Quelle est la place de la femme dans l’Église ?
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1.
Il faut d’abord revenir aux sources, observer le comportement de Jésus dans les évangiles, voir quel est son enseignement sur le mariage. Saint Paul a la réputation d’être misogyne : l’est-il vraiment ?
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2.
Dans la vie concrète de l’Église aujourd’hui, bien des postes de responsabilité sont tenus par des femmes, plus que dans la société civile. Au XIXe siècle, l’Église était un des très rares lieux où les femmes pouvaient exercer une réelle autorité. Elles avaient cette fonction dans le cadre des communautés religieuses de femmes.
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3.
La juste place des femmes dans l’Église est au cœur de l’enseignement des derniers papes. À la réflexion anthropologique de Jean-Paul II, qui a parlé des « sentinelles de l’invisible », a succédé la préoccupation de Benoît XVI et du pape François d’accroître la participation des femmes à la réflexion et au gouvernement de l’Église.
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4.
Une femme ne peut pas devenir prêtre ou évêque dans l’Église catholique. C’est une question sacramentelle et biblique. Par le sacrement reçu, l’évêque et le prêtre représentent le Christ, époux de l’Église.
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5.
L’Église affirme la différence et la complémentarité des sexes.
Né en 1936 à Paris, ordonné prêtre en 1964, aumônier d’étudiants puis curé de paroisse et recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame, Monseigneur Perrier a été le premier directeur de Radio Notre-Dame, puis évêque de Chartres en 1990. Évêque de Tarbes et Lourdes pendant quinze ans (1997-2012), il a accueilli deux papes à la Grotte de Massabielle : saint Jean-Paul II en 2004 et Benoît XVI en 2008. Il se consacre aujourd'hui à approfondir le message que la Vierge Marie transmet à l'humanité.
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commentaires
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Merci pour cette excellente contribution. Comme j'ai été très engagée au niveau syndical dans le combat juridique des droits de la femme au niveau syndical là où je travaillais (dans une institution européenne à Bruxelles), je voudrais souligner ce paragraphe qu'utilise Mgr Perrier pour essayer de justifier le rôle de la femme dans le couple. "Non pas l'esclavage, mais l'amour". Lorsque St Paul écrit : "que la femme soit soumise à son mari, comme au Seigneur", nous nous trouvons à mon sens exactement dans le même état d'esprit que les Musulmans, pour qui, lorsque la femme révère son mari, elle révère Allah. Et nous savons ce que cela donne. L'Eglise catholique n'a pas aidé les femmes dans leurs batailles juridiques pour arriver à obtenir des droits égaux. Mgr Perrier cite, en fin de ce paragraphe, le célèbre : "Bref, que chacun aime sa femme comme soi-même et que la femme révère son mari". La relation est réciproque, même si elle n'est pas symétrique. Savez-vous que c'est justement avec cette même argumentation qu'un certain nombre de "savants islamiques" justifiaient leur demande constitutionnelle que la femme était "complémentaire" de l'homme, et à ce titre, ne pouvait pas bénéficier des mêmes droits que les hommes. C'est le même état d'esprit. Heureusement, cette perspective n'a pas été retenue dans la constitution égyptienne. C'est récent. Je ne joue pas sur les mots. Ces phrases ne passent plus au 21ème siècle. La femme doit révérer son mari. Nous ne pouvons pas changer le texte. Il est ainsi. A prendre ou à laisser. Cela signifie, il faut être clair, que la majorité des femmes ne suit pas la loi de l'Eglise, puisque les femmes ne veulent plus être soumises aux hommes sur un plan juridique. Cette soumission a eu pour conséquence que, pendant des centaines d'années, il y a eu des discriminations financières. Dans les institutions européennes, où j'ai fait toute ma carrière, dans notre statut de 1962, les Etats membres (6 à l'époque) avaient trouvé normal qu'une fonctionnaire femme française (ou autre parmi les Etats membres de l'époque) perde son indemnité d'expatriation si elle épousait un Belge. Alors qu'un fonctionnaire français épousant une Belge ne la perdait pas. Il a fallu un recours européen pour que cette situation change. Je n'évoquerai pas le droit de vote en France, ni le droit pour une femme à disposer d'un compte bancaire sans demander l'autorisation du mari si elle n'en disposait pas avant son mariage. L'Eglise catholique n'a guère soutenu les avancées juridiques en faveur des femmes à ma connaissance. Et maintenant, des personnes comme Mgr Perrier continuent à nous donner mauvaise conscience, le tout bien emballé bien sûr. En ce qui concerne la participation des femmes à la vie des paroisses, elle a augmenté parce qu'on n'a plus trouvé d'hommes prêts à le faire. C'est une situation que l'on observe de partout dans les pays occidentaux du moins. Les femmes Docteurs de l'Eglise : enfin, devrais-je dire, car les nominations sont toutes très récentes. Je ne vais pas m'étendre là-dessus. Et que vous le vouliez ou non, le rôle de la femme dans l'Eglise durant des siècles a été de servir. Mais pas au sens visible donné aux prêtres. Non, dans le silence, dans l'effacement, dans le monde quasiment invisible des malades, des pauvres, de l'éducation. Oui, sans elles, le Catholicisme ne serait pas ce qu'il est. Quant aux hommes, c'est à deux qu'appartenait et appartient toujours le privilège de faire les homélies, de réfléchir dans les lieux sacrés sur les textes bibliques. Il a fallu 800 ans pour reconnaître Hildegarde de Bingen, 600 pour Catherine de Sienne, 400 pour Thérèse d'Avila. Et ces nominations datent d'il y a moins d'une génération. Parce que la situation était devenue intenable pour l'Eglise catholique. J'apprécie beaucoup votre site, que je consulte pratiquement tous les jours par l'intermédiaire de ma page Facebook, où vous figurez en haut, de même que les pages consacrées au Pape François. Mais sur le rôle de la femme, là, ça ne passe pas.
Une complémentarité d'où nait une mauvaise compréhension de l'inégalité apparente entre hommes et femmes.