Est-on assuré de bien agir quand on suit sa conscience ?
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1.
La conscience morale est un jugement que tous les hommes forment spontanément sur leurs actes pour les approuver ou les désapprouver du point de vue de leur valeur morale.
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2.
L’Église interprète ce phénomène universellement répandu de la conscience morale comme le lieu d’une relation privilégiée entre Dieu et le cœur de l’homme : « la conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre » (Gaudium et spes 16). C’est notamment dans ce sanctuaire de la conscience que le Verbe de Dieu « éclaire tout homme » (cf. Jean 1,9).
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3.
Mais l’éducation, la culture ambiante, nos conditionnements et les évènements de notre vie ont un rôle qui est loin d’être négligeable pour rectifier ou fausser la conscience morale.
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4.
Celui qui agit contre le jugement de sa conscience agit toujours de façon moralement mauvaise, même quand l’acte qui en résulte peut, de l’extérieur paraître bon.
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5.
Cependant il ne suffit pas d’agir selon sa conscience pour agir de façon moralement bonne. Car le jugement de la conscience peut être erroné et c’est pourquoi il y a en permanence le devoir moral de chercher à éclairer sa conscience.
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6.
Nous pouvons ainsi distinguer trois formes d’erreur. La première est l’erreur de bonne foi, qui accepte facilement la correction.
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7.
Il y a également l’erreur invincible, qui est elle aussi « non coupable ».
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8.
Mais il y a aussi l’erreur coupable, l’aveuglement spirituel, conséquence dramatique du péché dont Dieu seul peut nous délivrer.
Ordonné prêtre en 1979 pour le diocèse de Nanterre, incardiné en 2001 au diocèse de Frèjus-Toulon, Chanoine du chapitre de la cathédrale de Toulon
Ancien élève de l'école polytechnique, Maître en philosophie, Docteur en théologie
Professeur de théologie morale
Directeur des études du Séminaire de Toulon et depuis 2012 : formateur-animateur et rédacteur de parcours.
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commentaires
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amen merci Dieu parle au cœur de tous les hommes Voici ce que déclare le concile Vatican II : « Au fond de sa conscience, l'homme découvre la présence d'une loi qu'il ne s'est pas donnée lui-même, mais à laquelle il est tenu d'obéir. Cette voix, qui ne cesse de le presser d'aimer et d'accomplir le bien et d'éviter le mal, au moment opportun résonne dans l'intimité de son cœur: "Fais ceci, évite cela". Car c'est une loi inscrite par Dieu au cœur de l'homme; sa dignité est de lui obéir, et c'est elle qui le jugera. La conscience est le centre le plus secret de l'homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre » (Gaudium et spes § 16) ...La conversion s’accompagne d’une lumière capable de rectifier le jugement de conscience.
Celui qui est inconscient est moins responsable de ces actes, et celui / celle qui est conscient de ce qu'il/elle fait l'est beaucoup plus ! Le karma en sera donc plus fort !
excellent,merci
Saint Thomas ne disait-il pas qu'il faut toujours agir selon sa conscience, fût-elle erronée ?