« Combien existe-t-il de chemins vers Dieu ? » demandait-on un jour au Cardinal Ratzinger. « Autant que d’êtres humains », a-t-il répondu. Chacun doit trouver son chemin. Il y a mille manières de prier, car il y a mille manières d’aimer
On aurait tendance à dire dans le Renouveau charismatique que la meilleure prière est la prière de louange. Mais il est tout à fait normal et même nécessaire de ne pas craindre de crier vers Dieu sa détresse lorsque l’on vient d’apprendre que son enfant vient d’être accidenté ! Toutes les attitudes de prière sont bonnes, puisque nous les retrouvons toutes dans les psaumes, ces prières directement inspirées par l’Esprit Saint. Par ailleurs, quand nous avons trouvé une prière qui nous convient, nous avons le droit de la répéter aussi souvent que nous le souhaitons. Nous avons le droit d’avoir nos « ritournelles » personnelles avec le Seigneur ! Il est également très bon de prier en regardant longuement une image, une statue, un tableau ou un vitrail.
À côté de l’oraison, il y a la méditation
On peut dire qu’il y a oraison dès que nous sommes en dialogue avec le Seigneur, même si l’on préfère habituellement réserver le mot « oraison » à la conversation silencieuse et prolongée avec lui.
La méditation est le fait de réfléchir à un texte de l’Évangile ou d’auteur spirituel en laissant libre cours aux réflexions ou aux résolutions qu’il m’inspire. Il est évident que toute méditation peut se prolonger en prière, en dialogue avec le Seigneur.
Il ne manque pas de chrétiens qui aiment prier en écrivant leur prière sur un carnet, leur « journal spirituel », leur « carnet de route ».
Le sourire est une très belle prière
Sainte Thérèse de Lisieux insistait beaucoup sur la spiritualité du sourire. Sourire à Jésus, à celui qui nous sourit tout le temps. « Souris-moi, sois joyeux, nous dit le Seigneur, même quand tu n’en n’as pas envie. » Ces sourires sont les fameuses roses que Thérèse voulait offrir en grand nombre à Jésus pour lui faire plaisir et sauver beaucoup d’âmes !
Le chapelet est un magnifique chemin de prière
À condition de nous rappeler qu’il y a bien des façons de le dire. Parfois je demande à mon ange gardien de dire la première partie du « Je vous salue, Marie » et je me contente de répéter comme une litanie : « Sainte Marie, mère de Dieu, prie pour nous, pauvres pécheurs, prie pour moi, pauvre pécheur ». Ou bien je transforme un peu le tout début de la salutation angélique en disant : « Fais-moi ton plus beau sourire, Marie, pleine de grâce ! ». Je pense que ces petites fantaisies ne déplaisent pas à la Sainte Vierge.
N’hésitons pas à changer d’attitude lorsque nous prions
Quand je me mets à genoux, je redis au Seigneur que je me sens tout petit devant lui. C’est l’attitude de l’enfant, du pécheur. Mais un autre geste est tout aussi important, c’est de me mettre debout devant lui, pour exprimer ma volonté de grandir et ma réponse au regard d’admiration qu’il pose sur moi, car le prophète Sophonie n’hésite pas à dire que Dieu danse de joie devant ses enfants (Sophonie 3,17).
Saint Jean de la Croix passe sans cesse d’une attitude à l’autre. Tantôt il proclame qu’il n’est « rien » (nada) devant le « tout » (todo) de Dieu ; tantôt il se réjouit comme l’épouse heureuse de plaire à son époux par un seul de ses cheveux et par une seule perle de son collier ! On peut pécher par manque d’humilité, en ne se mettant pas suffisamment à genoux devant Dieu ; mais on peut pécher aussi par manque de fierté, en ne se redressant pas assez devant lui, en ne croyant pas assez que nous sommes pour lui de véritables chefs d’œuvre… en construction !
Si on peut avoir une attitude dans laquelle il est plus facile de rester un bon moment dans la même position, c’est une bonne chose, car une certaine stabilité du corps nous aide souvent à prier plus longuement, mais ce n’est pas toujours possible. Le confort des petits bancs de prière peut nous y aider.
On débute habituellement sa prière par un beau signe de croix
La Sainte Vierge a appris à Jacqueline Aubry, la plus âgée des quatre voyants de l‘île Bouchard en 1947, à faire un très grand et très lent signe de croix. Ce signe a été inventé par on ne sait qui, dès le premier siècle. Saint Paul affirme qu’il ne veut « rien connaître d’autre que la croix du Christ » (1 Colossiens 1,17 ; 2,2 ; Galates 6,14, etc.) En traçant sur soi ce signe de la croix, on se rappelle ce grand mystère du Fils de Dieu qui a souffert pour nous, tandis que notre bouche proclame l’autre grand mystère de la Trinité. C’est le signe de ralliement universel des chrétiens. Un geste qu’il est dangereux de faire dans certains pays !
Il est important de bien commencer sa prière
Quand on fait une course de vitesse, le départ au starting-block est essentiel, il faut prendre un bon départ. De même, quand on se met à prier, il est bon de bien prendre son départ, avec un geste qui exprime ma volonté de me mettre en présence de Dieu et de purifier mon intention. « Seigneur, tu es là, moi aussi. Je suis ici devant toi ! »
« Et c’est pour toi que je suis ici : si je m’ennuie ce n’est pas grave, puisque je suis ici pour toi, pour te faire plaisir ! Le plus heureux, au cours de cette oraison, ce sera toujours toi, Seigneur !».
