Vie de l'Église > Protestantisme

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Ce que dit la Bible sur le thème : Protestantisme

Car nous estimons que l'homme est justifié par la foi sans la pratique de la Loi.

Rm 3, 28

Parole fondatrice du protestantisme, elle apaisa Luther en butte à ses récidives.

Lui qui nous a donné d'avoir accès par la foi à cette grâce en laquelle nous sommes établis et nous nous glorifions dans l'espérance de la gloire de Dieu.

Rm 5, 2

Ce verset de saint Paul devrait faire comprendre que la foi n'est qu'une porte d'accès qui doit mener plus loin dans la vie de la grâce.

Quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien.

1Co 13, 2

La confiance ne fait qu'ouvrir le chemin de l'amitié, de même, la foi ne fait qu'ouvrir le chemin de la charité. Le concile de Trente insiste sur cette dimension, tandis que Luther insiste sur la foi seule.

Maintenant donc demeurent foi, espérance, charité, ces trois choses, mais la plus grande d'entre elles, c'est la charité.

1Co 13, 13

Et cependant, sachant que l'homme n'est pas justifié par la pratique de la loi, mais seulement par la foi en Jésus Christ, nous avons cru, nous aussi, au Christ Jésus, afin d'obtenir la justification par la foi au Christ et non par la pratique de la loi, puisque par la pratique de la loi personne ne sera justifié.

Ga 2, 16

Luther en déduit que le libre arbitre est un vain mot : l'homme ne peut pas faire le bien.
Le concile de Trente en déduit que la grâce sanctifiante, que Dieu donne aussitôt que l'homme prie dans la foi, est indispensable pour faire les œuvres du salut.

Alors, par la foi nous privons la Loi de sa valeur ? Certes non ! Nous la lui conférons.

Rm 3, 31

[Jésus dit :] je vous appelle mes amis.

Jn 15, 15

La tradition catholique en déduit que Dieu, par la grâce sanctifiante, élève l'homme, en son être profond (son intelligence, sa volonté et sa mémoire), au rang d'ami (qui dit oui ou non, rompt l'amitié et demande pardon, parle, et même coopère...). Luther est nettement plus pessimiste. 

[Jésus dit :] Vous n'avez qu'un Maître, et tous vous êtes des frères.

Mt 23, 8

Parole fondatrice pour l’œcuménisme.

Car c'est lui qui est notre paix, lui qui des deux peuples n'en a fait qu'un, détruisant la barrière qui les séparait, supprimant en sa chair la haine, […] par la Croix, en sa personne il a tué la haine. 

Eph 2, 14-16

Parole d'encouragement à l’œcuménisme. 

Ce que dit l'Église sur le thème : Protestantisme

Le Concile Vatican II n'a pas l'intention de "décrire" le christianisme postérieur à la Réforme, puisque "ces Eglises et Communautés ecclésiales se distinguent notablement non seulement de nous, mais aussi entre elles", et ce "à cause de leur diversité d'origine, de doctrine et de vie spirituelle". En outre, le même décret observe que le mouvement œcuménique et le désir de paix avec l'Église catholique "n'ont pas encore réussi à s'affirmer partout". Néanmoins, malgré cela, le Concile propose le dialogue. [...] Ils affirment l'autorité divine des saints Livres ; mais, en même temps, ils pensent "différemment de nous le rapport entre l'écriture et l'église dans laquelle, selon la foi catholique, le magistère authentique tient une place particulière pour l'explication et la proclamation de la Parole de Dieu écrite". 

Jean-Paul II

D’un autre côté, il est nécessaire que les catholiques reconnaissent avec joie et apprécient les valeurs réellement chrétiennes qui ont leur source au commun patrimoine et qui se trouvent chez nos frères séparés. Il est juste et salutaire de reconnaître les richesses du Christ et sa puissance agissante dans la vie de ceux qui témoignent pour le Christ parfois jusqu’à l’effusion du sang, car Dieu est toujours admirable et doit être admiré dans ses œuvres.

