L’islam rend-il heureux ?
Alors que certains en Occident croient trouver quelque sécurité ou confort dans la soumission que requiert l’islam (et que son nom même signifie), cette analyse sans complaisance montre quelle abdication de la liberté et donc quel renoncement à l’amour cette obéissance passive impose, mais aussi quel défi affrontent les musulmans légitimement désireux de bénéficier du meilleur à la fois de leur religion et de la modernité issue (qu’elle le veuille et le sache ou non) des idéaux chrétiens.
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1.
L’homme est fait pour aimer et être aimé : et c’est ainsi qu’il trouve le bonheur. Il n’est heureux que grâce à cette liberté que Dieu lui a donnée, parce que la liberté est la condition de l’amour et le fondement de la dignité de la personne humaine, mais l’islam ne met guère l’accent sur ces valeurs.
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2.
Le plus grand problème de l’islam est certainement sa tendance à imposer un système totalisant et parfois totalitaire, qui définit une loi et un cadre rigides et contraignants, où l’individu a beaucoup de mal à exercer sa liberté et sa raison, et où la peur et la violence sont souvent en arrière-fond.
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3.
Les contradictions et les limites du modèle musulman engendrent beaucoup de frustrations ainsi qu'une sorte de schizophrénie chez un nombre croissant de croyants, surtout lorsqu'ils ne parviennent pas à accepter l’islam intégral et le radicalisme qui se développent actuellement, censés correspondre à la volonté de Dieu.
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4.
L’islam propose un idéal qui passe par la satisfaction de la soumission à la volonté de Dieu, mais il n’ouvre pas à la joie, à l’épanouissement et à la paix intérieure, car il ne rejoint pas les aspirations spirituelles profondes de l’homme pécheur en quête de pardon, d’amour et d’une relation intime à Dieu, qui seul peut combler le cœur de l’homme.
Annie Laurent, née à Saint-Rémy-de-Provence en 1949, est journaliste et écrivain, elle collabore à des revues scientifiques et grand public.
Elle est titulaire d’une maîtrise en droit international et d’un doctorat d’État en sciences politiques pour une thèse sur le thème : « Le Liban et son voisinage », soutenue à l’Université Paris 2 en 1986.
Après un séjour de cinq années au Liban (1987-1992), où elle éditait un périodique, Libanoscopie, elle s'est spécialisée dans les domaines touchant aux questions politiques de cette région, à l'islam, aux chrétiens d'Orient et aux relations interreligieuses. Auteur de plusieurs livres sur ces sujets, Annie Laurent est aussi à l'origine de la fondation de l'association Clarifier.
- Guerres secrètes au Liban, Paris, Gallimard, 1987 ;
- Collectif, Vivre avec l'islam ?, Paris, Saint-Paul, 1996 ;
- Au cœur du dialogue interreligieux, Cahier d'EDIFA, n° 6, 1999 ;
- Pour l'amour de l'Église. Entretiens avec l'abbé Christian Laffargue, Paris, Fayard, 1999.
- L'Europe malade de la Turquie, éd. F.-X. de Guibert, 2005 ;
- Les chrétiens d'Orient vont-ils disparaître ?, éd. Salvator, 2008 ;
- L'islam peut-il rendre l'homme heureux ?, éd. Artège, 2013.
Documents de référence
« Méfiez-vous des faux prophètes. (...) Un bon arbre ne peut porter de mauvais fruits, ni un arbre gâté porter de bons fruits. (...) c'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. »
(Mt 7,15)
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commentaires
postés
L'un des meilleurs articles sur l'Islam que j'ai lu. Clair, documenté (nombreuses citations de sourates), respectueux mais franc et courageux. Merci.
Je trouve très intéressant ce document. Il n'est nullement agressif, contrairement à ce que disent certains commentateurs. L'Islam est divers, cela est dû à l'absence d'un fédérateur et responsable des fidèles ( comme l'est le Pape pour les chrétiens). Les soufis sont considérés comme quasi-hérétiques et ont été opprimés à maintes reprises. Vu le nombre de personnes qui sont attirées par l'Islam (qui connait son "heure de curiosité" comme le Bouddhisme) il est indispensable de dire clairement le substrat de cette religion. Enfin, n'oubliez pas qu'un musulman ne peut changer de religion sous peine de mort. Rien que cela suffit à faire réfléchir, non ?
