Y a-t-il encore des conversions comme celle de saint Paul ?
Peu de conversions sont dues à des apparitions ou des révélations privées. Ce ne peut cependant être exclu et les témoignages peuvent être inspirants. Leur authenticité est vérifié par l’intégration des « voyants » à l’Église et leur participation à sa mission.
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1.
C’est Dieu qui appelle, aujourd’hui comme hier : il appelle à la conversion par tous les prophètes de la Bible, par Jean-Baptiste et finalement par Jésus lui-même, par ses saints et par tous ses serviteurs, jusqu’à nos jours.
C’était la prédication de Jésus lui-même qui reprenait celle de Jean-Baptiste :
« Convertissez-vous car le Royaume de Dieu est tout proche » (Matthieu 3,2 ; 4,17)
C’était aussi la prédication de Pierre après la Pentecôte : « Repentez-vous donc et convertissez-vous afin que vos péchés soient effacés » et de Paul auprès des Païens (Acte des apôtres 3,19 et 15,3), de tous les apôtres et de tous les saints et les missionnaires.L’appel à changer de vie et à se tourner vers le Seigneur n’a jamais cessé de retentir dans le monde, par l’Église, jusqu’aux extrémités de la terre.
C’est bien Dieu qui appelle depuis l’origine par ses prophètes : « Tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, tous les confins de la terre, car Je suis Dieu, il n’y en a pas d’autre (...). Oui, devant moi tout genou fléchira, par moi jurera toute langue en disant : en Dieu seul sont la justice et la force » (Isaïe 45,22-24 ; cf. Épître de saint Paul aux Philippiens 2,10-11).
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2.
Quand Jésus vient à la rencontre des hommes, les cœurs se convertissent : tous les apôtres ont été touchés personnellement, comme Matthieu à qui Jésus a simplement dit : « Suis-moi ! ». De même pour Marie-Madeleine ou Zachée. Leur rencontre avec Jésus provoque un changement radical de vie. Mais il y en a aussi d’autres qui ont détourné les yeux, comme le jeune homme riche…
Voici les passages du Nouveau Testament où il est rapporté que Jésus touche les cœurs par un appel qui rejoint les attentes profondes de ceux qu’il regarde :
■ L’appel de saint Matthieu : « Toi, suis-moi ! », sobrement rapporté par celui-ci dans son évangile (Matthieu 9,9) et magistralement illustré par une peinture du Caravage à Saint-Louis des Français à Rome.
« Étant sorti, Jésus vit, en passant, un homme assis au bureau de la douane, appelé Matthieu et il lui dit : “ Suis-moi !” Et se levant, il le suivit »■ La pécheresse pardonnée, parfois identifiée comme Marie-Madeleine (Luc 7,37) : ayant vu Jésus entrer chez Simon le pharisien, elle lui témoigne de son repentir par ses pleurs et son affection. Simon s’offusque de voir Jésus se laisser approcher par une femme méprisée à cause de son inconduite, mais Jésus répond qu’elle montre beaucoup d’amour et dit que pour cette raison ses péchés sont remis.
« Et voici une femme qui, dans la ville, était une pécheresse. Ayant appris qu’il était à table dans la maison du pharisien, elle avait apporté un vase de parfum. Et se plaçant par derrière, à ses pieds, tout en pleurs, elle se mit à lui arroser les pieds de ses larmes; et elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers, les oignait de parfum. À cette vue, le pharisien qui l’avait convié se dit en lui-même: “Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse! ” Mais, prenant la parole, Jésus lui dit: “Simon, j’ai quelque chose à te dire” – a “Parle, maître”, répond-il. – “Un créancier avait deux débiteurs; l’un devait 500 deniers, l’autre 50. Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’en aimera le plus ?”Simon répondit : “Celui-là, je pense, auquel il a fait grâce de plus”. Il lui dit: “u as bien jugé.” Et, se tournant vers la femme: “Tu vois cette femme ? dit-il à Simon. Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas versé d’eau sur les pieds ; elle, au contraire, m’a arrosé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser ; elle, au contraire, depuis que je suis entré, n’a cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n’as pas répandu d’huile sur ma tête; elle, au contraire, a répandu du parfum sur mes pieds. À cause de cela, je te le dis, ses péchés, ses nombreux péchés, lui sont remis parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on remet peu montre peu d’amour.” Puis il dit à la femme : “Tes péchés sont remis”. Et ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: “Qui est-il celui-là qui va jusqu’à remettre les péchés ?” Mais il dit à la femme: “Ta foi t’a sauvée ; va en paix”. »■ Zachée le publicain (Luc 19,1-10) : cet homme enrichi mais considéré comme un pécheur en tant que collecteur d’impôts pour les Romains est repéré par Jésus qu’il est curieux de voir. Et Jésus n’hésite pas à scandaliser en s’invitant à déjeuner chez lui. Zachée s’engage à réparer ses torts et à changer de vie.
