
Y a-t-il des preuves de l’existence de Dieu ?
-
1.
Une connaissance directe de Dieu à partir du monde créé n’est logiquement pas possible puisque, s’il existe, le créateur transcende la création. Le créateur est avec sa création dans le même rapport que le potier avec ses productions : en regardant dans les pots, on ne peut pas voir le potier. Cependant, le Dieu invisible se rend visible par ses œuvres de manière indirecte, comme une cause peut parfois se faire connaître de manière certaine par ses effets.
-
2.
On ne saurait prouver l’existence de Dieu de l'intérieur des sciences expérimentales : la notion de Dieu est hors de leur champ propre d'investigation. Ce sont des démonstrations philosophiques inductives qui permettent de découvrir son existence.
-
3.
Quelles sont ces démonstrations possibles de l’existence de Dieu ? La première et la plus fondamentale répond au questionnement métaphysique. Elle considère Dieu comme « Cause Première » de tout ce qui existe. Pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
-
4.
La preuve par l’ordre de l’univers est elle aussi très ancienne. Elle a été pourtant été considérablement renforcée ces derniers temps par les extraordinaires découvertes scientifiques modernes. Celles-ci montrent à la fois la stupéfiante complexité de l’univers, et l'improbabilité de la vie. Elles mettent aussi en lumière ce que l’homme a d’unique.
-
5.
En plus de ces deux voies vers Dieu que sont la question de l’origine de l’être et celle de l’ordre de l’univers, beaucoup sont sensibles à la beauté de la création, qui touche le cœur en profondeur.
-
6.
Le mystère de l’homme conduit lui aussi à Dieu quand on le scrute attentivement. D’où vient la dignité de la personne humaine ? D’où vient son caractère unique et irremplaçable dont nous avons tous l’intuition ? La personne, sujet « individuel de nature rationnelle » (Boèce), est plus qu’un simple amas de cellules.
-
7.
Tout ceci explique pourquoi toutes les cultures ont finalement un sens du divin. C’est également le message de la Bible et de l’Église : l’homme et l’univers ne sont pas advenus tous seuls.
-
8.
Dieu est accessible par la lumière naturelle de la raison humaine, et il est accessible au sens commun. Mais on peut aussi le connaître mieux et même l’aimer grâce à sa Révélation – qui est tout au long de l’histoire, une autre preuve de son existence.


Monseigneur Denis Biju Duval, ingénieur de l’École Centrale de Paris, docteur en théologie, enseigne la théologie pastorale à l’Institut Redemptor Hominis, qu’il préside actuellement au sein de l’Université du Latran à Rome. Il est aussi Consulteur au Conseil pontifical pour la nouvelle évangélisation.
- Croire n’est pas si compliqué (Ed. de l'Emmanuel, 2012)
- Le psychique et le spirituel (Ed. de l'Emmanuel, 2001)
- Faut-il encore se soucier du salut des âmes ? L’urgence de l’évangélisation (Ed. de l'Emmanuel, 2012)
Documents de référence
« Ce que Dieu a d'invisible depuis la création du monde se laisse voir à l'intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité » (Rm 1,18)

modérateur du thème :
Domitille Piganeau
20
commentaires
postés
Allez voir aussi : http://www.mariedenazareth.com/foi/preuves-de-lexistence-de-dieu/
Mgr Denis Biju-Duval devrait s'informer sur la théorie de l'évolution et ses réfutations qui sont maintenant évidentes. Cette théorie a été inventée pour combattre les textes bibliques de la Génèse, mais elle n'apporte aucune preuve scientifique.
c 'est dieu créateur de l univers ou c 'est le hasard. la probabilité d 'avoir un univers aussi complexe est nul par pur hasard. c 'est la logique même.
