Comment comprendre aujourd’hui la mission des laïcs ?
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1.
Le fidèle laïc était jusqu’ici souvent défini en creux, comme celui qui n’est pas clerc. Il en résulte une compréhension étriquée de sa vocation et de sa mission, réduites à une fonction de suppléance, à un temps partiel, à de l’intérim.
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2.
En arrière-plan de cette vision se trouve l’idée d’une « division du travail» – l’expression est empruntée au cardinal Lustiger – qui a longtemps prévalu dans l’équilibre interne de la vie de l’Église entre prêtres et laïcs : aux premiers, le culte et l’apostolat ; aux seconds, la gestion du temporel.
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3.
Pour présenter la vocation de tous les baptisés, Vatican II prend comme point de départ la mission de l’Église dans le monde. Le concile évoque explicitement la participation des fidèles à la triple fonction sacerdotale, prophétique et royale du Christ. La mission de l’Église est la sanctification du monde.
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4.
Cette mission de sanctification du monde est un service. Elle ne peut ni se confondre avec un pouvoir, ni se segmenter suivant les différents états de vie, ni se satisfaire de la division du travail précédente. On comprend mieux du coup comment une vision réductrice de la vocation et de la mission des laïcs peut alimenter en retour une compréhension biaisée du sacerdoce ministériel.
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commentaires
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Chère Eve, Je crois que par « soi-disant païens » je voulais parler d’un nombre important de personnes qui se trouvent au seuil de nos églises et que l’on juge de façon trop lapidaire. Je pense à des personnes qui viennent ponctuellement demander un sacrement (baptême d’enfant ou mariage) ou un enterrement pour l’un des leurs. Je pense également à un grand nombre de personnes qui revendiquent leur appartenance à notre Église tout en s’en tenant le plus éloignés possible (« je suis croyant mais non pratiquant », voire même « je suis catholique mais je ne crois pas »). Loin de moi l’idée de penser qu’ils sont des croyants qui s’ignorent. Je sais que si la foi est un don elle est aussi une décision. Cependant ce dont je souhaite parler ce sont des « germes » de foi que l’on voit chez ces personnes si on se donne la peine de les écouter respectueusement et patiemment et surtout sans leur indiquer un chemin (ce qui appartient exclusivement à Dieu). Attitude (soit dit en passant) complètement étrangère aux catholiques qui prétendent « évangéliser » selon une approche de l’évangélisation très en vogue aujourd’hui et qui nous vient du renouveau charismatique, plus particulièrement de la communauté de l’Emmanuel. Cette approche de l’évangélisation ne souhaite en fait que « prêcher » pour « sa » paroisse (à savoir l’Église Catholique) et remplir à nouveau ses rangs de façon clairement malhonnête. Je pense que ceux que je nomme (sans doute improprement) les « soi-disant païens » et qui portent en eux des « germes » de foi n’ont pas moins à apporter à l’Église Catholique que les quelques uns d’entre nous qui faisons encore le choix de pratiquer dans notre Église. Hélas pour ces « soi-disant païens » la tendance actuelle (largement influencée par la communauté de l’Emmanuel) est de leur proposer une spiritualité au rabais et s’ils n’en veulent pas alors la sentence devient, comme je le disais plus haut, lapidaire (« ils ont le cœur fermé »). Ils continuent alors de « quitter inexorablement nos églises ». Chère Eve, Mes propos ne s’enracinent absolument pas dans une vision de l’Eglise que l’on pourrait qualifier d’ « objective ». Je parle depuis mon expérience de vie paroissiale (ma paroisse est accompagnée par l’Emmanuel) et depuis mon expérience de vie dans un « vieil » ordre séculier au sein duquel j’ai engagé toute ma vie. Pour moi la vie paroissiale est une grosse croix et je considère peut-être injustement que les leçons de morale qu’elle m’inflige sont partagées douloureusement par d’autres membres de l’Église Catholique (pratiquants ou pas). Ceci dit même si j’ai une grande tendance à me sentir blessée par des attitudes spirituelles non ajustées, je me dit que je ne suis pas réellement différente d’autres et les quelques discussions que je peux avoir en dehors de ma paroisse ne font que renforcer le point de vue que j’ai exposé plus haut. J’ai conscience également que le Seigneur nous demande parfois d’être des « intendants malhonnêtes » et je me dis que c’est en partie ce qui pousse nos évêques à parler de la communauté de l’Emmanuel en terme de « signe des temps ». À charge des membres de cette communauté de le reconnaître humblement. À charge également des grincheux des vieux ordres dont je suis de l’accepter patiemment. Je vous souhaite une bonne journée et je vous charge de saluer l’auteur de cet article si vous le côtoyez ! Au plaisir d’échanger à nouveau avec vous.