« Entré dans Jéricho, il traversait la ville. Et voici un homme appelé du nom de Zachée ; c’était un chef de publicains, et qui était riche. Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille. Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là. Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit: “Zachée, descends vite, car il me faut aujourd’hui demeurer chez toi”. Et vite il descendit et le reçut avec joie. Ce que voyant, tous murmuraient et disaient: “Il est allé loger chez un homme pécheur !”. Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : “Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j’ai extorqué quelque chose à quelqu’un, je lui rends le quadruple”. Et Jésus lui dit: “Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d’Abraham. Car le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu”. »■ Le jeune homme riche (Luc 18,18-27) : un notable (dont le texte ne précise pas l’âge) dit à Jésus qu’il observe tous les commandements et lui demande ce qu’il doit encore faire ; Jésus l’engage à le suivre après avoir donné tous ses biens aux pauvres. Mais cet homme est trop attaché à ses richesses.
« Un notable l’interrogea en disant: “Bon maître, que me faut-il faire pour avoir en héritage la vie éternelle ?”. Jésus lui dit : “Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. Tu connais les commandements : ‘Ne commets pas d’adultère, ne tue pas, ne vole pas, ne porte pas de faux témoignage; honore ton père et ta mère’”. – a “Tout cela, dit-il, je l’ai observé dès ma jeunesse”. Entendant cela, Jésus lui dit: “Une chose encore te fait défaut : tout ce que tu as, vends-le et distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux ; puis viens, suis-moi”. Mais lui, entendant cela, devint tout triste, car il était fort riche. En le voyant, Jésus dit : “Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu! Oui, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu !”. Ceux qui entendaient dirent: “Et qui peut être sauvé ?”. Il dit: “Ce qui est impossible pour les hommes est possible pour Dieu”. » -
3.
Saint Paul est un cas emblématique : foudroyé par une apparition du Christ sur le chemin de Damas, un des grands persécuteurs des chrétiens va se transformer en un immense apôtre.
Voici les textes du Nouveau Testament qui évoquent la conversion de saint Paul :
■ Les Actes des apôtres, qui ont d’abord parlé de l’Ascension, de la Pentecôte, de la première communauté chrétienne et de la prédication de saint Pierre, se recentrent ensuite sur saint Paul, avec un premier récit de sa conversion (9,1-21) : juif alors nommé Saul, celui-ci persécute les chrétiens (il a assité à la lapidation de saint Étienne : 8,1-3) et part les faire arrêter à Damas. Mais le Christ lui apparaît en chemin. Il sera baptisé Paul et deviendra « l’apôtre des Gentils » (des non-juifs païens).
« Cependant Saul, ne respirant toujours que menaces et carnage à l’égard des disciples du Seigneur, alla trouver le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s’il y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem. Il faisait route et approchait de Damas, quand soudain une lumière venue du ciel l’enveloppa de sa clarté. Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?” – “Qui es-tu, Seigneur ?” demanda-t-il. Et lui : “Je suis Jésus que tu persécutes. Mais relève-toi, entre dans la ville, et l’on te dira ce que tu dois faire.” Ses compagnons de route s’étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient bien la voix, mais sans voir personne. Saul se releva de terre, mais, quoiqu’il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisit par la main pour le faire entrer à Damas. Trois jours durant, il resta sans voir, ne mangeant et ne buvant rien. Il y avait à Damas un disciple du nom d’Ananie. Le Seigneur l’appela dans une vision: “Ananie !” – “Me voici, Seigneur”, répondit-il. – “Pars, reprit le Seigneur, va dans la rue Droite et demande, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car le voilà qui prie et qui a vu un homme du nom d’Ananie entrer et lui imposer les mains pour lui rendre la vue.” Ananie répondit : “Seigneur, j’ai entendu beaucoup de monde parler de cet homme et dire tout le mal qu’il a fait à tes saints à Jérusalem. Et il est ici avec plein pouvoirs des grands prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom.” Mais le Seigneur lui dit : “Va, car cet homme m’est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu’il lui faudra souffrir pour mon nom”. Alors Ananie partit, entra dans la maison, imposa les mains à Saul et lui dit : “aul, mon frère, celui qui m’envoie, c’est le Seigneur, ce Jésus qui t’est apparu sur le chemin par où tu venais; et c’est afin que tu recouvres la vue et sois rempli de l’Esprit Saint” Aussitôt il lui tombades yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Sur-le-champ il fut baptisé ; puis il prit de la nourriture, et les forces lui revinrent. Il passa quelques jours avec les disciples à Damas, et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu’il est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l’entendaient étaient stupéfaits et disaient : “N’est-ce pas là celui qui, à Jérusalem, s’acharnait sur ceux qui invoquent ce nom, et n’est-il pas venu ici tout exprès pour les amener enchaînés aux grands prêtres ?”.»■ Paul fait lui-même le récit de sa conversion plus tard à Jérusalem (Actes des apôtres 22,3-21). Tiré par les soldats romains des mains d’une foule irritée par sa prédication, il obtient de s’adresser au peuple et confirme ce qui a déjà été rapporté à son sujet.
