Qu'est-ce que la foi ?
-
1.
La foi chrétienne repose sur la Révélation. Par elle, Dieu prend la libre initiative de se donner gratuitement à connaître et il se communique lui-même ; la foi est l’accueil de cette initiative de Dieu et une adhésion personnelle à lui et à tout ce qu’il révèle.
-
2.
La foi est fondamentalement une relation personnelle avec Dieu : c’est en lui que nous croyons et à lui que nous adhérons. Il ne s’agit pas en premier lieu de croire en des vérités, mais d’abord de s'en remettre à quelqu’un.
-
3.
La révélation de Dieu est convaincante. La foi n’est pas un grand saut irrationnel dans le vide : elle s’appuie sur de fortes raisons de croire et est donc aussi un acte de l’intelligence.
-
4.
La Révélation a un caractère historique. Dieu s’est révélé progressivement dans l’histoire. La foi reposant sur ces événements et ces faits historiques est tendue vers la plénitude de l’éternité.
-
5.
La foi est un acte authentiquement humain. Elle est d’abord un don de Dieu, mais elle est aussi un acte de notre part, dans lequel la prière, l’intelligence et la volonté de l’homme coopèrent librement avec la grâce divine (CEC 154).
-
6.
La foi a pour sujet fondamental l’Église. C’est certes un acte personnel et libre, mais ce n’est pas un acte isolé : nul ne peut croire seul et nul ne s’est donné la foi à lui-même. On la reçoit de Dieu par son Église et on adhère avec tous les saints à la foi de l’Église, qui est plus certaine que toute connaissance humaine.
-
7.
La foi véritable est le juste équilibre entre deux extrêmes : le fidéisme, qui croit mieux servir Dieu en reniant la raison alors qu'elle est elle aussi un don de Dieu ; et le rationalisme, qui réduit arbitrairement le champ des connaissances humaines à ce que la raison peut atteindre par ses seules forces – ce qui est absurde, ne serait-ce que parce que la raison humaine serait bien en mal de démontrer qu'elle est la seule source possible de vérité.
Monseigneur Denis Biju Duval, ingénieur de l’École Centrale de Paris, docteur en théologie, enseigne la théologie pastorale à l’Institut Redemptor Hominis, qu’il préside actuellement au sein de l’Université du Latran à Rome. Il est aussi Consulteur au Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
- Croire n’est pas si compliqué (Ed. de l'Emmanuel, 2012)
- Le psychique et le spirituel (Ed. de l'Emmanuel, 2001)
- Faut-il encore se soucier du salut des âmes ? L’urgence de l’évangélisation (Ed. de l'Emmanuel, 2012)
2
commentaires
postés
"La foi est la certitude absolue de ce qu'on espère, la preuve évidente de réalités invisibles" - Lettre aux Hébreux 11:1 (La Bible Traduction du monde nouveau).
Oui, la Foi dépasse la raison au sens où elle donne une connaissance plus élevée que celle qu'apporte la seule raison, elle apporte une lumière que ne peut atteindre la seule raison qui excelle dans le domaine sensible et matériel mais n'a plus aucune certitude dans tous les autres domaines de la connaissance (particulièrement l'être et la morale). On dit que la Foi devance la raison. Mais la raison devance la Foi au sens où, dans le processus de la connaissance, elle en appelle à la Foi pour dépasser se qu'elle ressent comme un vide de connaissance qu'elle ne peut combler avec certitude. La Révélation vient combler ce vide. Etymologiquement la Foi est Confiance, confiance en Celui qui révèle. Cette confiance est tirée de l'authenticité du Christ, authenticité qui provient de son sacrifice et des signes qu'il a accompli afin que nous croyions. Cette authenticité nous est retransmise par la continuité apostolique, continuité de la Parole et du témoignage crédible, jusqu'au martyr. Le domaine de la connaissance qu'apporte la Foi est totalement inséré dans celui de la connaissance que la raison peut parcourir par ses seules ressources mais il le complète afin d'en faire un système complet de pensée qui apporte une réelle lumière et une réelle perfection à la connaissance, ce que le Pape Jean Paul II a appelé à juste titre "la splendeur de la Vérité". Tout autre système de connaissance contient intrinsèquement une incohérence interne qui le montre comme étant une erreur et cette erreur est erreur car elle est productive de malheur, même si elle est séduisante pour ses petites affaires terrestres, comme il est dit qu'Eve la jugea. On voudrait que toute connaissance qui ne nait pas dans une laboratoire, selon des lois mathématiques, soit irrationnelle, et que la Révélation qui est aux antipodes de cela soit cantonnée à la sphère privée des croyants. Il faudrait alors interdire de rien dire en public sur la sociologie (qui sont multiples et ne sont que des données statistiques), les théories philosophiques et métaphysiques aussi nombreuse qu'il y a de philosophes (donc aussi fausses les unes que les autres), les théories économiques (qui sont les principales pourvoyeuses de malheurs), les différentes morales sociales (qui sont aussi variées que le sont les civilisations), etc ... L'antropologie et la morale contenues dans la religion catholique ou orthodoxe sont tout aussi valable que n'importe qu'elle loi positive élaborée dans des clubs de pensée. Croire en Jésus Christ n'est pas que croire en Dieu fait homme ou en la sainte Trinité, ou dans les faits surnaturels, c'est aussi croire en un modèle social, humain, dans certaines valeurs qui nous servent aussi personnellement pour diriger de façon équilibrée et Raisonnable notre vie.