
Y-a-t-il des contradictions entre les Évangiles ?
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1.
L’Église enseigne que la Bible est un texte sacré, écrit sous l’inspiration de l’Esprit Saint et qui a Dieu pour auteur : les Écritures ne se contredisent pas. Pour autant, depuis le pontificat de Pie XII (1939-1958), elle insiste sur le fait que le littéralisme et le fondamentalisme, qui refusent tout apport scientifique ou herméneutique utile à la compréhension des textes bibliques, ne sont pas les règles à suivre pour lire la Bible dans l’esprit dans lequel elle a été écrite.
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2.
L’existence de contradictions apparentes entre les évangiles renvoie à l’histoire de leur origine et de leur transmission. Pour les historiens, ces éléments sont un gage de vérité. Les évangiles ne sont pas des textes retravaillés et lissés pour obtenir une fausse facilité : ce sont des témoignages personnels et authentiques, rédigés dans la lumière de la Résurrection de Jésus.
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3.
Les évangélistes, instruments humains de la Parole de Dieu, ont en effet écrit avec des visées théologiques propres. À la lumière de la Résurrection, ils ont accompli un travail de sélection pour mettre en forme leur récit de la vie et des enseignements du Ressuscité.
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4.
La Bible est un livre de foi, qui ne dispense pas d’enseignements scientifiques. C’est un livre qui contient des genres littéraires variés, mais en ce qui concerne les Évangiles, l’Église « affirme et a toujours affirmé sans hésiter leur historicité » (Dei Verbum 19).
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5.
Accéder à la vérité profonde des évangiles suppose cependant de découvrir qu’ils sont, avant tout, au-delà du témoignage historique, une Parole vivante de Dieu. L’Église recommande de lire la Bible comme un livre de foi, dans son ensemble et à la lumière de la Tradition, car l’Écriture est un tout.
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6.
S’il y a des contradictions apparentes, c’est parce qu’il y a une richesse à reconnaître. Les éclairages différents et parfois surprenants invitent à chercher la vérité de la Parole de Dieu, et leur variété montre que la Bible ne donne pas un seul modèle de relation à Dieu.


Né en 1973, Régis Burnet est ancien élève de l'École normale supérieure et professeur de Nouveau Testament à l'Université catholique de Louvain-la-Neuve. Il est également présentateur sur la chaîne de télévision catholique KTO depuis dix ans. Historien spécialiste du christianisme, Régis Burnet a publié plusieurs livres sur les origines du christianisme, en particulier un Que sais-je ? sur le Nouveau Testament et des ouvrages sur les grandes figures des débuts du christianisme, comme saint Paul et Marie-Madeleine.
Le Nouveau Testament (PUF, coll. Que Sais-Je ?, 2004)
Marie-Madeleine. De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus (Le Cerf, 2004)
L'Évangile de la trahison, une biographie de Judas (Seuil, 2008)
L'Évangile de saint Paul : guide de lecture des épîtres de saint Paul (Cerf, 2008)
Paroles de la Bible (Seuil, 2011)
Documents de référence
« L’Église affirme que les quatre Évangiles, dont elle atteste sans hésiter l’historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus, le fils de Dieu, pendant qu’il vivait parmi les hommes, a réellement fait et enseigné en vue de leur salut éternel, jusqu’au jour où il fut enlevé au ciel »
(Dei Verbum)

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Mayeul
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Virgilius ================>> http://questions.aleteia.org/articles/46/qua-t-on-reellement-decouvert-a-qumran/ Les hasmonéens ont adopté le calendrier luni-solaire de 354 jours l’an mais les esséniens ont gardé le calendrier sacerdotal ancien des fêtes à jours fixes dans la semaine d’après leurs quantièmes du mois, contrairement aux jours mobiles dans le calendrier luni-solaire. Le calendrier solaire de 364 jours se retrouve dans la Genèse, parfois un peu caché, mais en lisant entre les lignes on en a bien des traces. Il est présent dans bien d’autres livres et particulièrement dans les écrits qumrâniens. Pour les esséniens, le calendrier solaire sacerdotal est ancien (assez proche du comput de notre calendrier de 365 Jours et quart) et le seul révélé. Aucune fête juive ne tombe le jour du sabbat............. .L’usage de ces deux calendriers à l’époque de Jésus explique des dissonances dans les évangiles Ceux qui ont suivi l’émission Corpus Christi de ARTE dans les années 1996-97, ont pu noter que j’ai été interpellé assez sèchement sur ce sujet au motif que je ne connaissais pas les Écritures. C’est sans doute vrai, cependant peut-on essayer de rendre compte des textes ? À propos de l’onction à Béthanie, les évangiles synoptiques rapportent : « La Pâque et les Azymes étaient dans deux jours » (Marc 14,1 et parallèles), et l’évangile de Jean écrit : « Six jours avant la Pâque,… » (Jean 12,1). « Quelle date est historiquement recevable ? Les deux ! Impossible », me répondit-on, « Les évangiles ne sont pas des livres historiques ! ». Évidemment, les journalistes jugent de tout en connaissance de cause ! Mais y a-t-il vraiment contradiction ? Il faut y regarder de plus près au cas où les récits ne suivraient pas le même calendrier.