« Je suis juif. Né à Tarse en Cilicie, j’ai cependant été élevé ici dans cette ville, et c’est aux pieds de Gamaliel que j’ai été formé à l’exacte observance de la Loi de nos pères, et j’étais rempli du zèle de Dieu, comme vous l’êtes tous aujourd’hui. J’ai persécuté à mort cette voie, chargeant de chaînes et jetant en prison hommes et femmes, comme le grand prêtre m’en est témoin, ainsi que tout le collège des anciens. J’avais même reçu d’eux des lettres pour les frères de Damas, et je m’y rendais en vue d’amener ceux de là-bas enchaînés à Jérusalem pour y être châtiés. Je faisais route et j’approchais de Damas, quand tout à coup, vers midi, une grande lumière venue du ciel m’enveloppa de son éclat. Je tombai sur le sol et j’entendis une voix qui me disait : “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu ?”. Je répondis : “Qui es-tu, Seigneur ?”. Il me dit alors : “Je suis Jésus le Nazaréen, que tu persécutes”. Ceux qui étaient avec moi virent bien la lumière, mais ils n’entendirent pas la voix de celui qui me parlait. Je repris : “Que dois-je faire, Seigneur?” Le Seigneur me dit : R“elève-toi. Va à Damas. Là on te dira tout ce qu’il t’est prescrit de faire”. Mais comme je n’y voyais plus à cause de l’éclat de cette lumière, c’est conduit par la main de mes compagnons que j’arrivai à Damas. Il y avait là un certain Ananie, homme dévot selon la Loi et jouissant du bon témoignage de tous les Juifs de la ville ; il vint me trouver et, une fois près de moi, me dit : “Saul, mon frère, recouvre la vue”. Et moi, au même instant, je pus le voir. Il dit alors : “Le Dieu de nos pères t’a prédestiné à connaître sa volonté, à voir le Juste et à entendre la voix sortie de sa bouche; car pour lui tu dois être témoin devant tous les hommes de ce que tu as vu et entendu. Pourquoi tarder encore ? Allons ! Reçois le baptême et purifie-toi de tes péchés en invoquant son nom”. De retour à Jérusalem, il m’est arrivé, un jour que je priais dans le Temple, de tomber en extase. Je vis le Seigneur, qui me dit : “Hâte-toi, sors vite de Jérusalem, car ils n’accueilleront pas ton témoignage à mon sujet”. “Seigneur, répondis-je, ils savent pourtant bien que, de synagogue en synagogue, je faisais jeter en prison et battre de verges ceux qui croient en toi ; et quand on répandait le sang d’Etienne, ton témoin, j’étais là, moi aussi, d’accord avec ceux qui le tuaient, et je gardais leurs vêtements.” Il me dit alors: “Va; c’est au loin, vers les païens, que moi, je veux t’envoyer”. »■ Un troisième récit de la conversion de saint Paul, à nouveau fait par lui-même, se trouve dans les Actes des apôtres (26,9-18) : conduit à Césarée devant le roi Agrippa (descendant d’Hérode) et la reine Bérenice, il raconte à nouveau son histoire pratiquement dans les mêmes termes.
« Pour moi donc, j’avais estimé devoir employer tous les moyens pour combattre le nom de Jésus le Nazaréen. Et c’est ce que j’ai fait à Jérusalem ; j’ai moi-même jeté en prison un grand nombre de saints, ayant reçu ce pouvoir des grands prêtres, et quand on les mettait à mort, j’apportais mon suffrage. Souvent aussi, parcourant toutes les synagogues, je voulais, par mes sévices, les forcer à blasphémer et, dans l’excès de ma fureur contre eux, je les poursuivais jusque dans les villes étrangères. C’est ainsi que je me rendis à Damas avec pleins pouvoirs et mission des grands prêtres. En chemin, vers midi, je vis, ô roi, venant du ciel et plus éclatante que le soleil, une lumière qui resplendit autour de moi et de ceux qui m’accompagnaient. Tous nous tombâmes à terre, et j’entendis une voix qui me disait en langue hébraïque: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? Il est dur pour toi de regimber contre l’aiguillon”. Je répondis : “Qui es-tu, Seigneur?”. Le Seigneur dit : “Je suis Jésus, que tu persécutes. Mais relève-toi et tiens-toi debout. Car voici pourquoi je te suis apparu: pour t’établir serviteur et témoin de la vision dans laquelle tu viens de me voir et de celles où je me montrerai encore à toi. C’est pour cela que je te délivrerai du peuple et des nations païennes, vers lesquelles je t’envoie, moi, pour leur ouvrir les yeux, afin qu’elles reviennent des ténèbres à la lumière et de l’empire de Satan à Dieu, et qu’elles obtiennent, par la foi en moi, la rémission de leurs péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés”. »■ Dans ses épîtres, saint Paul revient deux fois sur sa conversion. D’abord dans la Première aux Corinthiens (2,1-9), il insiste sur le fait qu’il ne tire pas gloire d’avoir répondu à l’appel du Christ : c’est en reconnaissant et en se rappelant sans cesse sa propre faiblesse qu’il permet au Seigneur de se manifester et d’agir à travers lui, car c’est dans son propre abaissement jusqu’à la Croix que le Fils de Dieu a fait éclater la puissance de l’amour de son Père des cieux et envoyé l’Esprit Saint qu’il avait promis.