@Rodolphe Je vais essayer de réagir à votre commentaire. Je suis aussi scientifique puisque chirurgien et j'ai 53 ans, et quelques années de cours de philo également.... 1°) Votre argument n°1 et le numéro 3 par la même occasion ne sont pas recevables. le vide quantique ou l'état instable non défini de la matière si vous préférez, ne peut être confondu avec le "néant" ou le "rien" Bergson l'a bien montré : le "néant" n'est pas pensable puisque à partir du moment où vous êtes capable de penser qu'un néant puisse exister, c'est que votre pensée existe et même si vous étiez un être immatériel, une pensée pure, cela reste quelque chose et non pas "rien". Donc le "néant" n'est même pas pensable et en pratique, il n'y a pas de néant puisque vous êtes entouré de matière. Par ailleurs, puisque le "néant" n'est "rien", il est impossible que quelque chose puisse en être issu, puisque dans ce cas, le "néant" ne serait pas "rien", il contiendrait déjà au moins quelque chose qui crée, une "force" de création si vous voulez. Aristote appelerait cela une "puissance" en opposition à un "acte". Votre "vide" est déjà quelque chose, ce n'est pas "rien". Il faut donc que votre vide soit crée par une cause quelconque. Vous pouvez l'appelez comme vous voulez , les chrétiens et beaucoup d'autres l'appellent "Dieu" , d'autres "Premier principe de l'Univers" si vous êtes Aristote et que vous ne croyez pas en un Dieu unique créateur. Mais l'appellation du "premier principe de l'Univers" n'a pas d'importance, c'est son existence qui est irréfutable par cette preuve dite de "causalité" première 2°) Vous décriez la "métaphysique" d'un air condescendant. Néanmoins, la métaphysique " ce qui est au delà de la physique" reste un des principes fondamentaux de la philosophie et existe depuis la Grèce antique. Je vous suggère de lire quelques auteurs grecs classiques (Platon et Aristote) avant de dire que la "métaphysique" n'a jamais fait la preuve de sa légitimité. Enfin et pour clore le débat au sujet de la légitimité de la métaphysique, à partir du moment où vous discutez et argumentez sur l'existence, l'être , le néant, le "vide", vous faites de la métaphysique vous même....Donc à moins d'entrer en contradiction avec vous -même, vous légitimez par votre simple raisonnement la métaphysique !! 3°) L'ordre dans l'Univers....en tant que scientifique, et en particulier qu'informaticien, il est assez facile d'en constater l'existence... Il m'est assez difficile de croire à la "matière" responsable de son propre ordre. De même pour passer d'un état moins organisé à un état plus organisé, il n'est pas possible d'imaginer que l'information soit déjà présente dans l'état moins organisé, sinon il serait déjà plus organisé. Une toute petite connaissance de l'organisation presque parfaite de l'ADN suffit à comprendre ce fait. Il n'y a pas la même information en termes de bases dans l'ADN d'un procaryote (être unicellulaire) et dans l'ADN d'un être pluricellulaire et si l'information était "cachée" dans l'être monocellulaire pour le faire devenir pluri-cellulaire, quel est son origine ? Comment l'être monocellulaire- auquel vous pouvez difficilement attribuer une "volonté" peut-il avoir "l'idée" de se transformer en être pluricellulaire. Ou si vous voulez descendre au plus basique-puisque vous parlez de physique quantique- comment des particules élémentaires peuvent elles avoir l'information en elle-mêmes pour souhaiter devenir atome, puis molécule.? Pensez vous que la molécule d'hydrogène a un "petit cerveau" et des "petits bras" qui lui permette par elle-même de s'allier avec une copine et de se rapprochier d'une molécule d'oxygène avec une orientation bien précise et une distance inter-moléculaire bien spécifique pour créer H20, l'eau, dont les propriétés sont infiniment plus nombreuses que celle des molécules d' H ou d'O prises isolément ? 4°) La preuve de la non existence de Dieu par l'existence du mal dans l'Univers est une méthode sophistique bien connue que je résume ici : " si Dieu existe, il est infiniment bon, s'il est infiniment bon, il ne peut tolérer l'existence du mal ni l'avoir crée, donc comme le mal existe, Dieu n'existe pas".....Formidable non ? Et bien , je vais là encore vous contredire. L'existence du mal ne prouve pas la non existence de Dieu, il prouve seulement : - Notre totale liberté de volonté par rapport à Dieu. Dieu nous a voulu libres et ne pas nous contraindre à faire le bien ou le mal. - Qu'il existe un "principe de mal" (d'aucuns l'appellent Diable) qui existe indépendamment de Dieu et qui agit indépendamment de lui par l'intermédiaire de notre volonté (ou de notre absence de volonté de faire le bien plutôt). Pour compléter un peu vos connaissances en métaphysique, rappelez vous que "le mal" ne se définit que par rapport au "bien". Si le bien n'existait pas, il ne serait pas possible de définir son contraire et vice-versa. Je n'espère pas vous convaincre mais je souhaite que les lecteurs ne soient pas abusés par le caractère "scientifique" de vos arguments qui - no offense- ne tiennent pas la route une demi-seconde.
