Vie spirituelle > Phénomènes mystiques

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Ce que dit la Bible sur le thème : Phénomènes mystiques

Resplendissement de sa gloire, effigie de sa substance, ce Fils qui soutient l'univers par sa parole puissante, ayant accompli la purification des péchés, s'est assis à la droite de la Majesté dans les hauteurs...

He 1, 3

Les phénomènes mystiques reflètent une expérience : celle d'avoir senti et comme touché la splendeur du Fils de Dieu.

Je porte dans mon corps les marques de Jésus.

Ga 6, 17

Un corps corruptible appesantit l'âme, et cette tente d'argile alourdit l'esprit aux multiples soucis.

Sg 9, 15

Ce qui explique les souffrances corporelles quand l'âme est plongée dans l'ardeur de l'Esprit Saint.

Et après le tremblement de terre un feu, mais le Seigneur n'était pas dans le feu ; et après le feu, le bruit d'une brise légère.

1R 19, 11

O brise légère, légère et subtile, délicate et douce, et pourtant si puissante...

Ce que dit l'Église sur le thème : Phénomènes mystiques

Véronique Giuliani eut plusieurs expériences mystiques liées à la Passion de Jésus : le couronnement d'épines, le mariage mystique, la blessure au cœur et les stigmates. [...] Elle souligne que Jésus souffre pour les péchés des hommes, mais aussi pour les souffrances que ses fidèles serviteurs allaient devoir supporter au cours des siècles, au temps de l'Eglise, précisément pour leur foi solide et cohérente. Elle écrit : "Son Père éternel lui fit voir et entendre à ce moment-là toutes les souffrances que devaient endurer ses élus, les âmes qui lui étaient le plus chères, celles qui profiteraient de Son Sang et de toutes ses souffrances". [...] 
Véronique en arrive à demander à Jésus d'être crucifié avec Lui: "En un instant — écrit-elle —, je vis sortir de ses très saintes plaies cinq rayons resplendissants; et tous vinrent vers moi. Et je voyais ces rayons devenir comme de petites flammes. Dans quatre d'entre elles, il y avait les clous; et dans l'une il y avait la lance, comme d'or, toute enflammée: et elle me transperça le cœur, de part en part... et les clous traversèrent mes mains et mes pieds. Je ressentis une grande douleur; mais, dans la douleur elle-même, je me voyais, je me sentais toute transformée en Dieu" (Journal, I, 897).
La sainte est convaincue qu'elle participe déjà au Royaume de Dieu, mais dans le même temps elle invoque tous les saints de la patrie bienheureuse pour qu'ils viennent à son aide sur le chemin terrestre de sa donation, dans l'attente de la béatitude éternelle; telle est l'aspiration constante de sa vie (cf. ibid. II, 909; v. 246). Par rapport à la prédication de l'époque, souvent axée sur le "salut de l'âme" en termes individuels, Véronique fait preuve d'un profond sens de "solidarité", de communion avec tous ses frères et sœurs en marche vers le Ciel, et elle vit, elle prie et elle souffre pour tous. En revanche, les choses qui ne sont pas ultimes, terrestres, bien qu'appréciées au sens franciscain comme un don du Créateur, apparaissent toujours relatives, entièrement subordonnées au "goût" de Dieu et sous le signe d'une pauvreté radicale.

Benoît XVI (Sainte Véronique Giuliani)

Saint Joseph de Copertino continue de resplendir de nos jours comme un phare qui illumine le chemin quotidien de ceux qui ont recours à son intercession céleste. Sa renommée s'est popularisée sous le nom du "Saint des lévitations" en raison de ses fréquentes extases et de ses extraordinaires expériences mystiques; il invite les fidèles à répondre aux attentes les plus intimes du coeur; il les encourage à rechercher le sens profond de l'existence et, en dernière analyse, il les pousse à rencontrer personnellement Dieu, en s'abandonnant pleinement à sa volonté.

Jean-Paul II, message au Ministre général de l'Ordre franciscain des Frères mineurs conventuels (saint Joseph de Copertino)

Les années passées au couvent abondaient en grâces extraordinaires: révélations, visions, stigmates cachés, participation à la Passion du Seigneur, don de bilocation, de pénétrer le cœur des autres, de la prophétie, ou bien le don rarissime de fiançailles et d'épousailles mystiques. Le vif contact avec Dieu, Notre Dame, les anges, les saints, les âmes au purgatoire – tout cet univers surnaturel –  lui apparaissait comme étant non moins réel et vrai que celui qu'elle percevait par ses sens. Malgré cette abondance de grâces extraordinaires accordées, elle savait que celles-ci ne décidaient pas de l'essence de la sainteté. Ce ne sont ni les grâces, ni les apparitions, ni les ravissements, ni aucun don accordé qui la rendent parfaite, mais l'union intérieure de mon âme avec Dieu. Ces dons ne sont que des ornements de l'âme, mais ils ne constituent ni le contenu, ni la perfection. Ma sainteté et ma perfection consistent en une étroite union de ma volonté avec celle de Dieu (P.J. 1107).