« Il faut se glorifier ? (Cela ne vaut rien pourtant.) Eh bien ! J’en viendrai aux visions et révélations du Seigneur. Je connais un homme dans le Christ qui, voici quatorze ans – était-ce en son corps? Je ne sais; était-ce hors de son corps? Je ne sais ; Dieu le sait – cet homme-là fut ravi jusqu’au troisième ciel. Et cet homme-là – était-ce en son corps ? Était-ce sans son corps? Je ne sais, Dieu le sait –, je sais qu’il fut ravi jusqu’au paradis et qu’il entendit des paroles ineffables, qu’il n’est pas permis à un homme de redire. Pour cet homme-là, je me glorifierai; mais pour moi, je ne me glorifierai que de mes faiblesses. Oh! si je voulais me glorifier, je ne serais pas insensé; je dirais la vérité. Mais je m’abstiens, de peur qu’on ne se fasse de moi une idée supérieure à ce qu’on voit en moi ou ce qu’on m’entend dire. Et pour que l’excellence même de ces révélations ne m’enorgueillisse pas, il m’a été mis une écharde en la chair, un ange de Satan chargé de me souffleter – pour que je ne m’enorgueillisse pas ! À ce sujet, par trois fois, j’ai prié le Seigneur pour qu’il s’éloigne de moi. Mais il m’a déclaré : “Ma grâce te suffit : car la puissance se déploie dans la faiblesse”. »■ Enfin, saint Paul raconte encore son histoire dans sa lettre aux Galates (1,13-17) : il la résume en soulignant qu’il n’a rien décidé de son propre chef mais a été littéralement saisi par Dieu et reçu de lui sa mission.
« Vous avez certes entendu parler de ma conduite jadis dans le judaïsme, de la persécution effrénée que je menais contre l’Église de Dieu et des ravages que je lui causais, et de mes progrès dans le judaïsme, où je surpassais bien des compatriotes de mon âge, en partisan acharné des traditions de mes pères. Mais quand celui qui, dès le sein maternel, m’a mis à part et appelé par sa grâce daigna révéler en moi son Fils pour que je l’annonce parmi les païens, aussitôt, sans consulter la chair et le sang, sans monter à Jérusalem trouver les apôtres mes prédécesseurs, je m’en allai en Arabie, puis je revins encore à Damas » -
4.
Le « chemin de Damas » n'est certes pas le chemin le plus courant vers Dieu, mais ce genre d’expérience n'est pas si rare, contrairement aux idées reçues : c’est le cas de personnes peu ou pas croyantes, comme par exemple Claudel au pied d’un pilier de Notre-Dame à Noël en 1886, André Frossard dans la chapelle de l’adoration, rue d’Ulm à Paris en 1935, etc. Ou encore tout récemment l’expérience de Jean-Marc Potdevin (cf. témoignage vidéo).
André Frossard, issu d'un milieu socio-culturel très éloigné de la foi catholique, rentre dans la chapelle des Filles de l'Adoration à Paris, il se convertit en un instant à la suite non d'une vision mais d'un nouveau regard complet sur le monde et sur lui-même . . . comme une crêpe en somme ! Il écrit alors un témoignage qui restera dans les mémoires : Dieu existe, je l'ai rencontré (Fayard, 1969).
Paul Claudel se convertit à la fin du XIXe siècle de manière presque aussi subite derrière l'un des piliers de Notre-Dame de Paris, un jour de Noël. Mais le futur diplomate et poète n'avait alors rien d'hostile au catholicisme ; dans une certaine mesure, il était davantage préparé – humainement – à une telle conversion.
Bruno Cornacchiola, protestant extrémiste, voulait tuer le pape. La Vierge lui apparaît à Tre Fontane le 12 avril 1947 d’une manière assez autoritaire : « Tu me persécutes, arrête maintenant ! Retourne au saint Bercail […]. Que l'on prie et que l'on récite quotidiennement le rosaire pour la conversion des pécheurs, des incrédules et pour l'unité des chrétiens. » La Mère de Dieu lui indique un prêtre qu’il devra suivre et qu’il reconnaîtra aux première paroles qu’il lui dira. « Quand tu auras trouvé le prêtre, obéis-lui ». Marie bénit le lieu : « Avec cette terre de péché, je ferai de puissants miracles pour leur conversion. » Le jour même il grave de sa main sur la roche : « Dans cette grotte m’est apparue la Mère divine. Elle m’invite amoureusement à rentrer dans l’Église catholique, apostolique et romaine…». Un deuxième prêtre indiqué par la Vierge le conduit auprès du Pape Pie XII le 9 novembre 1949, lors d’une audience accordée aux traminots de Rome. Après la récitation du chapelet dans sa chapelle privée, le pape voit s’avancer Bruno qui lui dit: « Très Saint-Père, voici la Bible protestante avec laquelle j’ai “tué” beaucoup d’âmes »; puis, les larmes dans les yeux : « Voilà le poignard, avec l’inscription “Mort au Pape”, par lequel je projetais de vous tuer ! Je viens vous demander pardon. » Et le pape de répondre: « En me tuant, tu n’aurais fait que donner un nouveau martyr à l’Église, et au Christ une victoire de l’amour ; mon fils, le meilleur pardon est le repentir ». Beaucoup plus tard, en 1978, Bruno rencontrera saint Jean-Paul II, et celui-ci lui dira : « Tu as vu la Mère de Dieu, tu dois donc devenir un saint ! »
Jean-Marc Potdevin, business angel, a « rencontré Dieu » : « C’est lui qui est venu me rencontrer. Face à face. Et ça c’est très impressionnant. C’est arrivé un peu au hasard. Je suis entré au Puy-en Velay dans une chapelle pendant l’adoration du Saint Sacrement– je ne savais pas ce que c’était – et quasi instantanément il est apparu face à moi, très grand, très impressionnant. Et moi qui n’ai jamais ni fumé ni pris de psychotropes, etc., je peux vous dire que ça fait bizarre de voir le surnaturel surgir comme ça. »
« Une conversion ça change tout ».