Bonjour Monsieur Vermersch, Je vous remercie pour l’intérêt que vous avez porté à mes propos (alors que je ne réagissais pas aux vôtres de manière directe). Je vous remercie pour votre demande de précisions que vous m’adressez par l’intermédiaire de Eve. Je me trouve bien embêtée pour vous répondre. La phrase et les mots que vous soulignez dans ce que j’ai écrit me laissent également perplexe… Sans doute ils ont eu beaucoup de sens lorsque je les ai écrit et je ne les renie absolument pas. J’y reconnais même bien un « je ne sais quoi » (s’il m’est permis de reprendre à mon compte ces mots de Jean de la Croix) d’une pensée plus ou moins personnelle que j’essaye de défendre auprès de mes amis catholiques. Je ne suis pas une intellectuelle. Je n’ai absolument pas la capacité d’expliciter les quelques intuitions qui sous-tendent ma phrase. J’ai fait un effort pour vous répondre en essayant de préciser pour moi-même ce que j’avais voulu dire. Je me suis perdue dans le souvenir de discussions, de réactions de telle ou telle personne, de mouvements personnels d’empathie et de décisions pastorales de tel ou tel membre de notre Église. Souvenirs impossibles à synthétiser autant qu’à exploiter. Ma réaction à vos propos a jaillit en moi de manière très spontanée. Je me souviens un peu de cette journée de novembre où j’ai lu votre article et où j’y ai répondu. C’est le genre de journées que j’ai dans le coin de ma tête et auxquelles je repense parfois en me disant que j’aimerais qu’elles aient un sens. En relisant la totalité du propos que je vous ai envoyé je me demande bien ce qui a pu vous interpeller. Et je vous le redis, je suis sincèrement désolée de ne pas pouvoir vous éclairer en précisant quoique ce soit. Mais sans doute que ces précisions ne sont pas vraiment nécessaires. J’ai fait un chemin vers le Seigneur en lisant puis en réagissant à vos propos. Vous avez apparemment vous aussi fait un chemin. Vous espériez peut-être que je puisse encore vous aider ou bien que je puisse aider d’autres personnes qui passeraient par cette page. Dans le secret de Dieu c’est certainement ce qu’il s’est passé. Pardonnez-moi pour ces quelques lignes formées dans ma rêverie d’aujourd’hui. Malgré ce que j’ai peut-être pu laisser paraître dans mes propos du mois de novembre je ne suis pas une femme d’action. Je compte sur vous pour ne pas publier mes lignes d’aujourd’hui. Je me recommande à votre prière et je prie pour vous.
Bonjour Mme Bénédicte, Vos propos demandent à être précisés. Par exemple : "Si l'on souhaite évangéliser il faut commencer par comprendre la langue des soit-disants païens. Si nous nous refusons encore à les laisser s'exprimer dans leur langue alors ne nous étonnons pas qu'ils ne souhaitent pas se laisser évangélisés et qu'ils continuent inexorablement à quitter nos églises. " Les "soit-disants païens" ..."ils continuent inexorablement à quitter nos églises. "" ???
