Le Christ n’a pas théorisé les sacrements
Il a dit : « Allez enseignez toutes les nations, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit » (Matthieu 27,19), et après la parole sur le pain, le soir du Jeudi Saint : « Faites ceci en mémoire de moi » (Luc 22,19), étant entendu que « mémoire » ne veut pas dire souvenir, mais « mémorial » comme était la Pâques, c’est-à-dire actualisation de l’événement premier.
Depuis, l’Église l’a toujours vécu ainsi. Ce n’est pas une déduction à partir du texte des Évangiles qui aurait amené peu à peu à la célébration de ces sacrements.
Avant même que le Nouveau Testament ait été rédigé et mis par écrit, les communautés chrétiennes ont connu le baptême et la fraction du pain.
Bien sûr, la forme a pu varier énormément au cours des siècles. Mais, pour la messe, on peut suivre le déploiement de la prière eucharistique à partir de son noyau : ce que l’on appelle précisément l’eucharistia, c’est-à-dire la longue prière d’action de grâce faisant mémoire des hauts faits de Dieu et par-dessus tout le don du salut en Jésus-Christ, pour obtenir le renouvellement ici et maintenant de la grâce initiale et d’abord de la présence du Sauveur parmi nous.
Pour les autres sacrements on ne peut pas, dans la majorité des cas, remonter à une parole explicite de Jésus
Il est possible qu’il y en ait eu, puisque l’on voit les apôtres, pendant la vie publique du Seigneur, pratiquer déjà des onctions d’huile sur des malades (Marc 6,13), ils n’ont certainement pas inventé cette manière de faire.
Ce qui apparaît très tôt dans la vie de l’Église, c’est une activité liturgique très variée
Prières à diverses heures de la journée, grandes prières de bénédiction (anaphores) sur certaines réalités matérielles concourant au culte ou à la vie quotidienne (bénédictions des lampes, du pain, de l’huile, etc.), gestes symboliques comme l’imposition des mains pour marquer l’envoi en mission ou l’accession à certaines charges et responsabilités, etc., etc. Parmi ces gestes et ces prières, certains apparaissent comme engageant plus directement le Christ et après coup on y verra des sacrements, c’est-à-dire des actes où s’actualise vraiment le mystère du salut. On dit que la grâce y est conférée ex opere operato, ce qui veut dire : dès que le rite a été posé dans les conditions que l’Église reconnaît comme conformes.
On aura un peu de mal au début à distinguer la confirmation (c’est-à-dire l’onction faite après le baptême pour conférer la pleine intégration dans la vie de l’Église) du baptême, car les deux ont longtemps été liés et donnés dans la même cérémonie.
La pénitence, longtemps vécue comme exceptionnelle et donnée seulement pour les fautes très graves, s’impose peu à peu comme un sacrement à part entière qui accompagne la marche des baptisés.
Le dernier qu’on comptera dans la liste est le sacrement de mariage, qui ne se confond pas avec la cérémonie à l’église (même si celle-ci est très souhaitable et généralement obligatoire), puisqu’il consiste essentiellement dans le consentement que se donnent l’un à l’autre les deux fiancés, à condition que ce consentement accède à la pleine maturité d’un don fait en pleine conformité à ce que porte l’Église.
Le concile de Florence, puis celui de Trente ont arrêté définitivement la liste des sept sacrements
Baptême, confirmation, eucharistie, pénitence, ordination (des évêques, des prêtres et des diacres), mariage, onction des malades. Mais cette reconnaissance plus ou moins tardive ne fait pas des sacrements une création de l’Église. Celle-ci se contente seulement de retrouver dans l’héritage qu’elle a reçu ce qui est le plus important, à côté d’autres gestes ou d’autres prières, sans doute importants aussi, mais qui n’ont pas la même dignité : l’eau bénite, les cierges, la profession religieuse, les obsèques, etc., ce que l’on va appeler les « sacramentaux ».
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Le Christ nous a sauvés par les mérites de sa sainte Passion à Golgotha mais nous ne pouvons être effectivement sauvés que si nous avons faim et soif de la vie éternelle. Dieu qui nous a créés sans nous ne veut pas nous sauver sans (saint Augustin). Le processus de notre salut passe par notre sanctification. L'Eglise ne communique pas assez sur la sanctification et son principe spirituel qui est la Grâce, à mon goût.