« Ça met le monde à l’envers. Enfin, ça le remet à l’endroit, plus précisément.C’est une inversion de focale. C’est un peu comme dans Alice au pays des merveilles quand elle passe de l’autre côté du miroir, dans l’histoire de Lewis Caroll. De l’autre côté du miroir, le monde est inversé : la gauche passe à droite, le fort devient faible, mes faiblesses ont mes forces. Le plus bouleversant, c’est de se rendre compte de l’impact, de la façon dont la grâce agit dans le monde. J’ai dû réapprendre toutes les choses : à marcher, parler, écrire, à me comporter. Parce qu’une fois que les règles du monde sont inversées, on redébute dans ce monde comme un nouveau né ».
« Je me suis rendu compte que j’étais un chrétien mal croyant suite à la rencontre avec le Seigneur. Et que je faisais beaucoup de choses à l’envers. Peut-être transmettre ça. Deuxième aspect qui est important pour moi dans ce livre : le rôle de témoin. Je ne peux pas garder ce trésor pour moi. C’est un peu difficile de parler de ces choses intimes, de ces choses de la foi. Mais je ne peux pas garder ce trésor : il faut que je le donne. Les gens ne savent pas. En tout cas, un certain nombre de personnes ne savent pas et je ne peux pas le garder » (Les mots ne peuvent dire ce que j’ai vu. L’expérience mystique d’un business angel, Éditions de l’Emmanuel). -
5.
C’est aussi le cas de nombre de juifs qui aujourd’hui reconnaissent en Jésus le Messie promis à Israël à la suite de révélations particulières. Celles-ci rappellent les cas célèbres d’Alphonse Ratisbonne en 1842 à Rome, ou du grand rabbin de Rome, Isarele Zolli, du temps de Pie XII, ou encore, plus près de nous, Roy Schoeman ou Jean-Marie Setbon.
Il y a aujourd’hui en Israël de nombre de juifs qui ont reconnu le Christ Jésus comme le Messie d’Israël.
Ces conversions arrivent très souvent de manière charismatique, par des apparitions, révélations ou visions privées, à l’image de ce qui est arrivé à plusieurs personnalités juives notables dans le passé :
Eugenio Zolli, par exemple, était juif de naissance, d'origine polonaise, grand rabbin de Trieste, puis de Rome pendant la Seconde Guerre mondiale, professeur d'exégèse biblique à l'université de Padoue. Le Christ lui apparaît subitement en octobre 1944 à l'intérieur de la grande synagogue romaine, le jour de Yom Kippour, et il lui demande de le suivre. Eugenio se convertit à 65 ans ! Pie XII le nommera professeur à l'Université Grégorienne. Il disparait en 1956 (Judith Cabaud, Eugenio Zolli. Prophète d'un nouveau monde, F.-X. de Guibert, 2002, p. 98).
Alphonse Ratisbonne, quant à lui, était un jeune juif athée, qui céda au zèle apostolique de l'un de ses compatriotes strasbourgeois, M. de Bussière, et accepta de porter la médaille miraculeuse et de copier, puisqu'il se refusait à le prononcer, le « Souvenez-vous« de saint Bernard de Clairvaux. Le 20 janvier 1842, il accompagna M. de Bussière dans l'église de Saint-André delle Fratte à Rome et la Vierge Marie lui apparut, les mains ouvertes et étendues, lui faisant signe de s'agenouiller. Il écrira plus tard : « J’étais depuis un instant dans l’église lorsque, tout d’un coup, je me suis senti saisi d’un trouble inexprimable ; j’ai levé les yeux, tout l’édifice avait disparu à mes regards. Une seule chapelle avait pour ainsi dire concentré la lumière et au milieu de ce rayonnement parut, debout sur l’autel, grande, brillante, pleine de majesté et de douceur, la Vierge Marie, telle qu’elle est sur ma médaille ; elle m’a fait signe de la main de m’agenouiller ; une force irrésistible m’a poussée vers elle ; la Vierge a semblé me dire : “’est bien !”. Elle ne m’a point parlé, mais j’ai tout compris. »
De cette apparition, Alphonse Ratisbonne retira des lumières extraordinaires sur les mystères de la foi. Le 31 janvier, il fut baptisé Marie-Alphonse, communia et reçut la confirmation. Devenu prêtre en 1848, il s'installa en Palestine et consacra sa vie au catéchuménat des convertis d'origine juive, au sein de la double congrégation (masculine et féminine) de Notre-Dame de Sion qu'établit et dirigea, pendant plus de cinquante ans, son frère Théodore.Roy Schoeman, plus près de nous, raconte sa conversion dans un livre de témoignage Le salut vient des juifs
