Comment vivre aujourd’hui l’ecclésiologie de communion ?
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1.
Cette question de communion ecclésiale est vraiment à l’ordre du jour puisque le Concile Vatican II a été qualifié de « Concile de communion » développant « l’ecclésiologie de communion ». le problème est que « le langage et la réalité sont séparés » (Timothy Radcliffe). Dans notre civilisation des médias, on privilégie le grégaire, l’instantané et l’émotionnel au détriment de la vérité. Le signe paraît occuper tout l’espace mental, au détriment de ce qu’il doit signifier, et cette tendance a gagné aussi l’Église. Une prise de conscience s’opère ici ou là, dans des paroisses, des diocèses, des mouvements, et les signes d’espérance ne manquent pas, mais la crise est loin d’être achevée. Et c’est le rapport à la vérité qui est la clé de la crise dans l’Église
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2.
Il faut d’abord reprendre notre rapport à la vérité divine. « Le climat culturel de notre société rend l’attitude hérétique pour ainsi dire spontanée, naturelle » (P. Serge-Thomas Bonino ; op). Il faut travailler à tous les niveaux en vue d’un retour des esprits au juste rôle de la vérité de foi dans la vie chrétienne.
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3.
Il faut aussi continuer à redécouvrir le rapport à la vérité sacramentelle qui structure l’Église. On ne s’agenouille plus à l’église, mais il y a comme « un agenouillement devant le monde qui se manifeste de mille façons » (Jacques Maritain). L’Église ne condamne plus aussi fermement l’erreur et cette nouvelle attitude pose question car à cause de cela, les étudiants en théologie ont souvent été condamnés à subir un enseignement déviant ou hétérodoxe. La réforme liturgique a aussi été précipitée et a conduit à des excès. Enfin, l’autorité des évêques, successeurs des Apôtres, par leur ordination, ne doit pas être diluée dans les directives de bureaux ou de commissions sans mandat.
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4.
Il faut enfin veiller à notre rapport à la vérité du droit. L’ordre des choses n’est plus respecté et dans le discours, des objectifs séculiers (« un monde meilleur ») tendent à se substituer aux fins dernières. On affirme la prétendue nécessité d’aligner le message de l’Église sur les exigences du monde et ces exigences impressionnent car elles sont en harmonie avec la pensée séculière dominante, et trouvent le soutien de grands médias. Dans cette confusion, personne n’y a gagné. L’urgence est celle de la formation, mais l’ambiance reste imprégnée de tabous idéologiques.
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5.
La communion à rechercher est avant tout un don de Dieu pour nous unir à Lui dans le Christ par sa Croix comme le rappelle Saint Jean : « Si nous marchons dans la lumière, comme Dieu est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres » (1 Jn 1, 7). Communion et hiérarchie sont indissolublement liées et doivent se renforcer l’une l’autre. Benoît XVI a donné en ce sens une forte impulsion pour faire progresser la communion dans la vérité de l’Evangile qui est annoncé afin que nous soyons en communion « avec les Apôtres », « avec le Père » et « avec son Fils Jésus-Christ » (1 Jn 1, 3).
Documents de référence
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commentaire
posté
Enfin je me retrouve dans cette lecture combien instructive, merci Dieu Tout Puissant de m'y avoir conduit. Combien de fois me suis dit que j'étais à coté, que je ne devais pas bien comprendre, oh merci à l'auteur de m'avoir éclairé. Parlons de l'office dominical, combien de fois ai-je été déçue, triste par un office fade qui semblait plaire à tous sauf à moi, des lectures mal lues, des micros mal réglés avec un son tellement fort que le texte devenait incompréhensible, des sermons fades (pardon à ces bergers), des prières changées qui n'avaient plus de sens ( il n'y a pas de plus belles prières que le Credo de Nicée), des chants parfois qui n'ont pas beaucoup de sens (où sont les psaumes chantés), pourquoi cette médiocrité ? La messe est le moment privilégié de la vie d'un chrétien, alors elle doit n'être que beauté, foi, acclamation et méditation (se laisser envahir par l'amour du Père). Je souligne que je suis une chrétienne lambda, nullement tournée vers l'intégrisme ou le progressisme, j'aime mon Créateur et rien n'est trop beau pour le prier. Enfin je respire, car pourquoi dans l'Eglise vit-on cette médiocrité qui incite les croyants à regarder les religions comme étant de potentielles croyances semblables à la nôtre. Dieu Tout Puissant assisté de ton Esprit Saint éclaire ces rares prêtres qui nous éclaire. J'en ai rencontrés.