Pour quoi sommes-nous faits ?
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1.
Quel est le but de la vie humaine ? L’homme a été fait « pour Dieu » : il aspire à rencontrer Celui qui peut le combler totalement, qu’il puisse aimer de tout son être et dont il puisse percevoir l’amour inépuisable. C’est bien parce que nous sommes faits pour un être infini que notre désir est infini, et cela nous rend très exigeants : même quand on a tout sur la terre, cela ne nous suffit pas encore.
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2.
Le péché, c’est d’idolâtrer les biens de la terre, et de s’y arrêter en attendant d’eux un bonheur qu’ils ne peuvent nous donner. Ce désordre a deux conséquences : on est d’abord frustré, car on n’atteint pas la satisfaction que l’on cherchait et par ailleurs notre désir en sort blessé, amoindri, « on n’y croit plus » et désormais on se donne avec parcimonie, craignant d’être déçu. A la fin, on refuse de croire au bonheur et on se jette dans l’absurde, par dégoût, par provocation.
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3.
Dans la vie concrète, l’homme est mû par un grand nombre de désirs, qui s’empilent les uns sur les autres, mais il y a derrière tout cela une raison dernière, un bien ultime, que l’on cherche sans toujours le savoir. On prend facilement conscience de cette « hiérarchie des désirs » quand l’un des désirs les plus fondamentaux est brisé, et qu’on se retrouve d’un seul coup sans goût pour rien, même si rien ne nous manque au plan matériel.
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4.
Cet enchaînement des désirs suppose à son terme un désir ultime, fondement de tous les autres. C’est ainsi qu’on arrive à la constatation qu’il y a un bien suprême, un souverain bien qui seul vaut la peine d’être cherché pour lui-même et qui correspond à l’ouverture de notre désir.
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5.
On peut assez facilement découvrir sur la terre que ce bien ultime et souverain a un rapport avec l’amour qui peut être reconnu dès ici-bas comme le plus grand des biens, mais il faut aller jusqu’au bout et voir que notre désir d’amour est lui aussi infini : seul l’amour suprême est à notre mesure.
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6.
Le cœur de l’homme aspire donc profondément à communier éternellement avec ce Dieu que la Révélation nous découvre comme étant lui-même l’amour infini, c’est-à-dire relation de personnes qui s’aiment de manière infinie de toute éternité, et qui nous invitent nous aussi à cette communion filiale avec le Père, par le Fils, dans l’Esprit Saint.
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7.
Si Dieu n’était pas en lui-même communion d’amour et si l’on ne pouvait pas communier à Lui, ni entrer en relation personnelle avec Lui, il resterait éternellement éloigné de nous dans sa perfection inaccessible. En ce sens, l’Incarnation achève le mouvement, car, en Jésus, le petit enfant de Bethléem, le plus parfait s’est fait le plus proche…
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8.
Saint Augustin a parfaitement résumé les choses : « Tu nous as fait pour toi Seigneur, et notre cœur est sans repos tant qu’il ne demeure en toi ». Toute autre vision du Paradis serait en réalité un enfer, car l’homme ne peut pas se contenter éternellement de biens limités. « Dieu s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu » disaient les Pères de l’Église : c’est même finalement la condition indispensable d’une éternité bienheureuse …
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