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Ce que dit la Bible sur le thème : L'Église à la Renaissance

Elle est sûre cette parole: celui qui aspire à la charge d'épiscope désire une noble fonction. Aussi faut-il que l'épiscope soit irréprochable, mari d'une seule femme, qu'il soit sobre, pondéré, courtois, hospitalier, apte à l'enseignement, ni buveur ni batailleur, mais bienveillant, ennemi des chicanes, détaché de l'argent.

1Timothée 3, 1-3

Lorsque saint Paul dit que les responsables de communauté étaient  des hommes mariés, le fait qu'ils devaient avoir été mari d'une seule femme (1Tm 3, 1-13) était le signe de leur capacité à vivre cette continence une fois entrés dans le ministère. C'est ainsi que le comprenait le pape Sirice au IV° siècle. La signification de cette continence est suggérée dans une autre lettre de saint Paul, quand il explique que le Christ est « l'époux de l'Eglise » (Eph 5, 25-32). Or c'est le Christ représentent que les apôtres, et après eux les prêtres.

Les diacres, eux aussi, seront des hommes dignes, n'ayant qu'une parole, modérés dans l'usage du vin, fuyant les profits déshonnêtes. Qu'ils gardent le mystère de la foi dans une conscience pure. On commencera par les mettre à l'épreuve, et ensuite, si on n'a rien à leur reprocher, on les admettra aux fonctions de diacres. 

1Timothée 3, 8-10

Commentaire : au concile de Trente, tous les consultants qui abordent la question du mariage des apôtres affirment sans hésitation que, suivant leur propre affirmation), il est évident qu'ils ont aussi abandonné la vie conjugale avec leur épouse (Concile de Trente, DS 1809). Mais l’époque de la Renaissance n’a pas le courage de la réforme qu’accomplira le concile de Trente.

De même que l’on enlève l’ivraie pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à l’aboutissement du temps (én têisunteleïai tou aíônos), le Fils de l’homme enverra ses anges, et ils enlèveront de son Royaume tous ceux qui font tomber les autres et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans la fournaise : là il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes resplendiront comme le soleil dans le royaume de leur Père.

Mt 13, 40-43

A l'époque de la Renaissance, divers mouvements révolutionnaires hérétiques (en Bohême avec les taborites héritiers de Jean Huss, à Florence avec Savonarole...) ou divers courants messianiques au sein même des cours royales, ont rêvé de devancer  le jugement et le règne de Dieu, qui ne peuvent advenir qu'avec la Venue glorieuse du Christ.

Ce que dit l'Église sur le thème : L'Église à la Renaissance

Je voudrais aujourd’hui vous parler d’une femme qui a eu un rôle éminent dans l’histoire de l’Eglise. Il s’agit de sainte Catherine de Sienne. Le siècle auquel elle vécut — le XIVe — fut une époque tourmentée pour la vie de l’Eglise et de tout le tissu social en Italie et en Europe. Toutefois, même dans les moments de grandes difficultés, le Seigneur ne cesse de bénir son peuple, suscitant des saints et des saintes qui secouent les esprits et les cœurs provoquant la conversion et le renouveau.

Catherine de Sienne

Née en 1447, Catherine de Gênes fit une expérience de conversion étonnante. Mariée à 16 ans avec un homme qui s’adonnait aux jeux de hasard, et insatisfaite du type de vie mondain qui était le sien, elle éprouvait vide et amertume en son cœur. Se rendant un jour à l’église pour se confesser, elle reçut alors "une blessure au cœur d’un immense amour de Dieu", qui lui montra à la fois ses misères et la bonté de Dieu. Immédiatement, elle décida de fuir le péché et le monde. Pendant 25 années, elle vécut, instruite intérieurement par le seul amour du Seigneur et nourrie par la prière constante et la communion quotidienne. Elle se dévoua au service des malades de l’hôpital de Pammatone qu’elle dirigea. Au cours de sa vie toute centrée sur Dieu et sur le prochain, Catherine reçut une connaissance particulière du purgatoire qu’elle décrit comme "un feu non extérieur mais intérieur" sur le chemin de la pleine communion avec Dieu. 

Catherine de Gênes

Qu’on nous permette de déplorer certaines attitudes qui ont existé parmi les chrétiens eux-mêmes, insuffisamment avertis de la légitime autonomie de la science.

