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cliquez-iciCe que dit la Bible sur le thème : Relativisme
Heureux l'homme qui médite sur la sagesse et qui raisonne avec intelligence, qui réfléchit dans son cœur sur les voies de la sagesse et qui s'applique à ses secrets. Il la poursuit comme le chasseur, il est aux aguets sur sa piste; il se penche à ses fenêtres et écoute à ses portes; il se poste tout près de sa demeure et fixe un pieu dans ses murailles; il dresse sa tente à proximité et s'établit dans une retraite de bonheur; il place ses enfants sous sa protection et sous ses rameaux il trouve un abri; sous son ombre il est protégé de la chaleur et il s'établit dans sa gloire.
Pilate lui dit: "Donc tu es roi?"
Jésus répondit: "Tu le dis: je suis roi. Je ne suis né, et je ne suis venu dans le monde, que pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité écoute ma voix."
Pilate lui dit: "Qu'est-ce que la vérité?"
« "Rendre témoignage à la vérité" signifie mettre au premier plan Dieu et sa volonté face aux intérêts du monde et à ses puissances.
Dieu est la mesure de l’être. En ce sens, la vérité est le Roi véritable qui donne à toutes choses leur lumière et leur grandeur. »
(Joseph Ratzinger, Benoît XVI, Jésus de Nazareth. De l'entrée à Jérusalem à la Résurrection. Parole et Silence, Paris 2011, p.221)
[La veille de sa Passion, Jésus prie son Père en disant : ]
Sanctifie-les dans la vérité : ta parole est vérité.
Comme tu m'as envoyé dans le monde,
moi aussi, je les ai envoyés dans le monde.
Pour eux je me sanctifie moi-même,
afin qu'ils soient, eux aussi, sanctifiés dans la vérité.
Les sciences et techniques ont progressé, mais elles ne découvrent que des vérités fonctionnelles et l’homme ne peut saisir le sens de sa vie ; il laisse alors le champ libre aux plus forts. Jésus a dressé le critère de la vérité au cœur de l’histoire : la veille de sa Passion, il est libre devant le parti des plus forts, et il invite les disciples à le suivre.
Ce que dit l'Église sur le thème : Relativisme
La méprise trompeuse du relativisme obscurcit la splendeur de la vérité et, secouant la terre sous nos pieds, nous fait avancer vers des sables mouvants, les sables mouvants de la confusion et du désespoir. C’est une tentation qui dans le monde d’aujourd’hui affecte même les communautés chrétiennes, conduisant les gens à oublier que « sous tous les changements, bien des choses demeurent qui ont leur fondement ultime dans le Christ, le même hier, aujourd’hui et à jamais» (Gaudium et spes, n. 10 ; cf. He 13, 8). Je ne parle pas ici du relativisme entendu seulement comme un système de pensée, mais de ce relativisme pratique, quotidien, qui, de manière presqu’imperceptible, affaiblit toute identité.
Le moment est venu, me semble-t-il, de partir du Nouveau Testament pour parler du salut de ceux qui ne connaissent pas le Christ.
La pensée contemporaine tend à dire que chacun doit vivre sa religion ou peut-être même l'athéisme qui est le sien et que, de cette manière, il trouvera le salut. Une telle opinion présuppose une étrange image de Dieu et une étrange conception de l'homme et de la juste façon d'être homme.
Essayons d'expliciter cela en posant quelques questions pratiques. Est-ce que l'on sera bienheureux et reconnu par Dieu comme un juste parce qu'on se sera scrupuleusement conformé aux devoirs qu'imposé la vengeance par le sang ? Parce que l'on se sera engagé de toutes ses forces en faveur de "la Guerre Sainte" et dans cette guerre ? Ou parce que l'on aura offert certains sacrifices d'animaux ? Ou parce que l'on aura satisfait à l'observance des ablutions rituelles ou de quelque autre précepte religieux ? Parce qu'on aura érigé en norme de conscience ses opinions et ses désirs et qu'ainsi on se sera érigé soi-même en critère ?
Non, Dieu exige l'inverse, il exige le réveil intérieur à son exhortation silencieuse, qui est présente en nous, afin de nous arracher aux simples habitudes, nous conduisant sur le chemin de la vérité. "Avoir faim et soif de justice", tel est le chemin qui s'offre à chacun de nous, un chemin qui prend fin auprès de Jésus Christ.
Autrement dit, notre époque de melting-pot culturel et religieux ne doit donc pas céder au relativisme religieux, mais au contraire poursuivre l'évangélisation et l'annonce du salut en Jésus-Christ.
De manière explicite ou implicite, la sainte Ecriture comprend une série d'éléments qui permettent de parvenir à une conception de l'homme et du monde d'une réelle densité philosophique.
Les chrétiens ont pris conscience progressivement de la richesse de ces textes sacrés. Il en ressort que la réalité dont nous faisons l'expérience n'est pas l'absolu: elle n'est pas incréée, elle ne s'engendre pas non plus elle-même. Seul Dieu est l'Absolu. En outre, des pages de la Bible ressort une conception de l'homme comme imago Dei [image de Dieu], qui inclut des données précises sur son être, sa liberté et l'immortalité de son esprit.
Le monde créé n'étant pas autosuffisant, toute illusion d'une autonomie qui ignorerait la dépendance essentielle par rapport à Dieu de toute créature, y compris l'homme, conduirait à des situations dramatiques qui annihileraient la recherche rationnelle de l'harmonie et du sens de l'existence humaine.
Le problème du mal moral - la forme la plus tragique du mal - est également abordé dans la Bible : elle nous dit que le mal ne résulte pas de quelque déficience due à la matière, mais qu'il est une blessure qui provient de ce qu'exprime de manière désordonnée la liberté humaine.
