La foi ne va plus de soi aujourd’hui, qu’on l’ait ou qu’on ne l’ait pas. Pour la plupart des gens, c’est l’acceptation d’un certain nombre de croyances qui motivent ou justifient des pratiques d’ordre rituel et moral ou comportemental. En ce sens, toute religiosité comporte une part de foi. Mais on pourrait aussi bien dire que l’athée croit lui aussi quelque chose, parce que, même s’il soutient n’être pas du tout religieux, il a des idées qui ne s’imposent pas comme évidentes à tout le monde et se conduit en conséquence : sa foi qu’il n’y a rien au-delà de ce qu’il perçoit est quand même une foi... D’autre part, beaucoup de gens attachés à toutes sortes d’observances n’ont pas à proprement parler de « foi », dans la mesure où ils n’éprouvent guère le besoin de définir ce qu’ils croient, comment ils le croient ni en quoi cela les inspire. Dans ce paysage passablement complexe, la foi chrétienne ressort en ne rejetant aucune acception du mot « foi », et elle en enrichit même la portée. Car elle est à la fois adhésion à un corps de doctrine et mise en œuvre de préceptes aussi bien liturgiques qu’éthiques, mais elle est surtout relation en même temps personnelle et collective avec Dieu qui prend l’initiative de se faire connaître.

Dans la sélection proposée, l’article de Mgr Biju-Duval explique ce qu’est la foi chrétienne : un don de Dieu, mais aussi un choix libre de celui ou celle qui l’accueille, parce que la révélation de qui est Dieu et de ce qu’il veut stimule et développe l’intelligence en la tirant de sa solitude pour lui donner accès au mystère de l’amour.