Biographie de Marie Faustine Kowalska (1905-1938)

Citations sur le thème : Phénomènes mystiques

Celui qui fait la plaie, la guérit lui-même, et il la guérit lorsqu'il la fait. […] De cette manière l'âme n'étant plus qu'une plaie d'amour, et par ce moyen étant toute changée en plaie et en amour, elle est guérie. Car c'est la nature de  cette divine maladie, que celui qui est le plus blessé est le plus sain, et celui qui est tout couvert et tout pénétré de plaies, est sain en toutes ses parties. […] C'est pourquoi elle s'écrie : O plaie délicieuse! Aussi est-elle d'autant plus douce et plus délicieuse, qu'elle vient d'un feu d'amour plus sublime et plus éminent. C'est le Saint-Esprit qui en est l'auteur, qui la fait, afin que l'âme soit abîmée dans une mer de délices.

Saint Jean de la Croix, Vive flamme, strophe 2

Il y a encore une autre manière très sublime d'enflammer l’âme : c'est lorsqu'un amour très-ardent et tout séraphique la transperce d'une flèche de fou, ou la brûle d'un charbon allumé, ou, pour mieux dire, lui applique ce cautère et  cette flamme si noble et si excellente.
Quoique peu de personnes en viennent là,  toutefois quelques-uns y sont arrivés, surtout ceux que Dieu a choisis pour être des pères  spirituels de plusieurs enfants, auxquels ils doivent laisser en partage leurs vertus et leur esprit. […]
Mais pour revenir à l'opération de ce Séraphin, je dis qu'elle consiste à percer l'âme et à lui faire des plaies. De sorte que si Dieu permet quelquefois que quelques-uns de ses effets paraissent dans les sens corporels, la plaie s'ouvre extérieurement à proportion de la blessure que ce Séraphin a faite intérieurement. Ainsi le Séraphin qui avait  blessé  des flèches de  l'amour divin saint François d’Assise, lui marqua de plaies extérieures les pieds, les mains et le cœur, car jamais Dieu n'accorde ces dons au corps, qu'il ne les ait faits auparavant à l'âme. Alors plus la délectation et la violence de l'amour qui blesse l'âme sont grandes, plus la douleur qui naît des plaies extérieures est aiguë et véhémente, celle-ci croissant à mesure que les autres s'augmentent. […] Plus les douleurs sont vives, plus les délices intérieures sont tendres.

Saint Jean de la Croix, Vive flamme, strophe 2 (suite)

Le 20 septembre 1918, de 9h à 10h,  tandis que les pensionnaires étaient en récréation dans le jardin, moi j’étais seul dans la tribune, occupé, sur le petit banc à la place du Vicaire, à faire mon action de grâce après la sainte Messe, et là, lors d’un moment d’assoupissement et de profonde contemplation du Christ Crucifié, qu’on vénère encore maintenant dans le chœur de la vieille petite église, des lances ou des flèches lumineuses partirent du Crucifix transformé en un grand personnage et vinrent me blesser les mains et les pieds. C’est ainsi que j’ai reçu les stigmates.

Témoignage de Padre Pio, recueilli officiellement par P. Raffaele de S. Elia a Pianisi, publié intégralement par G. Di Flumeri (Le stigmate…)

Il s'agit des plaies aux mains et aux pieds.

J’étais en train de confesser nos garçons, le soir du cinq, lorsque tout à coup je fus envahi par une terreur extrême à la vue d’un personnage céleste qui se présenta à moi devant l’œil de mon intelligence. Il tenait à la main une espèce d’instrument semblable à une très longue lame de fer avec une pointe bien effilée. Et il semblait que de cette lame sortait du feu. Voir tout cela et observer ce personnage lancer de toutes ses forces le susdit instrument dans mon âme, ce fut une seule et même chose. J’émis à peine une plainte, je me sentais mourir. Je demandai au garçon de se retirer parce que je me sentais mal et que je n’avais plus la force de continuer. Ce martyre dura, sans interruption, jusqu’au matin du sept. Les souffrances que j’ai endurées en cette période si douloureuse, je suis incapable de les exprimer. Je voyais même mes entrailles qui m’étaient arrachées et étirées par cet instrument, et le tout était mis à feu et à sang. Depuis ce jour-là je suis blessé à mort. Dans le plus profond de mon âme. Je sens une blessure qui est toujours ouverte et qui me fait souffrir assidûment.

Lettre de Padre Pio, adressée au père Benedetto, datée du 21 août 1918

Il s'agit de la transverbération du côté.

[Le Seigneur dit :] quand j'ai frappé, c'est moi qui guéris.

Dt 32, 39

Archimandrite Sophrony distingue trois modes de clairvoyance :
La première provient d’une intuition propre à certaines personnes et affinée par une vie d’ascèse. Elle cause des souffrances qui sont la conséquence de l’hypersensibilité de l’appareil neuropsychique.
La seconde provient de l’action des démons. Elle cause des souffrances qui proviennent des propriétés désintégrantes de l’action démoniaque, ce qui en général ne devient clair qu’après une longue période.
La troisième est un don de la grâce. Elle pénètre les profondeurs de l’âme humaine, souvent cachées à l’homme lui-même. Elle cause des souffrances à celui qui en est doué uniquement parce que, comme don de Dieu, elle est pleine d’amour, mais doit, en fait, voir surtout la laideur et l’ignominie de l’homme. C’est une souffrance de l’amour. Celui qui a reçu ce don ne cherche jamais à le garder, car il est libre de présomption et de vanité. Bien des personnes témoignent de ce troisième mode de la clairvoyance chez le starets Silouane, quant à lui, non seulement il ne recherchait pas ce don mais il ne lui attribuait pas une grande signification.

Archimandrite Sophrony, Starets Silouane, moine du mont Athos, Vie – Doctrine – Ecrits - Edition Présence, Belley, 1982, p. 129-131.