Une honte dans l’histoire de l’Église ? Avec les croisades et l’affaire Galilée, l’Inquisition est l’une des principales pièces à conviction déposée contre l’Église au  tribunal de l’histoire et de l’opinion. L’existence même d’une institution chargée de poursuivre les hérétiques paraît incompatible avec l’idéal de la liberté de conscience que l’Église s’attache aujourd’hui à promouvoir. 
Née dans un contexte de chrétienté, caractérisé par l’unanimité religieuse et la concurrence des pouvoirs religieux et politiques, l’Inquisition traque tout autant l’hérésie qu’elle sert le centralisme pontifical. La perte de prestige de la papauté, au XIV^e siècle, contribue à l’effacement d’un tribunal parfois instrumentalisé au service d’intérêts profanes comme en témoignent les affaires des templiers ou de Jeanne d’Arc. Au siècle suivant, l’Inquisition redémarre en Espagne où elle ne sera supprimée qu’en 1834. À cette date, elle n’existe plus en Europe mais devient un véritable enjeu de mémoire entre cléricaux et anticléricaux. Au XX^e siècle, dans les années 1970, l’histoire scientifique de l’Inquisition connaît un tournant : les certitudes tranchées ont fait place à une perception commune de la complexité des choses, à égale distance de l’apologie ou de la légende noire.

Pour faire le point, il existe plusieurs ouvrages de qualité scientifique et néanmoins clairs et convaincants. Côté vidéos, la sélection regroupe essentiellement des contenus de médias catholiques, car la plupart des autres documents se contentent de conforter les idées reçues sur l’intolérance de l’Église. À noter un excellent site, L’Inquisition pour les nuls, sérieux et drôle.