« C'est au cours d'une longue promenade dans la nature que je reçus la grâce la plus exceptionnelle de ma vie. Je marchais seul, écoutant les oiseaux chanter avant le réveil du monde, lorsque (je ne trouve pas d'autres mots) je suis "tombé au ciel". C'est-à-dire que je me suis retrouvé consciemment et matériellement en présence de Dieu. Je vis ma vie jusqu'à ce jour étalée devant moi, tout ce qui me ferait plaisir et tout ce que je regretterais. Je sus en un instant que le but de ma vie était d'aimer et de servir mon Seigneur et mon Dieu ; je vis de quelle manière son amour m'enveloppait et me soutenait à chaque instant de mon existence ; je vis comment chacune de mes actions possédait un contenu moral, pour le bien ou pour le mal ; je vis comment tout ce qui était arrivé dans ma vie était ce qui pouvait m'arriver de mieux, la chose la plus parfaite arrangée pour mon bien par un Dieu très bon et très aimant, surtout les événements qui me causaient le plus de souffrance ; je vis les plus grands regrets qui m'adviendraient au dernier instant : chaque heure que j'avais gaspillée à ne rien faire qui eût de valeur aux yeux de Dieu, quand à tout moment de mon existence je baignais dans la mer de l'immense amour inimaginable de Dieu. La réponse à toute question que je me posais intérieurement m'était instantanément présentée, à une seule exception près, capitale : le nom de ce Dieu qui se révélait à moi, sens et but de ma vie. Je ne le concevais pas comme le Dieu de l'Ancien Testament qui figurait dans mon imagination depuis l'enfance. Je priais pour connaître son nom, pour savoir quelle religion me permettrait de le servir et de le vénérer : “Faites-moi connaître votre nom – cela m'est égal si vous êtes Bouddha et si je dois devenir bouddhiste ; si vous êtes Apollon et que je dois me faire païen ; si vous êtes Krishna et si je dois me faire hindouiste ; pourvu que vous ne soyez pas le Christ et que je ne doive pas devenir chrétien !”. Et en conséquence, bien que Dieu eût entendu ma prière, je ne reçus aucune réponse à ce moment-là. Un an et un jour après mon expérience sur la plage, je reçus en rêve la seconde plus grande grâce de ma vie. Pourtant, quand je me suis couché ce soir-là, je ne savais pas grand-chose du christianisme et je n'avais pas spécialement de sympathie pour lui, ni pour aucun des aspects qui l'entourent. Mais quand je me suis réveillé, j'étais devenu éperdument amoureux de la bienheureuse Vierge Marie et ne désirait rien d'autre que de devenir aussi totalement chrétien qu'il me serait possible. Le “rêve” se déroulait comme suit : on m'avait conduit dans une salle où il me fut accordé une audience avec la plus belle jeune femme que je pouvais imaginer. Sans l'entendre dire, je savais qu'il s'agissait de la Vierge Marie. Elle était prête à répondre à toutes les questions que je lui poserais ; je me revois clairement debout, considérant en pensée nombre de questions possibles, et lui en adressant quatre ou cinq. Elle y répondit, puis me parla pendant plusieurs minutes, puis l'audience prit fin. Mon expérience et mon souvenir me feraient situer l'expérience en plein éveil. Je me rappelle tous les détails, y compris, bien sûr, les questions et les réponses ; mais tout cela pâlit devant l'extase d'avoir été simplement en présence de la Vierge, dans la pureté et l'intensité de son amour.
(Extrait du livre de Roy H. Schoeman, Le salut vient des juifs, traduit de l'américain par Judith Cabaud, ÉditionsF.-X. de Guibert, 2005.Jean-Marie Élie Setbon est né en 1964 dans une famille de confession juive. Attiré dès le plus jeune âge par Jésus Christ, la Croix et par le sacrement de l'Eucharistie, il s'échappe régulièrement pour aller communier au Sacré-Coeur de Montmartre. À l'âge de 17 ans, il souhaite se convertir mais finalement choisit d'explorer d'abord sa propre religion. Il se forme en Terre Sainte et devient rabbin ultra-orthodoxe. Une fois rentré en France, il se marie et a sept enfants. Lorsque sa femme décède d'un cancer en 2004, il ressent à nouveau l'appel de la Croix... Un parcours fascinant qu'il raconte dans un ouvrage intitulé "De la Kippa à la Croix" (Salvator).
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6.
Des musulmans vivent aussi des expériences de révélation qui restent souvent discrètes pour ne pas avoir à fuir leur pays, leur famille et leur amis, du fait de l’intolérance religieuse dans leur milieu d’origine, comme ont dû le faire par exemple Joseph Fadelle, Nahed Mahmoud Netwali, Afshin, membre du Hezbollah (cf. magnifique témoignage vidéo).
Il y a aujourd’hui partout des conversions de musulmans,
■ En Afrique, des musulmans se convertissent au christianisme.
