Les dominicains sont un des ordres religieux les plus importants de l’Église catholique, fondé au début du XIII^e siècle par saint Dominique de Guzman, auquel on a emprunté son nom pour désigner ses disciples, dont il avait voulu faire des « frères prêcheurs » (après un nom propre, les initiales « o.p. », pour ordo praedicatorum, signifient qu’il s’agit d’un fils de saint Dominique). Si certains dominicains sont connus pour avoir été des prédicateurs influents (saint Vincent Ferrier au XIV^e siècle, Henri Lacordaire au XIX^e), d’autres ont été des mystiques (Maître Eckhart et sainte Catherine de Sienne au XIV^e siècle) et d’autres encore des inquisiteurs redoutés (Bernard Gui au XIV^e siècle, Tomas de Torquemada au XV^e). Il y a eu aussi de grands théologiens (saint Thomas d’Aquin au XIII^e siècle, le père Congar au XX^e) et des exégètes de haut vol (comme le père Lagrange, fondateur de l’École biblique de Jérusalem). D’autres enfin ont été de merveilleux artistes (Fra Angelico au XV^e siècle, de nos jours Kim En Joong). Il y a même eu des papes (Benoît XI au XIII^e siècle, saint Pie V au XVI^e et Benoît XIII au XVIII^e) et les dominicains sont présents auprès des Orientaux chrétiens aujourd’hui persécutés. Quelle est donc la cohérence de toutes ces vocations et la spécificité de l’ordre dominicain ?

Littérature et vidéos ne manquent pas à l’occasion du huitième centenaire de la fondation de l’ordre dominicain. Pour saisir l’originalité et la fécondité de son inspiration, l’article du père Jean-Miguel Garrigues, o.p. offre une synthèse qui donne accès au dynamisme et à l’unité d’une spiritualité qui a produit tant de grandes figures de l’Église et de la culture, et qui continue d’attirer de nombreux jeunes.