Quel merveilleux mystère ! Toutes nos prières font plaisir à Dieu. Et quand nous communions, pensons que Jésus est tout heureux de se donner à nous, et qu’il veut nous faire partager sa joie !
Chacun peut prier les saints qu’il affectionne particulièrement
En ce qui concerne la prière que nous adressons aux saints, il faut savoir qu’il y a des saints « thaumaturges », par lesquels Jésus aime faire beaucoup de miracles : sainte Thérèse, sainte Rita, saint Antoine de Padoue, etc. On ne sait pas pourquoi Dieu se sert davantage de certains saints. Sainte Rita, par exemple, la sainte des causes désespérées, est une sainte très populaire et Dieu se plaît à faire souvent des miracles en faveur de ceux qui recourent à son intercession.
Le lieu de la prière doit être choisi avec soin, mais il faut aussi savoir prier partout
En ce qui concerne les lieux de prière, il vaut mieux choisir un lieu silencieux et beau, mais il faut savoir prier n’importe où. Quand on le peut, il vaut mieux avoir un coin qui nous aide à prier. Prier devant un beau paysage, devant le ciel ou une fenêtre, c’est très bien aussi. Évidemment, si l’on peut prier dans une chapelle, devant le Saint-Sacrement. Il faut en profiter !
Sur les chemins du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, des touristes se convertissent parfois. Eh oui, la foi peut entrer par les pieds. En partant sur cette route, on pense être moins encombré de distractions, on espère pouvoir méditer ou prier plus facilement. Les pèlerinages existent depuis très longtemps ; en Inde, les routes ont été formées par les pèlerins.
Prier devant les reliques est une grande tradition de l’Église
Certains ont horreur de cela et pensent que c’est de la superstition. Ce culte pourrait en effet devenir superstitieux si l’on s’imaginait que le contact avec le reliquaire guérit automatiquement un malade, mais le culte des reliques nous rappelle que les saints ont aimé Dieu avec leur corps et que leur corps est appelé à ressusciter. À la fin de sa vie, Pascal, qui avait des maux de tête épouvantables (on sait maintenant qu’il est mort d’un cancer généralisé dont les métastases ont gagné le cerveau), allait à Paris de sanctuaire en sanctuaire vénérer les reliques des saints. Le culte des reliques n’est donc pas réservé aux faibles d’esprit !
Aujourd’hui, les reliques se mettent de nouveau à voyager. C’était le cas dans le passé avec les reliques de saint Etienne, retrouvées au VIe siècle, et cet usage est reparti avec celles de sainte Thérèse de Lisieux. Auparavant, les personnes se rendaient en pèlerinage sur la tombe des saints. En 1997, à l’occasion du centenaire de la mort de Thérèse, le recteur de Lisieux a eu l’idée de faire voyager ses reliques dans les lieux où elle était allée en pèlerinage. Des centaines de monastères et de paroisses ont désiré recevoir leur visite. Et depuis lors elles ont fait le tour du monde. Au Brésil, des foules ont rempli les stades pour les vénérer. Désormais, beaucoup de reliques de saints se mettent à voyager et rassemblent des milliers de fidèles un peu partout.
Prier devant les icônes est la grande tradition de nos frères d’Orient
Beaucoup de communautés chrétiennes d’Occident adoptent depuis quelques années l’habitude de nos frères d’Orient : ils installent des icônes dans leurs églises et leurs maisons et prient devant elles. « Pourquoi, me demande-t-on souvent, les visages des icônes ne sourient-ils jamais ? »
Tout simplement parce que les peintres d’icônes ne distinguent pas comme nous les mystères joyeux, douloureux et glorieux de la vie du Christ et de la Vierge.
En conséquence, la Nativité de Jésus à Bethléem n’est pas pour eux un mystère spécialement joyeux, puisque l’on y célèbre la naissance de celui qui mourra pour nous sur une croix. Pour se le rappeler, ils placent le nouveau-né sur berceau qui a la forme d’un autel, dans une grotte toute noire qui doit évoquer le Saint-Sépulcre où on le déposera à la fin de sa vie. Quant aux langes du bébé, ils annoncent le linceul d’où surgira le Ressuscité.
Par ailleurs, jamais on ne voit un visage souffrant. Quand on représente le Crucifié du Vendredi Saint, il ne faut surtout pas oublier qu’il va ressusciter et qu’il intercède maintenant pour nous dans le ciel. Il est notre grand-prêtre éternel. C’est pourquoi on n’hésite pas sur les icônes à le représenter revêtu sur la croix d’ornements sacerdotaux !
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commentaires
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Très belle formation à la prière. Le signe de Croix devient facilement routine, dénué de sens. Permettez moi le "truc" qui me concentre sur ce que je dis: "Au nom du Père, mon créateur bien-aimé. Au nom du Fils, mon Rédempteur bien-aimé. Au nom de l'Esprit Saint, mon consolateur bien-aimé. Au nom de la sainte Trinité, mon Dieu bien-aimé. Amen. En union de prière, merci pour cette belle page de catéchisme.
Les seules prières qui ne sont pas exaucées, ce sont celles que nous ne faisons pas !
Article très riche. Merci à l'auteur. Gloire à Jésus !
c' est tres important surtout on ne sait pas comment ecouter
Soyez bénis pour cet excellent article, qui aborde avec beaucoup de clarté les différents aspects de la prière, et l'attitude à adopter pour mieux prier! Merci :)
Article que l'on a envie de partager tout de suite ! Admirable ! Merci