En 2006, sur la chaine TV Al Jazeera, le sheikh Ahmad Al Katani, président des Compagnons pour la Science de la Loi islamique en Libye, une institution spécialisée dans la qualification des imams et prédicateurs, lançait ce cri d’alarme : si l'islam représente la religion principale de l’Afrique, le nombre de musulmans ne cesse de diminuer ; ils ne seraient plus que 316 millions, dont la moitié sont des Arabes d’Afrique du nord. Sur Al Jazeera, le CHeick Ahmad Al Katani explique que chaque année 6 millions de musulmans se convertissent au christianisme en Afrique : http://www.agoravox.tv/actualites/religions/article/al-jazeerah-observe-des-33964 mais est-ce que ces chiffres sont fiables ? Difficile de l'affirmer ... D’après l’Agence Fides du Vatican, le nombre de catholiques augmenté de près de 5 millions en Afrique entre 2012 et 2014.
■ En Asie aussi
L'Indonésie est le plus grand pays islamique du monde avec plus de 200 millions de musulmans, mais le gouvernement musulman vient de lancer une grande campagne TV, Save Maryam (Sauver Myriam : http://www.dreuz.info/2013/09/et-75-des-musulmans-se-convertirent-au-christianisme/), pour arrêter l'hémorragie, notamment vers le christianisme, et lever des fonds pour développer l'islamisation. En Asie, d’après les statistiques de Rome, le nombre de catholiques a augmenté de 2,4 millions pendant la période 2012-2014. Par ailleurs, dans un article du 9 août 2015 du National Catholic Register aux États-Unis, le sociologue protestant Rodney Stark estime que le nombre de chrétiens en Chine a augmenté de 7% en moyenne par an pendant la dernière décennie. À ce ryhtme-là, il pourrait y avoir 150 millions de chrétiens chinois en 2020 et deux fois plus en 2030…
■ Dans une région de Géorgie, un retournement complet
Dans un reportage publié par le site d'actualités sur l'islam Oumma. com, on apprend que la population de la République d'Adjarie, voisine de la Turquie mais appartenant à la Géorgie, majoritairement musulmane, s'est massivement convertie au christianisme orthodoxe en seulement une vingtaine d'années. En 1991, 75% des Adjares étaient musulmans. Aujourd’hui, ils sont devenus à 75% orthodoxes. « Ces conversions massives restent un sujet tabou », relève le journaliste Ian Hamel, auteur du reportage : https://www.youtube.com/watch?v=QFDaj0lUkyw ou http://oumma.com/136482/troublantes-conversions-musulmans-dadjarie
Pour tenter de les comprendre, il cite le métropolite de Batoumi, la capitale, pour qui ces conversions ne sont en fait qu'un retour aux sources. « Le métropolite de Batoumi affirme que les Adjariens, convertis de force à l’islam par les Ottomans, étaient, en fait, restés chrétiens de cœur. Selon ses déclarations, ils continuaient à porter secrètement une croix, ils peignaient des œufs de Pâques, ils conservaient des icônes dans leurs habitations ».■ En France
En France, les conversions de musulmans au christianisme sont individuelles et plus rares, à cause du rejet par le milieu et aussi de la peur de représailles. On compte environ 10 000 conversions officielles ces dernières années (source : journal de 13h00 sur France 2 du 22 décembre 2005).
Trois facteurs peuvent avoir motivé ces conversions :
- la découverte du message de miséricorde du Christ qui, au lieu d'appeler à la guerre sainte, appelle à aimer les ennemis,
- la découverte de la Bible et de l’Évangile par des musulmans instruits qui découvrent dans la culture occidentale la beauté du message de la Bonne Nouvelle,
- la réprobation des violences commises par les islamistes fondamentalistes, qui encouragent les musulmans modérés à découvrir une spiritualité plus humaine.■ Les fruits du martyre
Des pays arabes traditionnellement musulmans comme l'Algérie ou l'Iran sont touchés par ce phénomène. Pourtant, jamais dans l'histoire les chrétiens n'ont été aussi persécutés à cause du nom de Jésus-Christ. Beaucoup, encore aujourd'hui, sont tués pour leur appartenance à l'Église chrétienne : au Pakistan, en Inde… Du coup, le sang des martyrs ensemence l'Église d'une multitude de conversions.
■ Joseph Fadelle est l’auteur du poignant ouvrage Le prix à payer (Éditions de l’Œuvre, 2010). Cet Irakien converti de l’islam au christianisme s’est réfugié en France et doit se cacher et employer mille précautions pour éviter que la fatwa prononcée contre lui soit exécutée.