La parole de Dieu, enfin, met en évidence le problème du sens de l'existence et donne sa réponse en orientant l'homme vers Jésus Christ, le Verbe de Dieu incarné, qui accomplit en plénitude l'existence humaine. D'autres aspects pourraient être explicités à partir de la lecture du texte sacré ; en tout cas, ce qui ressort, c'est le refus de toute forme de relativisme, de matérialisme ou de panthéisme.
Autrement dit, c'est par la lecture de la Bible qu'un chrétien sort du relativisme ambiant.
Furent censurées parallèlement: d'une part, le fidéisme et le traditionalisme radical, pour leur défiance à l'égard des capacités naturelles de la raison; d'autre part, le rationalisme et l'ontologisme, car ils attribuaient à la raison naturelle ce qui est connaissable uniquement à la lumière de la foi.
Le contenu positif de ce débat fit l'objet d'un exposé organique dans la Constitution dogmatique Dei Filius, par laquelle, pour la première fois, un Concile œcuménique, Vatican I, intervenait solennellement sur les relations entre la raison et la foi.
Jean-Paul II rappelle Vatican I, qui demeure valable aujourd'hui.
Le théologien moraliste doit donc exercer un discernement attentif dans le cadre de la culture actuelle essentiellement scientifique et technique, exposée aux risques du relativisme, du pragmatisme et du positivisme. […]
En effet, tandis que les sciences humaines, comme toutes les sciences expérimentales, développent une conception empirique et statistique de la "normalité", la foi enseigne que cette normalité porte en elle les traces d'une chute de l'homme par rapport à sa situation originelle, c'est-à-dire qu'elle est blessée par le péché. Seule la foi chrétienne montre à l'homme la voie du retour à l'"origine" Mt 19,8, une voie souvent bien différente de celle de la normalité empirique. En ce sens, les sciences humaines, malgré la grande valeur des connaissances qu'elles apportent, ne peuvent pas être tenues pour des indicateurs déterminants des normes morales.
C'est l'Evangile qui dévoile la vérité intégrale sur l'homme et sur son cheminement moral, et qui ainsi éclaire et avertit les pécheurs en leur annonçant la miséricorde de Dieu qui œuvre sans cesse pour les préserver du désespoir de ne pas pouvoir connaître et observer la Loi de Dieu et aussi de la présomption de pouvoir se sauver sans mérite. Il leur rappelle également la joie du pardon qui, seul, donne la force de reconnaître dans la loi morale une vérité libératrice, une grâce d'espérance, un chemin de vie.
Autrement dit, si les sciences expérimentales tendent à définir des normes (statistiques) qui conduisent au relativisme, le chrétien sait s'en libérer car il sait que les sciences expérimentales n'observent que le monde déchu alors que Dieu nous offre la Rédemption.
Il faut observer que, s'il n'existe aucune vérité dernière qui guide et oriente l'action politique, les idées et les convictions peuvent être facilement exploitées au profit du pouvoir. Une démocratie sans valeurs se transforme facilement en un totalitarisme déclaré ou sournois, comme le montre l'histoire.
Et l'Eglise n'ignore pas le danger du fanatisme, ou du fondamentalisme, de ceux qui, au nom d'une idéologie qui se prétend scientifique ou religieuse, estiment pouvoir imposer aux autres hommes leur conception de la vérité et du bien.
La vérité chrétienne n'est pas de cette nature. N'étant pas une idéologie, la foi chrétienne ne cherche nullement à enfermer dans le cadre d'un modèle rigide la changeante réalité sociale et politique et elle admet que la vie de l'homme se réalise dans l'histoire de manières diverses et imparfaites.
Cependant l'Eglise, en réaffirmant constamment la dignité transcendante de la personne, adopte comme règle d'action le respect de la liberté.
Autrement dit, en politique, le relativisme ruine la démocratie.
Il est vrai que dans l'histoire on enregistre des cas où des crimes ont été commis au nom de la "vérité". Mais, au nom du "relativisme éthique" , on a également commis et l'on commet des crimes non moins graves et des dénis non moins radicaux de la liberté. Lorsqu'une majorité parlementaire ou sociale décrète la légitimité de la suppression de la vie humaine non encore née, même à certaines conditions, ne prend-elle pas une décision "tyrannique" envers l'être humain le plus faible et sans défense ?
Autrement dit, le relativisme moral d'une société menace les plus faibles.
Citations sur le thème : Relativisme
Si les principes tirent une justification suffisante du fait qu’ils sont reçus dans une société, les principes du cannibale sont aussi défendables et aussi sains que ceux de l’homme civilisé.
Si tout est relatif, alors il n’y a rien d’universel. Or, il y a de l’universel puisque le relativisme affirme que tout est relatif. Donc, selon la règle du modus tollens, il n’est pas vrai que tout soit relatif. Le seul fait d’énoncer la thèse relativiste suffit à la détruire.
Autrement dit, d'un point de vue logique, le relativisme se contredit lui-même.
Lorsque l’anthropologue Melville Herskovits avance que le relativisme culturel "met l’accent sur la dignité inhérente à chaque ensemble de coutumes et sur le besoin de tolérance à l'égard de conventions malgré le fait qu'elles peuvent différer des nôtres", il occulte le fait que les critères qu’il utilise, celui de "dignité" et celui de "tolérance" sont, d’une part, des critères universels, et non pas relatifs, et d’autre part, des concepts élaborés par la culture occidentale.
Autrement dit, d'un point de vue anthropologique, le relativisme se contredit lui-même.
Ce n'est pas un hasard si, au moment où l'auteur sacré veut décrire l'homme sage, il le dépeint comme celui qui aime et recherche la vérité.