Pourquoi n’y a-t-il pas de femmes prêtres dans l’Église catholique ?
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1.
Les femmes ont tenu un grand rôle dans le Nouveau Testament et dans toute l’histoire de l’Église. Pourtant, aucune d’elles n’a jamais été ordonnée prêtre.
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2.
L’enjeu de la question n’est pas la distribution des rôles sociaux, mais la signification du sacrement de l’ordre. Le prêtre n’est pas, avant tout, un animateur de communauté, mais le représentant du Christ, Époux de l’Église.
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3.
Tout autre est la définition du pasteur chez les protestants ou les évangéliques. Il est donc normal que, chez eux, la fonction soit ouverte aux femmes autant qu’aux hommes.
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4.
La perspective de l’ordination des femmes est particulièrement inactuelle, au moment où une idéologie conquérante veut que le droit ne tienne plus compte de la différence des sexes.
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5.
La situation des femmes dans l’Église est promise à évoluer. Mais il vaudrait mieux ne pas s’obstiner dans une voie sans issue.
Né en 1936 à Paris, ordonné prêtre en 1964, aumônier d’étudiants puis curé de paroisse et recteur-archiprêtre de la cathédrale Notre-Dame, Monseigneur Perrier a été le premier directeur de Radio Notre-Dame, puis évêque de Chartres en 1990. Évêque de Tarbes et Lourdes pendant quinze ans (1997-2012), il a accueilli deux papes à la Grotte de Massabielle : saint Jean-Paul II en 2004 et Benoît XVI en 2008. Il se consacre aujourd'hui à approfondir le message que la Vierge Marie transmet à l'humanité.
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commentaires
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Impossible de nier que c'est là un des sujets qui suscitent le plus de "passion" parmi les détracteurs de l’Église !
C'est ça le problème; représentant du Christ. Le Christ, Jésus n'a jamais ordonné personne comme tel ni d'Église d'ailleurs . Cependant il vivait un époque dite patriarcale et les femmes n'était rien sauf si elle était vierge. Nous ne vivons plus cet époque. Il serait temps que le Vatican ( ? magistère) où des célibataires par choix ou par obligation règle la vie de l'Église en s'appuyant sur la tradition ou sur un lecture stricte du nouveau testament. Déjà en disant ''ne pas s'obstiner dans une voie sans issue'' en dit beaucoup sur l'ouverture des gens à robes. François Gagnon Montréal
Merci de partager avec nous vos commentaires. Pour ce qui est de votre remarque sur l’ordination et Jésus, bien qu’on ne voit pas d’ordination (au sens d’une description d’un rituel précis) dans le Nouveau Testament, on voit tout de même très clairement Jésus choisir 12 hommes parmi ses disciples pour devenir ses Apôtres. Ces mêmes Apôtres ont ordonné plus tard d’autres disciples par l’imposition des mains, dont Matthias qui est nommé pour remplacer Judas (voir Actes 1). Le Nouveau Testament et l’histoire nous montrent que les autres Apôtres ont aussi fait la même chose, ainsi que les successeurs des Apôtres. L’imposition des mains étant le geste central du rituel du sacrement du sacerdoce.
Pour ce qui est de votre remarque sur le fait que le contexte culturel pourrait avoir déterminé le choix de Jésus en faveur de l'exclusivité des hommes, j’aimerais partager avec vous deux raisons pour lesquelles je n’ai jamais trouvé cette objection très convaincante.
Premièrement, hormis le judaïsme, les femmes occupaient assez régulièrement des fonctions de prêtresse dans les religions païennes, ce qui veut dire que le choix de Jésus était plutôt en fait à contre-courant culturellement, si l’on prend la culture gréco-romaine environnante et qu’on ne se limite pas au contexte du judaïsme, qui lui acceptait seulement les hommes pour occuper les fonctions de prêtre.
Cependant, voici la deuxième raison qui me semble encore plus problématique. Jésus a dit et fait tellement de choses allant à contre-culture que j’ai peine à croire qu’il ait pu, sur la question précise de l’ordination des femmes, se laisser déterminer par la culture. Comme vous le savez, Jésus n’a pas eu peur de manger et d’inviter à sa table des gens qui étaient méprisés et rejetés, n’en déplaise à ceux qui n’aimaient pas cela. Il a osé dire qu’il était le Fils du Dieu vivant, qu’il ne faisait qu’un avec le Père et qu’il était avant qu’Abraham ne fût, dans un contexte où ces paroles pouvaient être interprétées comme du blasphème (et elles l’ont été!). Il n’a pas non plus hésité à critiquer sévèrement les chefs religieux, les scribes et les pharisiens, lorsque leurs pratiques ne lui plaisait pas, etc. etc., mais pourtant, il faudrait croire que Jésus n’aurait pas choisi de femme, car cela aurait pu bousculer un peu les coutumes du judaïsme de l’époque?
Je ne sais pas pour vous, mais moi je ne peux tout simplement pas y croire… À la lumière de cela, vous voyez peut-être maintenant un peu mieux pourquoi « l'Église, par fidélité à l'exemple de son Seigneur, ne se considère pas autorisée à admettre les femmes à l'ordination sacerdotale»