Cher Monsieur Vermersh (Mon Père ?) Un immense merci pour votre article. Tout d'un coup je souffle... J'entends ma vocation de laïc globalement comme vous. Et je suis vraiment heureuse de pouvoir lire vos lignes sur le net. Je respire d'autant mieux que, oh miracle, j'ai le droit de réagir à vos propos. Apparemment vous souhaitiez ouvrir un débat. Je commençais à désespérer de ne pouvoir avoir le droit ni de m'exprimer ni d'entendre les points de vue de mes frères dans le Christ ainsi que de mes frères qui ont pris leurs distances avec notre Église. Pour avoir moi-même tenté de provoquer un peu de débat via Facebook (sur les pages de prêtres comme de laïcs) je me suis rendue compte qu'au mieux le débat ne prenait pas (pas un seul like ni même un seul commentaire en réaction à mes propos) au pire j'étais muselée au silence (tout d'un coup des paramètres de réglages modifiés pour que les posts (d'un laïc !!!...) ne me soit plus accessibles). Je me suis tristement rendue compte que les articles auxquels j'avais réagi ne suscitaient que pleurnicheries de la part du clergé et, oh combien plus douloureux, de la part de laïcs eux-mêmes. Passée cette triste constatation et cette consternante désillusion, je me suis interrogée. Peut-être que je ne saisis pas toutes les subtilités de Facebook et que je ne peux m'en prendre qu'à moi même de ne pas savoir encore bien l'utiliser (j'ai l'impression que mes commentaires sont invisibles...). En même temps, pour avoir utilisé Facebook avec d'autres amis, je ne comprends pas pourquoi tout d'un coup je ne parviendrais plus à l'utiliser. Alors je me demande, (je crois) légitiment, comment mes amis membres du clergé utilisent leur compte. J'en viens à une conclusion affligeante que mes amis utilisent Facebook pour ne déverser que leur vie (certes de manière plus mesurée que certains jeunes dont je suis les posts) mais tout de même... J'ai l'impression de rêver et je me désole sur moi-même d'avoir été naïve au point de croire mes amis prêtres capables de discuter via Facebook alors que je les vois très bien me museler sans scrupules lors de nos réunions de conseil pastoral. Soit. Je ne sais peut-être pas non plus comment leur parler, puisque manifestement en essayant d'être ferme il se sentent blessés. En même temps je reste persuadée que je suis polie, courtoise et respectueuse et qu'il faudrait peut-être qu'ils nous laissent la possibilité de nous exprimer avec notre franc-parlé et en laissant de côté un peu de leur amour propre. Nous vivons dans le monde, ce monde n'est pas tendre : il (et nous aussi laïcs qui vivont dans le monde) n'a pas à avoir à emprunter une façon de parler qui serait propre aux gens d'Église. Si l'on souhaite évangéliser il faut commencer par comprendre la langue des soit-disants païens. Si nous nous refusons encore à les laisser s'exprimer dans leur langue alors ne nous étonnons pas qu'ils ne souhaitent pas se laisser évangélisés et qu'ils continuent inexorablement à quitter nos églises. Bref... Merci d'avoir écouté l'expression de ma douleur. Je constate avec la même tristesse que vous êtes manifestement vous aussi victime de la même chose que moi. Je ne sais pas depuis combien de temps vous avez publié votre article sur cette page mais le débat que vous souhaitiez n'a lui non plus pas été engagé. Ok, alors je vais arrêter de pleurnicher sur mon sort et je vais essayer de retrousser mes manches. Si vous le souhaitez nous pouvons essayer de discuter et essayer de mettre nos forces en commun. Vous pouvez vous rendre sur ma page Facebook en devenant mon ami (je réponds au nom de Bénédicte SOYRIS) et me contacter par messagerie privée via Messenger. Je compte désormais utiliser cette page (qui me servait autrefois de support à la promotion de ma modeste activité artistique), comme un lieu de rencontre et de débat au sein de notre Église et à la rencontre du monde. Je ne part de rien et ce n'est même pas sûr que je parte puisque que je n'ai pas encore soumis mon projet à la sagacité et au discernement de mon accompagnateur spirituel. Ce que j'entends faire dès aujourd'hui puisque nous nous rencontrons en fin d'après-midi. Quoiqu'il en soit je serais vraiment heureuse si vous acceptiez de discuter avec moi. Et si toutefois vous ne vous exprimiez pas par le biais de Facebook, vous pourriez toujours me contacter en demandant mon numéro de téléphone ou mon adresse mail au curé de la paroisse Montigny/Guyancourt du diocèse de Versailles (paroisse accompagnée par votre communauté). J'entends me soumettre aux appels de l'Esprit. S'il m'appelle vraiment là où je le perçois aujourd'hui, je souhaite (s'il lui plait) qu'il vous fasse parvenir ce message d'une manière ou d'une autre, au jour où il le souhaitera. À bientôt je l'espère, Fraternellement, Bénédicte QUEYROY PS : À l'homme de bonne volonté qui pourrait éventuellement passer par ici, j'autorise et j'exhorte à devenir également mon ami Facebook. Je serai heureuse d'engager le dialogue également avec vous. Si Dieu le veut.