Les chrétiens et la science

En 1965, le concile Vatican II revient sur les rapports controversés entre science et foi.

Au temps de Galilée, il était inconcevable de se représenter un monde qui fût dépourvu d’un point de référence physique absolu. Et comme le cosmos alors connu était pour ainsi dire contenu dans le seul système solaire, on ne pouvait situer ce point de référence que sur la terre ou sur le soleil. Aujourd’hui, après Einstein et dans la perspective de la cosmologie contemporaine, aucun de ces deux points de référence n’a plus l’importance qu’ils présentaient alors. Cette remarque ne vise pas, cela va de soi, la validité de la position de Galilée dans le débat; elle entend indiquer que souvent, au-delà de deux visions partiales et contrastées, il existe une vision plus large qui les inclut et les dépasse l’une et l’autre.

Jean-Paul II à l'Académie pontificale des sciences (1992)

Le texte-clé, rassemblant les conclusions des travaux entrepris par la commission demandée par le pape Jean-Paul II en 1979. 

A Florence, à Rome et dans toute l'Italie, on croyait, à la renaissance, avoir assez fait pour la culture de l'intelligence, quand on avait appris à un écolier à lire Virgile ou Théocrite, à connaître les dieux d'Ovide, à traduire les songes de Platon. Léon X ne veut pas que l'âme se contente désormais de cette nourriture toute sensuelle. Il faut qu'elle sache qu'elle a été créée de Dieu pour l'aimer et le servir ; qu'elle pratique la loi du Christ, qu'elle chante à l'église nos saints hymnes, qu'elle psalmodie à vêpres nos psaumes du prophète-roi, que chaque soir elle lise les faits et gestes de ces héros chrétiens que l'Église inscrivit parmi ses docteurs, ses martyrs et ses anachorètes. Il veut que l'enfant sache par cœur le décalogue, les articles du symbole, son catéchisme enfin ; et que, sous la conduite de leurs maîtres, les élèves, laïques ou clercs, entendent la messe, les vêpres, le sermon, et emploient le dimanche et les jours de fête à célébrer le Seigneur (Hist. de Léon X, par M. Audin, 2e édition).

Léon X

Commentaire : la « renaissance » signifie la renaissance de la culture greco-latine. Mais elle a occulté la connaissance de la Bible et de l’Evangile, qu’elle a remplacé par un optimisme tout humain et un goût pour les plaisirs charnels. Léon X se rend très bien compte du problème. Cependant, il n’a pas le courage d’une véritable réforme, et dans la pratique, il préfère se compromettre avec la culture dominante.

L’âme humaine est vraiment, par soi et essentiellement forme du corps humain, comme il est dit dans le canon de notre prédécesseur, le pape Clément V, publié au concile de Vienne, mais elle est à la vérité immortelle, sujette à la multiplicité selon la multiplicité des corps dans lesquels elle est infusée, effectivement multipliée et sujette à être multipliée dans l'avenir. (5° concile de Latran, 8° session, bulle "Apostolici regiminis", Doctrine concernant l'âme humaine, contre les néo- aristotéliciens - DS 1440)

 

5° concile du Latran, 8e et 9e session

Malgré la corruption des mœurs des cardinaux, la doctrine professée demeure sérieuse et valide. 

Dans le décret Reformationes curiæ et aliorum, 9° session du 5° concile de Latran, les blasphémateurs, les concubinaires et les simoniaques sont condamnés à différentes peines. Autrement dit, le pape (Léon X) veut faire cesser les trafics d’argent et le concubinage des clercs.

Malheureusement, ce ne furent que des réformes théoriques, sans volonté de les mettre vraiment en œuvre. Cet échec est d’autant plus grave que le 5° concile du Latran s’achève en l’an 1517, qui est aussi l’année où Luther affiche ses thèses.