Vatican II

Enfin, la communion de prière amène à porter un nouveau regard sur l'Eglise et sur le christianisme. On ne doit pas oublier, en effet, que le Seigneur a demandé au Père l'unité de ses disciples, afin qu'elle rende témoignage à sa mission et que le monde puisse croire que le Père l'avait envoyé (cf. Jn 17, 21). On peut dire que le mouvement œcuménique s'est mis en marche, en un sens, à partir de l'expérience négative de ceux qui, annonçant l'unique Evangile, se réclamaient chacun de sa propre Eglise ou de sa Communauté ecclésiale; une telle contradiction ne pouvait pas échapper à ceux qui écoutaient le message de salut et qui trouvaient là un obstacle à l'accueil de l'annonce évangélique. Cette grave difficulté n'est malheureusement pas surmontée. Il est vrai que nous ne sommes pas en pleine communion. Et pourtant, malgré nos divisions, nous sommes en train de parcourir la route de la pleine unité, de l'unité qui caractérisait l'Eglise apostolique à ses débuts, et que nous recherchons sincèrement: guidée par la foi, notre prière commune en est la preuve. Dans la prière, nous nous réunissons au nom du Christ qui est Un. Il est notre unité.

Vatican II

Citations sur le thème : Protestantisme

Même si cela était possible, je ne voudrais pas recevoir un libre arbitre ou quelques possibilités de m’efforcer moi-même vers le salut.

Luther, De servo arbitrio (1525), Du serf arbitre.
[Œuvres tome V, Labor et fides, Genève 1958, p. 228]

La liturgie eucharistique est essentiellement un tout impliquant historiquement les éléments  suivants, qui peuvent se présenter dans un ordre différent et dont l’importance n’est pas égale : - Chant de louange  - Acte de repentance - Déclaration du pardon ;  - Proclamation de la parole de Dieu de diverses façons - Confession de la foi (credo) ;  - Intercession pour toute l’Eglise et pour le monde ; - Préparation du pain et du vin ;  - Action de grâce au Père (dont l’origine est la berakah de la tradition juive) pour les merveilles de la création, de la rédemption et de la sanctification ; - Paroles du Christ pour l’institution du sacrement, selon la tradition néo-testamentaire ;  - Anamnèse ou mémorial des grands actes de la rédemption : passion, mort, résurrection, ascension du Christ et pentecôte qui a conduit l’Église à l’existence ;  - Invocation du Saint-Esprit sur la communauté et sur les éléments du pain et du vin (épiclèse, soit avant les paroles de l’institution, soit après le mémorial, ou l’un et l’autre, ou une autre référence à l’Esprit Saint qui exprime adéquatement le caractère épiclétique de l’eucharistie) ; - Consécration des fidèles à Dieu  - Rappel de la communion des saints  - Prière pour la venue du Seigneur et la manifestation définitive de son Royaume. - Amen de toute la communauté  - Oraison dominicale ;  - Signe de réconciliation et de paix ;  - Fraction du pain ;  - Manger et boire en communion avec le Christ et avec chaque membre de l’Eglise ;  - Louange finale ;  - Bénédiction et envoi en mission.

Conseil œcuménique des Eglises, Foi et constitution
[Baptême, Eucharistie, ministère, (Conférence de Lima, janvier 1982), § 27 ]

Le Conseil œcuménique des Eglises a été créé en 1948 à Genève. La commission Foi et constitution du Conseil œcuménique des Eglises assure un soutien théologique aux efforts des églises vers l’unité. 

Luther est saisi, au moins dès l’orage de 1502, par la terreur du jugement. Il a peur de Dieu. Il se désespère. /…/
Enfin il trouve la libération lorsqu'il découvre le sens d’un texte de épître aux Romains. Dès lors, il n’a plus à se préoccuper de ses péchés. Dieu, par sa miséricorde, ne les lui impute pas parce qu’il a confiance. Plus de grâce sanctifiante et plus de mérites : tout cela devient pour lui inutile, antichrétien.
Le développement de ces idées chez Luther a été favorisé d’abord par le nominalisme qu’il a étudié. Il s’est rallié d’enthousiasme à certaines des positions de ce système, par exemple à celles qui réduisaient les forces de la raison et forgeaient un Dieu capricieux. Il a rejeté avec horreur celles qui exaltaient la puissance de la volonté pour le bien et s’est ancré dans une position nettement contraire. L’étude des mystiques, l’application à l’épître de saint Paul aux Romains, la lecture de saint Augustin n’ont fait que le renforcer dans la position qu’il avait prise.