"S'il existe quelque chose c'est parce que le vide quantique est instable". Cela ne fait que renvoyer la question initiale un peu plus loin. S'il existe un vide quantique d'où surgit l'univers, la matière, c'est que "quelque chose" existe donc, et il se pose la question pourquoi ce "quelque chose" existe plutôt que rien, le né"ant absolu, quelle est sa cause ... D'autre part, sur les constantes de l'Univers et son réglage fin, il semble bien que la probabilité d'un tel hasard soit très supérieure au seuil d'impossibilité mathématique (10 puissance 200). De même que l'évolution des êtres vivants : pour qu'une espèce mute en donnant une nouvelle espèce complètement différente, mais avec des dizaines ou centaines de mutations concordantes qui ont toutes une infime probabilité, une par une, on arrive encore au dessus du seuil d'impossibilité. Et ces passages mathématiquement impossibles d'une espèce à l'autre se sont produits des millions de fois ! Le passage des reptiles aux oiseaux par exemple est impossible à expliquer par le hasard. soit il y a eu évolution, passage d'une classe à l'autre, et cela ne peut être mathématiquement du au hasard, soit les espèces sont créées telles quelles (avec possibilité de micro-évolutions).
A la question de ma petite fille ; "c'est quoi Dieu ?" Que lui répondre ? Puis, comme un flash venu d'ailleurs : Il est l'ENERGIE PREMIERE. Pas si mal non ?
Bonjour, je suis Professeur de Physique Appliquée, Agrégé de l\'Université de Strasbourg, à la retraite maintenant. Également Défenseur des Animaux à la Fondation Brigitte Bardot et candidat aux élections législatives 2017 dans la deuxième circonscription de la Manche. Je dois dire que je suis fasciné de découvrir dans l\'argumentation de Mgr Biju-Duval autant d\'intelligence et de puissance de déduction. La Science et la Foi se réunissent dans son analyse comme l\'Onde et la Matière dans l\'équation de Schrödinger qui est elle-même de nature inductive ! Bien sûr, les gros malins expliqueront tout par l\'évolution, mais l\'hydrogène et l\'énergie du cosmos, d\'où viennent-ils ?
Bravo pour cet article très clair. J'ajouterais peut-être de façon un peu plus polémique que les critiques scientifiques des raisons de croire se rapportent bien souvent à une négation de toute vérité non scientifique. On le voit dans les commentaires, où quelqu'un se sent assez d'autorité intellectuelle pour congédier la métaphysique comme un "mot creux" - soit dit en passant, on a le droit de lui préférer Aristote ou Saint-Thomas d'Aquin sans verser dans l'irrationalité. Il faut rappeler que le seul critère de vérité scientifique est l'expérience renouvelable. Les progrès immenses de la science moderne procèdent d'une humilité méthodologique qui restreignent aussi beaucoup le champ de son discours. La liberté humaine échappe nécessairement à son investigation (sauf à travers l'étude ce qui l'empêche), et la théorie de l'évolution restera à jamais un savoir probable. Il faut faut donc le dire : le croyant non seulement peut être également un scientifique, mais il l'est même davantage que le scientiste (celui pour qui il n'y a pas de vérité hors des vérités scientifiques). Car celui-ci croit qu'il sait, quand celui-là sait qu'il croit.
