Qu'est ce que la théologie de la libération ?
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1.
La libération est un thème biblique : Jésus libère l’homme du péché et de la mort. L’effet social de cette libération vient de ce que l’homme ne vit jamais isolé, mais toujours en communauté. Ses quatre piliers sont la justice sociale, la solidarité, la paix dans le monde et la dignité humaine.
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2.
Le prêtre péruvien Gustavo Gutiérrez est considéré comme le père de la théologie de la libération. Sa pensée, qui rejoint les grands défenseurs historiques de la dignité humaine, s’inscrit dans le double contexte du concile Vatican II et de l’Amérique Latine des années 1970.
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3.
Depuis les années 1980, l’Église a opéré une clarification des aspects positifs, des dangers et des limites de cette théologie. Il a été reproché à la théologie de la libération de reprendre l’analyse marxiste, laissant croire que la libération de l’homme passait uniquement par la politique.
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4.
Il existe des incompatibilités philosophiques majeures entre le christianisme et le marxisme, et le modèle social du marxisme est très différent du message chrétien de libération. La théologie chrétienne de la libération veut analyser, juger et transformer la réalité à la lumière de l’Évangile.
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5.
La théologie de la libération regarde d’abord en direction des pauvres. Mais elle n’enferme pas les riches dans un rôle d’oppresseur : elle les appelle à changer leurs cœurs et à réfléchir à un engagement social chrétien. En cela, elle reste actuelle.
Le cardinal Gerhard Müller est préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi. Professeur honoraire à l’Université de Munich et docteur honoris causa de plusieurs universités prestigieuses, il est aujourd’hui l’éditeur officiel des œuvres complètes du cardinal Joseph Ratzinger. Aujourd’hui basé à Rome, il a longtemps déployé une intense activité pastorale dans les diocèses allemands, y encourageant les missions de nouvelle évangélisation. On lui doit une importante réflexion sur la théologie de la libération, nourrie de son amitié avec le théologien sud-américain Gustavo Gutiérrez.
- Pauvre pour les pauvres (Les Plans sur Bex, 2014)
- Aux côtés des pauvres. L'Eglise et la théologie de la libération, avec Gustavo Gutiérrez (Montrouge, 2014 )
- Le pouvoir de la grâce. L'indissolubilité du mariage, les divorcés remariés et les sacrements, (Les Plans sur Bex, 2014)
Documents de référence
L'enseignement et la diffusion de la doctrine sociale font partie de la mission d'évangélisation de l'Église. (Jean-Paul II)
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commentaires
postés
@Argyraspides : vous savez, vous pouvez ne pas partager les convictions des "gauchistes" et des "marxistes", sans pour autant vous sentir obligé-e de réécrire l'Histoire, ne serait-ce que par respect des innombrables personnes torturées, disparues et assassinées par les régimes dictatoriaux de l'époque aux quatre coins du continent. Je connaîs également bien le Chili et je peux vous garantir que le métro est réservé à celles et ceux qui peuvent se l'offrir, une partie restreinte de la population ; pour le reste, l'opération Condor et les faits qu'énumère JPierre sont avérés.
Pour Jean Pierre : Il faut vraiment être ignare pour parler ainsi du Chili de Pinochet, qui fut le premier à avoir une vraie action sociale dans son pays. Contrairement à beaucoup qui commentent après avoir pris leurs renseignements dans la presse gauchiste, j'y étais, de début 1974 à 1978, et j'ai vu. Que ce soit pour le social, notamment par le logement, ou par les infrastructures populaires - le métro - Pinochet a tout fait pour les chiliens "de base". Et s'il a liquidé les cinglés du MIR qui faisaient régner la terreur sous Allende, il a parfaitement eu raison. Et n'oublions pas qu'il a quitté le pouvoir après un référendum perdu. Comme de Gaulle. Dernier point : il y a eu plus d'exilés chiliens à fuir le régime terroriste marxiste l'ayant précédé que sous Pinochet...
Bonjour, j'en pleurerais presque d'émotion et de joie aussi. Bientot l'anniversaire du 11 septembre, celui de Pinochet, érigé par les services spéciaux d'une certaine Amerique du Nord qui comme nous se dit chrétienne et se réclame des valeurs de l'évangile : des milliers de victimes enfermées, torturées, tuées, sous l'oeil bienveillant des cardinaux qui mangeaient à sa table, honte de l'église. Un souvenir aussi, cet homme de théatre sur scène à Paris racontant à sa fille comment sa mère a été précipité au large de Valparaison d'un hélicoptère, juste parce que lui avait voulu se lever devant Augusto, avec sa foi en force de la culture. Son sentiment de culpabilité, et pas de Dieu pour le consoler. Le souvenir de cette pauvreté organisée et perpetuée encore aujourd'hui au profit de grands propriétaires sur tout ce continent, justifiée par des Milton Friedmann aveugles et insensibles. Souvenir aussi de Saint Jean Paul II, et de la deception face à son ignorance de cette situation. Que ce soit le cardinal Gerhard Müller, que ce soit un préfet de la Congrégation pour la Doctrine de la Foi, un allemand, un proche de Benoit XVI qui tienne ces propos me redonne du courage. Merci mon Dieu. Et donne moi le courage de faire un peu pour soutenir ces peuples et peuplades submergés par nos intérêts dans le pétrole, les barrages, les mines, les monocultures, les OGM etc, faire un peu pour preserver ce qui peut encore l'être de cette création que Tu nous as donné en partage. Merci mon Dieu
Largillier bof votre commentaire. connaitre les erreurs du passé et leur fondement c'est ne pas les reproduire, non ? P.S. je suis jeune et je connais ;)
Bof ! Les jeunes ne la connaissent pas et tant mieux. Il vaut mieux tourner la page et l'oublier afin de lever toute équivoque, et conduire les jeunes vers la découverte de l'authentique charité.