Citations sur le thème : L'Église à la Renaissance

Au lendemain du Grand Schisme, la préoccupation majeure de la première est l’unification de la chrétienté sous son autorité. La tentative de réunion de l’Église orthodoxe, à la faveur de l’effondrement imminent de l'empire byzantin, échoua au concile de Florence sous le pontificat d’Eugène IV (1431-1447). Les appels réguliers à la croisade de ses successeurs sont sincères, dans la mesure où elle leur paraît être le meilleur moyen de donner à la papauté la légitimité et le prestige nécessaires pour imposer l'absolutisme pontifical, éteindre le conciliarisme et contrebattre le nationalisme ecclésial des monarchies. La prédication de la guerre sainte est toujours accompagnée de la promulgation d'une bulle de croisade, de décimes, qui accroissent le prélèvement de la fiscalité romaine sur les peuples et les clergés de l’Europe latine. Les contribuables qui ne voient pas la croisade venir se plaignent de la corruption et de la cupidité du gouvernement supérieur de l'Eglise. Sa Réforme devient à leurs yeux plus importante que la croisade ; elle en est au moins le préalable.

Christian Hermann, La Renaissance (1470-1560), éditions du temps, 2002, p. 196

De nombreux évêques veulent une réforme: Les appels à la réforme sont pourtant entendus par les évêques de France, d’Italie et d’Allemagne. Malgré la passivité de Rome, un parti réformateur se constitue en France, autour du roi Charles VIII et de la reine Anne de Bretagne.  
De nombreux religieux veulent une réforme : Les Réguliers connaissent des réussites, les Dominicains en Italie, grâce à Catherine de Sienne et Raymond de Capoue, les, Franciscains en France, grâce à Olivier Maillard… François de Paule fonde les minimes.
Le concile échoue : La convocation du 5° concile de Latran (1512-1517) a des mobiles politiques. Le concile renforce le pouvoir pontifical. Mais la réforme est encore ajournée.

Paul Christophe

Qui était Galilée ? Si on posait la question dans la rue, il est probable que, quatre fois sur cinq, la réponse désignerait l’astronome qui a été brûlé par l’Inquisition au Moyen-Âge, pour avoir prouvé que la terre tournait autour du Soleil, contredisant les dogmes catholiques. Réponse qui contient au moins quatre erreurs. Galilée ne vivait pas au Moyen-Âge, puisqu’il était contemporain de Descartes ; il n’a jamais été condamné à mort ; il n’a jamais apporté la preuve de la rotation de la Terre autour du Soleil, et quant à l’Église, ses dogmes n’ont jamais abordé le sujet.

Jean Sévillia

Le messianisme millénariste est particulièrement puissant dans le Saint-Empire, depuis la Réforme religieuse de Jean Hus (1370-1415) dans le royaume de Bohême. En 1419, les chiliastes quittèrent les villes et s'installèrent sur des collines qui reçurent des noms bibliques : Mont Horeb, Mont Tabor. Dans l'attente du retour du Christ qui inaugurerait le millénaire du « banquet messianique », les taborites organisèrent leur nouvelle société sur le modèle évangélique de la communauté des biens entre les apôtres. Ils prirent les armes contre tous ceux qu'ils jugeaient être les suppôts de l'Antéchrist, les troupes allemandes de l'empereur Sigismond, mais aussi les riches et les clercs. Ils furent finalement défaits par l'armée des hussites modérés en 1434. […]

Le moine dominicain Girolamo Savonarole (1452- 1498), n'est pas le porte-parole de l'égalitarisme des soulèvements populaires. Il ne prêche pas la régénération de l'ordre temporel dans 1e bain de sang des riches et des nobles, mais celle de l'Eglise institutionnelle livrée à l'Antéchrist qui est le pape. Si, avant l'entrée des troupes françaises dans Florence, il joint sa voix aux prédictions qui couraient sur la reconquête de Jérusalem par le roi de France Charles VIII, sa prédication postérieure s'oriente surtout vers la glorification millénariste de Florence, qualifiée de « cité nouvelle » et de « Jérusalem céleste ».

Christian Hermann, La Renaissance (1470-1560), éditions du temps, 2002, p. 195-196

Ce philosophe [Galilée] ne fut point persécuté comme bon astronome, mais comme un mauvais théologien, pour avoir voulu se mêler d'expliquer la Bible. Ses découvertes lui suscitèrent sans doute des ennemis jaloux, mais c'est son entêtement à vouloir concilier la Bible avec Copernic qui lui donna des juges, et sa pétulance seule fut la cause de ses chagrins. 

Abbé Bergier, 1790
[Encyclopédie méthodique, article "sciences"]