Peut-on admettre l’assistance médicale à la procréation (PMA) ?
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1.
La sexualité conjugale offre le berceau anthropologique adéquat à la conception éventuelle d’un enfant mais la PMA change profondément ce cadre et ces conditions naturelles. Toute réflexion éthique à ce sujet doit partir des deux principes clés que sont la dignité de la personne humaine depuis sa conception et la dignité « du mariage et de la famille qui constituent le contexte authentique où la vie humaine trouve son origine » (Dignitas personae, 1 et 6).
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2.
La sexualité humaine exprime au sein du mariage le don total et fidèle des époux et c’est pourquoi la procréation d’une personne humaine doit être fruit de l’acte conjugal spécifique de l’amour des époux. Or en excluant la communion interpersonnelle des époux la PMA manipule l’acte conjugal de telle sorte qu’il n’exprime que sa dimension purement biologique : le véritable protagoniste de la procédure et d’une certaine manière de la paternité elle-même devient alors le technicien, ce qui n’est pas sans poser de graves problèmes.
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3.
Des études récentes dans le domaine des sciences humaines confirment la pertinence anthropologique et éthique de l’enseignement magistériel de l’Église catholique à ce sujet : les couples qui ont eu recours à la PMA ont le sentiment que l’équipe biomédicale a exercé une forte emprise sur eux et que la procédure génère un sentiment d’intimité dépouillée, exposée et conduit à une forme de déshumanisation.
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4.
Pour sauvegarder la signification authentique de la procréation humaine, l’Église a été conduite à énoncer de nouveaux droits qui reposent sur la loi morale naturelle : « le droit des conjoints à devenir père et mère uniquement l’un à travers l’autre » (Dignitas personae, 12) et « le droit de l’enfant d’être le fruit de l’acte spécifique de l’amour conjugal de ses parents » (Donum vitae, II, 8). Ces affirmations ne remettent pas en cause la bonté morale de l’adoption, de même, que le fait que les enfants nés de PMA sont infiniment dignes de respect et d’amour comme n’importe quel enfant, faut-il le rappeler ? Mais « La transmission de la vie est inscrite dans la nature, et ses lois demeurent » (Benoît XVI) et y toucher conduit à des dégâts psychologiques importants.
Pierre-Olivier Arduin est titulaire d’un master de bioéthique et d’un doctorat canonique de philosophie (Université catholique de Lyon), il est directeur de la commission bioéthique de l’Observatoire sociopolitique du diocèse de Fréjus-Toulon.
- « La Bioéthique et l’Embryon » (2007), Editions de l’Emmanuel, Préface de Mgr Rey
- « Le diagnostic prénatal : un éclairage éthique pour parents et soignants » (2012), Editions de l’Emmanuel, Préface de Mgr Suaudeau
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commentaires
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Moi particulierement, je ne suis pas d'accord avec les techniques medicalement utilises. Il est bien vrai que lorsqu'on aime quelq'un, on veut porter son enfant et se sentir mere par la suite. Mais le fait de ne pouvoir donner ne signifie pas qu'on doit forcer. Losrqu'on concoit naturellement, il y a meme plus de joie a cela. Ca nous surprend et nous met dans tous nos etats de bonne humeur. Cependant, lorsqu'il s'agit de se faire assister, ooohhhh quell stress ne nous tombe pas dessus. Certains temoigneront qu'ils ont souffert pour avoir cet enfant. Au lieu d etre une joie, cela constitue une source d'angoisses. Il y a plusieurs facteurs qui entrent en jeu dans l'infirtilite du cote d el'homme tout comme d ela femme. En ce moment il n 'y a que des regrets qui nous assaillent. Adopter d'accord mais moi je prefererais adopter un enfant d'un member de ma famille que de prendre un enfant don't on ne connait l'origine (excusez moi mais c'est mon point de vue) cela ne m'empechera pas d'etre bon de Coeur avec les autres. Et puis si nus voyons les choses sous l'angle religieux, Dieu est le Dieu des MIRACLES. Il fait toute chose en SON temps. Parfois nous sommes si presses, guides par notre volonte que nous ne le laissons realiser SON dessein en nous. Notre foi en Christ et en Dieu doit nous permettre de surmonter les epreuves et soulever les montagnes. C'est difficile mais c'est la vie. Courage a tous le scouples qui cherchent desesperement avoir un enfant et que Dieu soit leur consolation et reconfort.
J'ai un peu de mal avec ces mots, car ce ne sont que des "mots"!! si j'avais eu 20 ou 30 ans de moins, j'aurais surement voulu utiliser ces méthodes pour avoir un enfant et même plus, car ne voulant pas transmettre ma maladie, j'aurais été jusqu'à la GPA ! Si Dieu nous a donné une intelligence pour trouver des solutions à des problèmes que la nature apporte , pourquoi ne pas les utiliser ? Bien-sur, il faut réfléchir et ne pas faire n'importe quoi, mais de là à condamner, il y a un pas !! De même l'adoption ne résout pas tout et doit être accepté par les deux époux et je peux affirmer que ne pas avoir d'enfant est une souffrance importante, même si on l'a choisi .