Bonjour, Je me présente succinctement. J'ai 56 ans, de formation scientifique, sans confession et j'exerce la profession de consultant en solutions informatiques dans le domaine banque assurance. Réaction à l'article. Je suis désolé mais un examen attentif des arguments avancés montre qu'aucun de ceux-ci n'est valide. 1. L'argument de la causalité doit en effet être revisité à la lumière de la mécanique quantique qui nous montre (en laboratoire) que des particules peuvent émerger spontanément du vide ! L'indeterminisme est un principe physique fondamental connu depuis un siècle ! 2. L'appel à la métaphysique. La métaphysique n'a jamais fait la preuve de sa légitimité. Jusqu'a preuve du contraire, ce n'est qu'un mot creux, vide de sens. 3. " Pourquoi existe-t-il quelque chose plutôt que rien " ? Cette question ne revêt un sens que dans le cadre causal classique tel que l'envisage la philosophie mais n'en a plus aucun d'un point de vue de nos connaissances en physique fondamentale. S'il existe quelque chose c'est parce que le vide quantique est instable. 4. L'ordre dans l'univers. La question du "réglage fin" de notre univers (principe anthropique) est une question d'ordre scientifique et certainement pas d'ordre théologique, à moins que vous ne pensiez que l'ignorance sur un sujet soit un argument de choc pour soutenir une thèse ? Est-ce le sens de cette proposition censée renforcer une preuve indirecte de l'existence de Dieu ? " Elle a été pourtant été considérablement renforcée (cette preuve) ces derniers temps par les extraordinaires découvertes scientifiques modernes. " Ah bon... Lesquelles ? Enfin une question pour finir. S'il existe un être parfait tel le Dieu chrétien, (mais pas seulement) infiniment bon, juste, omniscient et tout puissant, comment expliquez-vous l'imperfection de "sa" création ? Merci de ne pas évoquer dans votre réponse le " péché originel " ou la " chute de l'homme " car la science nous montre clairement que la nature n'était ni pire ni meilleure il y a 10 millions d'années qu'aujourd'hui. Au plaisir de vous lire
Bonjour Jean-Marie. En physique, les notions de "néant" et de "vide" sont parfaitement distinctes, votre argument de polysémie n'a donc pas de sens. Nul ne prétend que l'univers soit surgi du néant, mais il peut très bien être surgi du vide, comme le fait la matière. Et si c'est le cas, ce serait via une fluctuation quantique, qui est un événement probabiliste sans cause.
Sophisme bien connu : « Homme est une espèce » « Socrate est un homme » « Donc Socrate est une espèce » Dans de nombreux cas, le sophisme se base sur la polysémie d’un terme, ici « homme », qui peut aussi bien signifier l’espèce humaine, qu’un homme en particulier. Le sophisme qui nous présenté ici s’articule ainsi autour du terme « vide », qui possède généralement le sens de « néant », de « non-être », ou d’ « absence de matière». Or le vide qui nous est proposé ici est « quantique ». Première difficulté : comment peut-on attribuer une caractéristique au non-être ? La vérité, c’est que l’expression « vide quantique » est impropre, et que l’on devrait parler de l’ « état fondamental de la matière », ou encore, en théorie quantique des champs, d’état fondamental du champ. D’où l’acharnement de notre sophiste contre ces termes de « néant » et de « non-être », qui permettent de mettre en évidence le sophisme, en permettant d’établir la double sémantique du terme « vide ».
