L'apostolat n'est pas seulement l'affaire du clergé. Le terme « apostolos » (apôtre en grec) est lié aux origines de l’Église primitive. L'évangile de Matthieu désigne ceux que Jésus envoie en mission faire des disciples (Matthieu 28,19), en vue de constituer un nouveau peuple de Dieu. Tout au long de l'histoire de l’Église, de nombreux laïcs ont été des apôtres admirables du Christ. Pourtant, la notion d'apostolat a généralement été associée à la tâche des évêques, des prêtres et des religieux. Or elle concerne tous les membres de l’Église appelés, par le baptême, à participer à cette évangélisation. La déchristianisation progressive de l'Occident et l'évolution des mentalités ont permis dès le XIXe siècle de faire émerger la conscience évidente que la vocation de l'apostolat est celle de tout laïc baptisé. L'Action catholique, soutenue et encouragée par les papes à partir de Pie XI, a beaucoup contribué à l'essor de l'engagement des laïcs dans la vie de l'Église. Vatican II a couronné en quelque sorte ce mouvement en donnant une vision et des perspectives renouvelées de l'Église. Celle-ci est désormais ressentie comme un peuple messianique en marche, où chacun est envoyé en mission sous la bannière d'un seul chef, le Christ.

La « mission » est un devoir majeur de l’Église et surtout l'affaire des laïcs. L'exhortation apostolique Christifideles laici (Les fidèles laïcs) de saint Jean-Paul II cherche justement à susciter cette prise de conscience et la responsabilité de tout baptisé dans l'annonce de l'Évangile. Parce qu'il est en première ligne de l'édification d'un monde plus juste et plus humain, tout laïc est appelé à la sainteté, dans et par sa vie professionnelle et sociale, en se mettant au service des autres, en les portant jusqu'à la communion avec Dieu, dans le Christ. N'est-ce pas ainsi qu'il est possible de répondre à sa vocation d'enfant de Dieu ?