une âme spirituelle qui ne procède pas de la matière.

Et maintenant ? Nombre de points de la théorie de l’évolution restent à préciser et les chercheurs continuent de travailler. L'harmonie de l'univers et l'ajustement de ses potentialités initiales, qui ont permis la naissance de la vie et l’apparition de l'homme, apparaissent plus clairement. Les croyants ne doivent cependant pas en attendre une confirmation de la Création ex nihilo (à partir de rien) qui se déploie dans le temps pour atteindre son accomplissement quand toutes choses seront renouvelées dans le Christ. La science humaine n’a pas les moyens de confirmer, mais ne peut pas davantage invalider la Révélation qui ajoute au mystère de la Création ceux de la Chute et du Salut.