Bonjour Etienne, Je vais tenter de démêler le tissu de contradictions que contiennent encore vos propos, pour essayer d’y voir un peu plus clair. Mes réponses sont entre , vos affirmations entre « ». « Bonjour Jean-Marie. Je vais essayer d'être plus clair dans mes commentaires. » < C’est pas gagné !> « Rappelons tout d'abord que le "néant" est l'absence absolue de tout, y compris d'espace-temps. » « Par définition rien ne peut jamais sortir "du néant", lequel n'a jamais pu exister car sinon il n'y aurait toujours que lui, c'est à dire rien. » < Contradiction : vous évoquez « l’existence du néant ». Or vous venez de dire fort justement que le néant est l’ « absence de tout ». Donc le néant n’ « existe » pas : c’est un « non-être »> « Parler "d'apparition de matière à partir du néant" n'a donc pas de sens et ne correspond à aucune théorie physique. » . De plus, toutes les théories physiques ne sont pas confirmées par l’expérience. Voulez-vous ici parler uniquement des théories confirmées par l’expérience, ou des théories en général ? Et considérez-vous une théorie non confirmée par l’expérience, comme n’ayant pas de sens ? Par exemple, incluez-vous dans « ce qui a du sens », la théorie des cordes ? « De plus tout cela est sans rapport avec le fait qu'un objet ou une entité puisse passer de "non-être" à "être", ce qui arrive tous les jours aux êtres vivants ou aux objets manufacturés. »
Outre le fait qu'il semble bien exister des "effets sans cause", et que le "réglage fin" ne reflète que l'incomplétude de notre connaissance des lois physiques, on peut aussi examiner quelques autres arguments avancés par l'article Je ne vois pas en quoi l'évolution des espèces peut être qualifiée de "stable", et du point de vue de l'évolution d'autres espèces ont des caractéristiques tout aussi spécifiques que celles du genre humain. Ces postulats n'ont rien de scientifique. Je vois mal en quoi l'expansion accélérée de l’univers serait un indice créationniste. Les capacités organisatrices du mécanisme de duplication/mutation/sélection sont bien connues, et expliquent le développement de la vie et sa complexité. Tout au plus peut-on créditer Dieu d'avoir lancé ce mécanisme auto-organisateur, via les lois de la chimie (c'est-à-dire de la physique). Hitler n'était pas athée, et on peut difficilement comparer le nombre de morts faits par des conflits menés à la mitrailleuse dans des pays regroupant des centaines de millions d'habitants, avec des guerres menées à l'épée et à l'arquebuse dans des pays de dizaines de millions d'habitants. Les arguments sur nos sentiments de "beauté" ou de notre "caractère unique et irremplaçable dont nous avons tous l’intuition" paraissent particulièrement faibles, puisqu'ils sont émis par nous-mêmes qui sommes les premiers concernés. En émettant ces opinions nous sommes juge et partie et nul doute que la fourmi également, à son niveau, se juge elle-même "unique et irremplaçable". Cela est illustré de manière particulièrement frappante par la phrase "Dieu qui a voulu que j'existe, moi et pas un autre", qui ne me paraît exprimer qu'un égocentrisme démesuré. J'en reviens à ma critique de fond : les éléments suggérés par l'article sont erronés ou lacunaires, parce qu'il est vain de chercher une "preuve" de l'existence de Dieu dans l'avancée de la science et des connaissances. Prétendre l'inverse, et de ce fait se trouver contredit par les faits et la raison, ne peut que nuire à la Foi. Allez en Paix.