Le \"problème\" des contradictions c\'est des sornettes! En effet, prenez des livres d\'histoire fiables racontant le même évènement, il y aura toujours des contradictions. Par exemple lisez l\'histoire du débarquement. J\'ai lu dans un livre que les radars allemands n\'avaient rien signalé d\'anormal la nuit du 5-6 juin et dans un autres que les alliés avaient fait une diversion magnétique. Une remarque sur la fiabilité des évangiles : on sait qu\'ils sont des traductions MOT A MOT de l\'hebreu en Grec (abbé Carmignac, Tresmontant, etc....). Or il n\'existe aucun livre qui soit une traduction mot à mot si ce n\'est quelques livres sacrés! Par exemple justement la bible septante. Et si on pense qu\'un livre est sacré, jamais on ne mentirait ni ne changerait le moindre mot : sinon pourquoi traduire mot à mot? Ce qui veut dire que les textes évangéliques rapportent exactement ce dont Mathieu et Jean se souvenaient et Luc et Marc (secrétaire de pierre) avaient appris! Cela veut dire que tout est vrai de A à Z, y compris la résurection!
Bonsoir "la Bible est inspirée par l'Esprit Saint , dont Dieu est l'auteur" de l'inspiration, mais retranscrit par des Hommes avec leur perception, dans leur situation politique et sociale et pour l'ancien testament surtout après des copies successives ... Un théologien chrétien a écrit " la Bible n'est pas la parole de Dieu mais la parole de DIEU est dans la Bible"....ce qui me paraît une remarque censée.... je me demande pourquoi, depuis quelques temps, après chaque lecture dans les offices catholiques, il est dit systématiquement "parole du Seigneur", même quand les textes lus sont surtout historiques ou dépassés, pris littéralement ou par rapport à la connaissance ou usages actuels . Il y a, bien sur, un message plus ou moins caché ....mais sujet aussi à interprétation.... Bien cordialement
Comment ne quasiment pas entrer dans le détail des éléments en contradiction entre les évangiles, ou en choisir exprès les éléments les plus secondaires... Si l'on veut une démarche authentique et sérieuse, il faut aborder les vraies difficultés. Comme les généalogies du Christ, manifestement contradictoires, les apparitions du ressuscité exclusivement en Galilée (Matthieu) ou exclusivement en Judée (Luc), l'Ascension le jour même de la Résurrection (Luc) ou 40 jours après (Actes), la résurrection de Lazare, essentielle au récit de Jean et inexistante chez les 3 autres. Là on aborde de vraies questions. Ça ne signifie pas que les évangiles soient faux, bien sûr, mais on se confronte pour de bon aux interrogations que doit avoir un croyant sincère, pour croire en connaissance de cause, ou au moins chercher la vérité. Un livre comme celui de Joseph Bert, Les Raisons du Doute, me semble avoir une approche beaucoup plus honnête en l'occurrence.
lumineux!
Merci pour vos explications
Merci pour la profondeur du message