Il manque à cette étude les implications et les conséquences scientifiques généralement occultées , de la PMA et GPA. Ces informations sont rarement communiquées à ceux qui demandent une PMA ou une GPA. Si on avait le courage d'appliquer les mêmes règles de mise sur le marché des nouveaux médicaments (Efficacité / dangerosité) la PMA (surtout l'ICSI - injection de la totalité du spermatozoïde dans l'ovocyte) et la GPA seraient interdites. L'Église n'est pas conservatrice, elle est dépositaire. Une de ses missions est la défense de la Famille, du mariage et du couple. Elle se doit d'être prudente. Le droit à l'enfant doit passer après le droit de l'enfant.
Bonjour, je comprends les personnes qui en commentaires parlent de la souffrance des couples qui ne peuvent avoir d'enfants naturellement, et qui se demandent en quoi l'intervention médicale serait un problème éthique ou religieux s'il s'agit seulement d'aider l'ovule et le spermatozoïde d'un couple à se rencontrer. le problème des embryons n'est dans cet article pas abordé et c'est grand dommage car chaque couple qui engage une PMA sera un jour confronté à la question : que fait-on des embryons qui "restent" après les tentatives de FIV ? que fait-on des embryons "imparfaits" qui ont été générés pendant le processus et qui ne sont pas implantables car pas suffisamment viables ? mais en dehors de la question des embryons qui est à mon avis très importantes, il y a les conditions de la conception qui ne sont pas anodines et que l'article a le grand mérite de souligner. je connais personnellement 2 couples qui ont eu recours à une FIV. ce ne sont pas des personnes croyantes, et dans les 2 cas la PMA a été une grande souffrance et une grande violence psychologique. pour l'un des couples la 2ème FIV a fonctionné et ils ont eu une petite fille au terme de ce qu'ils nomment "un combat" qui ne les a pas laissé indemnes. l'autre couple a arrêté la PMA après une 1ère FIV qui n'a pas marchée, ils se sont lancés dans l'aventure de l'adoption et sont maintenant parents d'une belle famille. l'adoption n'est pas du tout pour eux de la "bonté morale", comme ils le disent ils étaient des parents sans enfants et ils ont donc chercher à rencontrer des enfants sans parents. cela a été une véritable rencontre avec 2 jeunes frères. l'église est je crois fondée à mettre en garde contre la PMA que l'on nous présente comme une "solution" à un problème médical, mais qui est en fait un combat douloureux dans lequel les couples s'engagent. un combat où règne la médecine dans toute sa technique et dans toute sa déshumanisation et qui n'est donc pas sans dégâts psychologiques et spirituels. je crois qu'il faudrait que l'église accompagne profondément, spirituellement et moralement, les couples confrontés à l'infertilité et qu'ils puissent être soutenus dans tout leur parcours, quel que soit les choix qu'ils font, PMA, adoption, autre type de fécondité par des projets portés en couple. je n'ai pas connu l'infertilité, mais je suis confrontée au handicap d'un de mes enfants. et je me suis posée la question : si mon fils avait été le fruit d'un long combat médical, s'il avait porté des années d'attente médicalisée, comment aurais-je accueilli son handicap ? et est-ce que j'y aurais vu une erreur de la technique médicale ? c'est aussi parce que ce sont les lois de la nature qui ont présidé au handicap de mon fils que j'accueille celui-ci comme faisant intégralement partie de notre monde et que j'estime qu'il y a toute sa place ; l'accueil que j'ai de son handicap ne serait peut-être pas le même s'il était né par un parcours technicisé et médicalisé
Je partage l'avis de Paulin en ce qui concerne la fécondation in vitro au sein d'un couple à partir des ovules de la femme et des spermatozoïdes de son mari et de l'image que ce refus entraine pour notre Eglise. Par ailleurs, les remarques sur l'adoption me choquent. Adopter un enfant ne se résume pas, pour moi, à "de la bonté morale". Accueillir un enfant, qu'il soit de nos gènes ou non selon les circonstances demande le même amour profond et la même acceptation de "l'autre". Pour moi "adopter par bonté morale" c'est exclure la part "familiale" de l'acte.
Mesdames je comprend votre souffrance. Mais sachez qu'il existe une méthode sans aucun problèmes éthiques et qui donne de bien meilleurs résultats que la Pma (le taux de réussite de celle-ci n'étant que de 25% avec toute les souffrances qu'induisent chaque échecs...). C'est la naprotechnologie ! Renseigner vous auprès de personnes former à cela cela vaut le coût ! Bon courage, mes prières vous accompagnent.
Les principes enonces sont vrais pour ceux qui peuvent avoir des enfants l'un a travers l'autres. L'article donne l'impression que l'etat psychologique de ceux qui ne peuvent avoir d'enfants (je ne parle pas des homosexuels) mais des couples heteros, ne pas une preoccupation pour l'Eglise. C'est une souffrance enorme que ressentent ces couples reduits a ne recours qu'a l'adoption. Personnellement, je proposerais que l'adoption soit une voie pour les couples don't l'un des conjoints est incapable de procreer y compris par PMA. Mais si une fecundation in vitro peut permettre a un couple d'avoir un enfant (en ayant recours au proper ovule de la femme et au propre spermatozoide de son mari). Empecher cela est plus tres frustrant et nous donne effectivement l'impression que l'Eglise, notre Eglise s'enlise dans le conservatisme.