Documents de référence
Vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres.
(Jean 8, 32)
Pourquoi est-il si difficile d'accepter la vérité ?
La vérité dévoile nos limites, nos mensonges et notre ignorance, et cela peut constituer une épreuve d'autant plus redoutable qu'on est éloigné de cette vérité et que le contexte n'est pas amical ou bienveillant.
Qu’est-ce que la vérité ?
La vérité est la conformité entre ce qui est dans notre pensée et le réel. Notre intelligence doit se soumettre avec humilité à la réalité et la rechercher pour la reconnaître telle qu’elle est au niveau naturel comme au niveau révélé.
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Y a-t-il une vérité ? Ponce Pilate en doutait (Jn 18, 38). Il n’était pas le premier, ni le dernier. On constate que ce qui est tenu pour vrai varie selon les individus, les lieux et les époques. Pour certains aujourd’hui, plusieurs vérités différentes coexistent (c’est le pluralisme). Pour d’autres, aucune vérité n’est sure (c’est le relativisme). Pour d’autres encore, la vérité est inconnaissable (c’est l’agnosticisme). La notion de vérité apparaît même parfois comme dangereuse : les fanatiques s’imaginent la détenir. Cependant, aucune vie sociale n’est possible sans un consensus sur un certain nombre de réalités faisant l’objet de convictions communes – autrement dit sur des vérités partagées au point de n’être plus seulement subjectives. Il ne s’agit pas forcément de croyances religieuses : les idéologies athées du XXe siècle ont battu tous les records d’intolérance. Mais l’inverse, à savoir le scepticisme, n’est pas la panacée. Car le doute doit bien douter aussi de lui-même, tandis que l’esprit humain a un besoin irrépressible de savoir si sa mort est la seule certitude qu’il puisse avoir même s’il préfère l’oublier et si, comme l’a merveilleusement analysé saint Thomas d’Aquin (1225-1274), son intelligence peut s’ajuster aux choses qu’elle perçoit (adaequatio intellectus et rei) pour parvenir à la vérité. Cette quête peut être comparée à l’ascension d’une montagne que chacun gravit de son côté. Durant la montée, on ne voit qu’une face de la montagne et on se trompe en pensant en voir la totalité. Ce qui n’empêche pas la montagne d’exister, en son entier, en sa simplicité, comme la Vérité.
Et si c’était non pas quelque chose d’abstrait, mais quelqu’un de bien réel ? Un livre du philosophe Michel Henry (1922-2002) a un titre suggestif : C’est moi la Vérité (Seuil, Paris, 1996). C’est ce qu’il lit dans l’Évangile. Si la Vérité est bien la personne du Christ, le chrétien la rencontre, mais il ne la possède pas, car toute personne garde une part de mystère (le conjoint l’apprend si l’amoureux ne l’a pas découvert), et à plus forte raison s’il s’agit du Fils de Dieu ! En partageant jusqu’à la Croix la condition humaine, il a rendu connaissable l’inconnaissable: la Vérité source de Vie plus forte que la mort, et il en est le Chemin (voir Jn 8, 32).