Si votre analyse est exacte, alors le christianisme de mon enfance et de mon adolescence était en fait l'Islam. Les quatre points que vous citez auraient parfaitement pu s'appliquer au christianisme, tel que celui qui prévalait au 19ème siècle t à une bonne partie de XXème. Par ailleurs ayant vécu quelque temps dans un pays à 97% musulman et ayant gardé des contacts avec un certain nombre, je peux dire de l'accord des frères et l'abandon "intelligent" à Dieu qui n'est pas la soumission existe dans l'Islam. Ouvrez votre cœur et votre esprit à d'autres que votre chapelle. L'Esprit Saint souffle où il veut et pas seulement sur les "chrétiens" Cela dit, je suis totalement chrétien pratiquant et engagé dans ma paroisse mais cela n'est pas en théorisant des approximations et en dénigrant d'autres religions que l'on fera avancer le Royaume qui, rappelons-le est d'abord au plus profond de notre cœur.
Dénoncer les fausses croyances qui égarent et qui nient les fondements de notre propre foi n'empêche aucunement d'annoncer la joie de l'évangile ou de tisser des liens authentiques d'amitiés avec les musulmans autour de soi, ni même d'entrer en dialogue avec eux. Beaucoup sont prêts à échanger et tous sont appelés à rencontrer le Christ, directement ou par notre témoignage, en actes autant qu'en paroles. Faut-il le rappeler ? Quant au milliard de croyants officiels, on sait bien que le manque criant de liberté religieuse empêche nombre d'entre eux de déclarer leur athéisme ou leur volonté de se convertir à d'autres fois. Sans doute un certain nombre est-il heureux, et, sincèrement, je m'en réjouis. Mais la question de la foi est bien plus profonde, car il est difficile de vivre pleinement heureux en conciliant des incohérences. Comment prendre pour modèle quelqu'un que l'on ne peut pas imiter et dont on désapprouve les imitateurs. Merci pour ces articles donc. L'islam est ce qu'il est, une hérésie judéo-nazaréeenne, qui possède ses vertus et ses limites, comme bien d'autres. Ariens, Manichéens, Cathares et bien d'autres. La liste est longue. Il ne s'agit pas de jeter à la figure des musulmans des paroles brutales et blessantes, mais d'informer les chrétiens afin de les amener à plus de connaissance et de lucidité. Aucun a priori là-dedans, plutôt des a posteriori, puisque tout est argumenté par des références et des faits. Ayons un peu le sens des mots. Le dialogue n'est pas la trahison du Christ.
Je ne peux être en phase avec ces propos à la limite du mépris et de l'arrogance, et oublieux des propres errements de l'Eglise d'hier et d'aujourd'hui. Cela n'est en outre pas dans la ligne du dialogue interreligieux tel qu’engagé par Vatican II comme partie intégrante de notre chemin de foi, puis par la rencontre d’Assise de 1986, et tant d’autres initiatives de mains tendues.
Vous risquez ainsi de décourager beaucoup de tisserands patients de paix et de fraternité.
Heureusement que notre Pape François génialement inspiré par l’Esprit Saint montre un autre exemple, et que, plutôt que de critiquer la foi des autres ou de juger de sa capacité à les rendre heureux, il préfère dire d’abord sa joie de l’Evangile !
L'a priori tue par avance le dialogue et amplifie la stigmatisation : ne cautionnons pas des propos provocants qui ne feront qu’amplifier sur la toile des croisades délétères, voire bien pis...
Fraternellement,
Il y a plus d'1 milliards de musulmans dans le monde et pas un seul ne connaitrait la joie la paix et l'amour ?
l'Islam n'est pas celui des médias et des intégristes. Allez rencontrer les mulsulmans de coeur et découvrez une vraie fraternité, un véritable amour du prochain et l'amour des envoyés de Dieu.
dans votre article vous décrivez comment ISLAM est prisonnier de ses loi et ses commandements alors que le monde chrétien doit être épanouissement de être humain hélas certains chrétiens ferment comme avant VATICAN II .
C'est se prive d'un trésor que beaucoup de personnes ignore heureusement parfois ont lire des articles très in tressant comme le votre