A.Fliche et V.Martin, Histoire de l’Eglise, tome 16, p. 39-40

 J’ai rarement le temps de réciter mes Heures et de célébrer, sans compter mes tentations venant de la chair, du monde et du diable.

Lettre de Luther, le 26 octobre 1516, à son ami Lang
[W, B, t 1, n°28, p. 73]

L'évolution de Luther, encore moine, reflète les idées que nous lui connaissons sur l’inutilité des bonnes œuvres.

Douze  cisterciennes de Nimbschen sentaient peser lourdement sur elles le joug de la vie religieuse. Luther et Léonard Koppe préparèrent leur évasion. On casa quelque temps dans le couvent sécularisé de Wittenberg un certain nombre d’entre elles, dont Catherine Bora Mélanchthon se fait écho des bruits qui circulent au sujet de la conduite du réformateur et se plaint de ce qu’aucun des amis de Luther n’avait été prévenu de cette union, contractée le 13 juin 1525. "Par ce mariage, écrit Luther, je me suis rabaissé et avili à tel point que, je l’espère, les anges doivent rire et que tous les démons doivent pleurer."

 

A.Fliche et V.Martin, Histoire de l’Eglise, tome 16, p. 63
[Le mariage de Luther]
  1. Notre rédemption en Jésus Christ nous révèle qu’en dehors d’elle nous sommes soumis au règne du péché.
  2. L’état de péché est préalable à tous nos actes personnels : l’humanité est en situation de rupture de l’Alliance avec Dieu.
  3. Cette situation affecte d’abord la communauté humaine comme telle ; en vertu de la solidarité spirituelle, chaque personne y est impliquée, dès son entrée dans cette communauté par la génération.
  4. Cette situation n’est pas simple absence de « Justice » ou de relation de grâce avec Dieu sans être de l’ordre du péché personnel, elle est une relation de révolte.
  5. Car l’humanité, solidaire en Adam, se trouve en opposition avec sa vocation originelle, qui est d’être une communauté fraternelle dans la communion avec Dieu. Refusée par l’homme, cette vocation n’en subsiste pas moins, maintenue par Dieu.
  6. En dehors du Christ, toute personne humaine est en état de mort spirituelle.
  7. Bien que nous soyons morts à la « vie éternelle », persiste en nous une aspiration confuse vers Dieu, incapable de soi, d’aboutir à une connaissance salutaire. Aucune recherche de valeur humaine, même éthique, n’est par elle-même de l’ordre du salut : elle demeure ambiguë.
  8. Dès qu’elle prétend se suffire, cette recherche est péché le salut ne peut s’opérer sans mort à la suffisance humaine, à la «chair ». Mais le Saint- Esprit peut toujours susciter en nous, à travers l’appel des diverses valeurs, une recherche authentique de Dieu, une marche vers le règne eschatologique.
  9. Incapables de sortir par nous-mêmes de notre état de péché, nous n’en gardons pas moins la responsabilité de nos actes et un certain pouvoir de décider par nous-mêmes sur le plan éthique.
  10. Sous l’action du Saint-Esprit et dans sa dépendance, l’homme répond lui-même à l’initiative de Dieu qui le justifie en Jésus Christ, et il accomplit les œuvres dont Dieu « opère en lui le vouloir et le faire ».
Groupe des Dombes
[L'état de péché originel, 1956]

Grâce au travail théologique du groupe des Dombes, les différences théologiques entre protestants et catholiques concernant le péché originel se sont réduites. 