Bonjour Jean-Marie. Je vais essayer d'être plus clair dans mes commentaires. Rappelons tout d'abord que le "néant" est l'absence absolue de tout, y compris d'espace-temps. Par définition rien ne peut jamais sortir "du néant", lequel n'a jamais pu exister car sinon il n'y aurait toujours que lui, c'est à dire rien. Parler "d'apparition de matière à partir du néant" n'a donc pas de sens et ne correspond à aucune théorie physique. De plus tout cela est sans rapport avec le fait qu'un objet ou une entité puisse passer de "non-être" à "être", ce qui arrive tous les jours aux êtres vivants ou aux objets manufacturés. Quant à la matière elle-même, la mécanique quantique prévoit, et l'expérience confirme, que la matière peut surgir par fluctuation aléatoire du vide quantique, c'est à dire apparaître aléatoirement à partir d'un espace vide de matière et vide d'énergie. "Aléatoirement" est à entendre ici au sens fort du probabilisme quantique, c'est à dire sans aucune cause qui déclenche cet événement. Vous voudrez bien me dire où j'ai fait le moindre mélange entre les niveaux quantiques et classiques, et en quoi la notion de vide quantique est confuse pour vous. Enfin votre digression sur la conservation de la masse-énergie est hors sujet : je n'ai mentionné la désintégration radioactive que comme exemple de "phénomène sans cause" pour illustrer les erreurs de l'article initial.
Bonjour Etienne, Je crains que les "confusions" ne soient plutôt dans votre argumentation, qui mélange allègrement les niveaux quantiques et classiques. Tout d'abord, je ne vois de contradiction entre "apparition d’un être à partir du néant" et "passage du non-être à l’être", ou alors il faut être plus clair dans votre argumentation. Dans ces deux expressions, il est question d'une causalité ontologique, qui dépasse la simple cause efficiente (ou son absence), qui entre en jeu dans le phénomène de désintégration spontanée. En effet, dans ce cas, il y a conservation de la masse-énergie : on retrouve dans la particule alpha, le noyau résiduel, et leur énergie cinétique, exactement la masse-énergie du noyau initial. D'une situation de mise en mouvement de corps sans cause efficient, on ne peut en tirer de conclusion sur l'apparition de matière à partir du néant. Votre feuille est un objet classique. Au niveau classique, on distingue effectivement facilement l'état initial de la cause efficiente. Mais on ne peut pas argumenter sur un phénomène quantique, à partir des concepts classiques. C'est une idée que je développe dans ce lien : https://sites.google.com/site/cvjmbrodin/sujetsdinteretdivers/philosophie/causalite_et_niveauxderealite Quand à votre notion de "vide quantique éternel", c'est bien elle qui est confuse, et source de nombreux sophismes. Nous aurons l'occasion d'y revenir.
Bonjour Miguel, Merci pour le lien que vous avez donné, mais malheureusement cet article fait au moins deux confusions regrettables, d'une part entre "cause" et "conditions initiales", et d'autre part entre "apparition d’un être à partir du néant" et "passage du non-être à l’être", qui sont dans les deux cas des sujets qui n'ont rien à voir entre eux. Pour la première confusion, l'article rappelle à juste titre que la désintégration d'un atome radioactif est purement probabiliste et donc "sans cause efficiente", ce qui est mon point. Le fait que l'atome en question doive être instable est une condition préalable, mais pas la cause de la désintégration. Ainsi, pour qu'une feuille tombe à terre il faut préalablement qu'elle soit dans l'arbre, mais la cause de sa chute est le coup de vent, pas le fait qu'elle soit dans l'arbre. En physique quantique, dès lors que la feuille est dans l'arbre, elle tombe ensuite (ou pas) sans aucune cause. De même dans la théorie que j'évoque, dès lors qu'il y a un vide quantique "éternel", un univers peut en surgir sans aucune cause. Ce qui nous amène à la deuxième confusion : l'univers ne surgit évidemment pas du néant, dont par définition rien ne peut sortir. L'univers passe du non-être à l'être, mais il surgit d'un vide sans matière et sans énergie, pas d'un "néant" qui n'a jamais pu exister. Donc non, désolé, je maintiens qu'il y a des événements sans cause, et que l'article est trompeur.