Quant à l’imposition des mains, qui se fait pour introduire les vrais prêtres et ministres de l’Eglise en leur état, je ne m’oppose point à ce qu’on la reçoive pour sacrement. Car, en premier lieu, c’est une cérémonie prise de l’Ecriture ; et puis elle n’est point vaine, comme dit s. Paul. Mais elle est un signe de la grâce spirituelle de Dieu (1 Tm 4, 14). Que je ne l’aie pas mis en compte avec les deux autres [baptême et Eucharistie], c’est d’autant qu’il n’est pas ordinaire ni commun entre les fidèles, mais pour un office particulier.

Calvin (l'ordination)
[Calvin, Institution Chrétienne, IV, XIX, 28]

Les protestants n'ont que deux sacrements, le baptême et l'Eucharistie, mais ce texte, cité par  le Groupe des Dombes, (L’Esprit Saint, l’Eglise et les sacrements, Presses de Taizé, Paris 1979) montre qu'il existe des chemins de dialogue.

Nous voyons que les ministres sont ordonnés de Dieu comme témoins et quasi comme pleiges (garant s) pour certifier les consciences de la rémission des péchés, si bien qu’il est dit qu’ils remettent les péchés et délient les âmes (Mt 16, 19 ; 18. 18 ; Jn 20,23).

Calvin (la confession)
[Calvin, Institution chrétienne III, IV, 12]

Les protestants n'ont que deux sacrements, le baptême et l'Eucharistie, mais ce texte, cité par  le Groupe des Dombes, (L’Esprit Saint, l’Eglise et les sacrements, Presses de Taizé, Paris 1979) montre qu'il existe des chemins de dialogue.

On reprend conscience qu’il est dans la nature de l’homme d’avoir besoin de rites, dans lesquels importe surtout le « vécu » des gestes « qui marquent ». Cela peut susciter le désir d’une sacralisation de certains moments de la vie. Cette prise de conscience ouvre à une sensibilité nouvelle à l’égard des célébrations sacramentelles dont la valeur subjective (le vécu) est en fait mieux comprise que la valeur objective (le geste du Christ et le don de l’Esprit).

Groupe des Dombes
[L’Esprit Saint, l’Eglise et les sacrements, Presses de Taizé, Paris 1979, § 38]

Cette remarque du groupe des Dombes suggère comment les protestants peuvent avoir un regain d'intérêt pour les sacrements. En même temps, il ne faudrait pas oublier que c'est le Christ qui s'engage et agit, avec l'Esprit Saint, au delà de notre ressenti subjectif.

[Texte de la dernière image que prépare l’abbé Couturier pour la Semaine de l’Unité des chrétiens en 1953].
Ils n’ont plus d’unité ! Comment celle qui, sur la terre, a dit à son Fils : "Ils n’ont plus de vin…" cesserait-elle de Lui dire dans le Royaume : "Ils n’ont plus d’unité ?"
Et puisqu’elle se tenait debout au pied de Sa Croix, l’âme fondue en celle du Crucifié, comment dans le Royaume ne serait-elle pas au pied de l’Agneau immolé, l’âme fondue en celle de l’Agneau dans sa supplication à Son père pour l’Unité de toute la Famille Chrétienne : "Père, qu’ils soient un comme nous sommes UN" ? Que tous les Chrétiens la rejoignent et l’écoutent au pied de la Croix et au pied de l’Agneau !

Paul Couturier
[Revue Tychique 161-162, janvier-mars 2003, p. 115]

L'intelligence peut prier avec les dogmes. Nous prions de différentes façons. [...] L'absence même de dogme, telle qu'elle est vécue par le protestantisme, ne doit pas devenir un dogme à son tour ; l'essentiel est la fidélité à la "source divine du silence primordial de la Parole".

V. Zelinsky, théologien russe orthodoxe
[V. Zelinsky, V., Mary in the Mystery of the Church, Santa Barbara 1997, p. 224]

Pour remembrer le corps des chrétiens, il n'y a que le sacrifice d'efficace. Bienheureux serons-nous s'il nous associe à sa croix ! 

Paul Couturier