Merci beaucoup pour cet article. Il me semble cependant qu'il faudrait le remanier d'un certain nombre d'approximations ou d'erreurs factuelles pour être plus convaincant encore. Par exemple l'affirmation "il ne peut pas y avoir d’effet sans cause" est erronée en mécanique quantique, où des phénomènes aléatoires comme la fluctuation du vide ou la désintégration d'un atome radioactif sont des phénomènes démontrés sans cause. C'est d'ailleurs ce même phénomène de fluctuation du vide quantique qui fonde un certain nombre de scénarios scientifiques qui aboutissent à un surgissement de l'univers depuis un vide quantique éternel, sans besoin d'une intervention créatrice supplémentaire. Par ailleurs, la notion de "réglage fin de l'univers" n'a pas vraiment de sens puisque, faute d'une théorie physique unificatrice, nous ignorons les relations existant entre ce que nous considérons des "constantes physiques" ; nous ignorons donc leur nombre, les plages de valeurs qu'elles peuvent prendre, ainsi que le nombre de combinaisons possibles qui ont pu déjà apparaître. Notons à ce sujet qu'on ne peut affirmer que les multivers "sont hors du champ des sciences expérimentales", tout comme lorsque vous êtes dans une bulle de savon vous pouvez savoir par la forme de sa surface si elle est intégrée au sein d'une mousse, même si vous n'avez pas accès aux bulles voisines. Je crains bien pour conclure qu'aucune "preuve" de l'existence de Dieu ne soit avérée (si tant est que ce soit même concevable), et que seule notre Foi peut nous y mener. Bien cordialement.
Bonjour Étienne,
Je ne suis pas l’auteur de cet article, ni même un expert en physique, mais voici ce que mes recherches m’ont permis de découvrir en rapport aux problèmes que vous soulevez sur les preuves de l’existence de Dieu.
Concernant la causalité et la physique quantique, je crois qu’il faut être prudent de ne pas utiliser la physique quantique pour nier toute notion de causalité. Pour plus de détail, je vous conseille ce résumé écrit par une personne compétente sur le sujet : https://sites.google.com/site/cvjmbrodin/sujetsdinteretdivers/philosophie/causalite
J’aimerais aussi interagir avec vos deux autres remarques, mais j’aimerais avoir votre avis sur cette remarque sur la causalité avant d’aller plus loin.
Mgr évoque l’ordonnancement de l'univers et il a bien raison. Les dernières découvertes en cosmologie renforcent cette certitude que l'univers a été réglé. Par qui, comment ? Et bien, un homme a donné des réponses pertinentes et ses enseignements ont changé la face du monde, que l'on soit croyant ou non, c'est un fait historique.
On pourrait aussi parler du principe d'entropie, qui impose qu'un système ne peut se maintenir que si il y a apport d'information. Or, le seul texte au monde à évoquer cela il y a 6 000 ans est la Thora, ou Ancien testament, évoquant qu'à l'origine de l'univers il y avait le Logos (information). Bref, tout se tien.
"Un peu de science éloigne de Dieu, beaucoup vous en rapproche." Pasteur.
On peut aussi regarder et analyser la vie de certains grands Saints et des martyres. Comment une jeune fille de 16 ans peut se voir confier la tête d'une armée d'un royaume alors en déroute, si ce n'est par la main de Dieu...?
Bref, celui qui ne veut pas croire, c'est bien son choix et non la logique !
Quand un sourcier cherche de l’eau, s’il fait 50 forages qui ne marchent pas et que le 51ème fonctionne, la preuve est faite qu’il y a de l’eau dans le sous-sol.
De même, si on expose 50 preuves de l’existence de Dieu, il suffirait qu’une seule soit vraie pour que la preuve de Dieu soit faite. Or par la philosophie, la métaphysique, les sciences, la vie du Christ et des saints, par les prophéties, les miracles, les apparitions de la Vierge Marie et l’histoire de l’Église etc. etc., il existe 1000 “preuves” de l’existence de Dieu qui sont toutes valables.
Pour que l’existence de Dieu ne soit pas fermement établie, il faudrait déjà que tous les éléments (tous sans exception !) présentés dans cet article soient faux.
Cela apparaît vraiment impossible.
Les raisons de croire sont donc effectivement innombrables, sérieuses et fortes.