De son vrai nom Mohammed al-Sayyid al-Moussaou, Joseph Fadelle est né en Irak dans une des plus grandes familles de l’aristocratie chiite de ce pays, descendant de l’imam Ali, cousin du Prophète. Comme tous les jeunes Irakiens, et sans traitement de faveur, il est toutefois réquisitionné pour accomplir son service militaire. Là, on lui demande de partager la chambre d’un chrétien, considéré comme inférieur dans ce pays comme dans tant d’autres. Les deux hommes se regardent de biais, se méfient. Mais sûr de le convertir à l’islam, Mohammed entame le dialogue. Sur la demande de Massoud, le chrétien, il relit le Coran pour affuter son argumentaire, s’interroge, va voir un imam qui le prie de ne plus poser de questions, découvre des incohérences des préceptes du prophète et est atterré : « Le texte sacré de l’islam a perdu pour moi de sa force de conviction, au point de douter qu’il soit la parole d’Allah. »
Il raconte qu’une nuit, il fait un rêve déstabilisant : un homme vêtu de blanc, de l’autre côté d’un ruisseau, lui tend la main et lui dit : « Je suis le pain de vie ». Ébranlé, il ouvre un après-midi la bible de Massoud et, véritablement foudroyé par ce qu’il lit, il la dévore et se convertit. Il nous assure avoir été bouleversé par « ce Jésus dont parlent les évangiles », ce Jésus qui d’après lui, l’a visité dans son rêve.
Ayant par la suite converti sa femme, il arrive péniblement à s’intégrer à l’Église d’Irak. Puis, après avoir été emprisonné, battu, fouetté, torturé par sa propre famille, il doit fuir après que son frère a tenté de l’assassiner.
■ Nahed Mahmoud Metwalli est une Égyptienne d’une famille musulmane influente, qui détestait les chrétiens. Mais, sans qu’elle ait lu l’Évangile, la Vierge Marie lui apparut, puis elle eut une vision du Christ tel qu’il est décrit dans un passage de l’Apocalypse de saint Jean, et elle le reconnut sur une photo qu’on lui montrait du Saint-Suaire de Turin. Elle est devenue chrétienne et a dû se réfugier en Europe. Elle publie des lettres aux musulmans, et spécialement aux femmes, pour leur expliquer pourquoi et comment elle les aime encore plus qu’avant et quelle dignité leur donné la foi au Christ.
Nahed Mahmoud Metwalli méprisait les chrétiennes depuis son poste de vice-directrice du principal établissement d’enseignement pour jeunes filles du Caire (4 000 élèves). En 1987, un jour qu’elle ironisait sur la médaille de la rue du Bac portée par l’une de ces chrétiennes de l’établissement qui se confiaient à elle, une apparition mariale se produisit devant les deux femmes. Les certitudes de Nahed avaient commencé à être ébranlées. Elle n’avait pourtant, à ce moment-là jamais lu les évangileset encore moins l’Apocalypse de saint Jean. Or, une nuit de doutes, de tensions et d’insomnie, Nahed fut élevée jusqu’à un lieu extraordinairement beau. Une sorte de trône était là, vide d’abord. Autour du trône, il y avait des vieillards majestueux. Le récit de Nahed impose le rapprochement avec un passage de l’Apocalypse (4,4) : « Vingt-quatre sièges entourent le trône, sur lesquels sont assis vingt-quatre vieillards vêtus de blanc, avec des couronnes d’or sur leur tête ». Celui que tous ces vieillards attendaient arriva enfin et se dirigea vers le trône, tandis que tous lui manifestaient un extraordinaire respect. Nahed sentit qu’il lui fallait absolument suivre celui qui se dirigeait vers le trône. Elle le fit, fut admise près de lui et il lui demanda : « Alors, Nahed, c’est fini ? ». La question sera répétée trois fois : « C’est bien fini ? Tu es sûre ? ». Et Nahed, bouleversée, répondit à chaque fois que, oui, oui, c’était fini, c’était bien fini, elle en était sûre.
Ce qui était fini, c’était son incompréhension vis-à-vis du christianisme et son mépris pour les chrétiens. Mais elle ne savait pas du tout encore qui elle venait de voir de si près, la regardant avec un regard qui plongeait jusqu’au tréfonds de son âme.
Au matin qui a suivi cette expérience intense, Nahed a raconté ce qui lui était arrivé. Une chrétienne, éblouie, lui a fait raconter cela trois fois pour mieux saisir ce qui avait eu lieu. Comme Nahed ignorait qui elle avait vu et désirait le savoir, on lui a montré des portraits de saints. Mais aucun ne correspondait. Finalement, l’un des chrétiens lui montra une photographie, d’ailleurs de qualité relativement médiocre, reproduisant le visage qui apparaît sur le Saint-Suaire de Turin, tel qu’il s’était révélé dans le bac photographique d’un chimiste et photographe athée de la NASA. Sans hésitation, Nahed dit : « C’est lui, mais il est beaucoup plus beau ! ».
Nahed avait eu une rencontre bouleversante avec le Christ lui-même. Le Christ en royauté, recevant les hommages des vingt-quatre vieillards de l’Apocalypse !
Elle a publié un livre: Ma Rencontre avec le Christ (Éditions F.-X. de Guibert, 2002), mais elle l’a fait après avoir quitté son pays et sa famille et s’être réfugiée aux Pays-Bas en 1990.
■ Afshin Javid : "Je me sentais si trahi car ils m'avaient dit que C'est Dieu, et ce n'était pas Dieu", Voilà les mots avec lesquels Afshin Javid, issu d'une famille musulmane et ex-membre du Hezbollah, raconte sa fascinante histoire. L'histoire d'une vie transformée, de la violence à la Paix et l'Amour en Christ, lors d'une rencontre qui le changea pour toujours. Il découvrit l'Amour de Dieu par le pardon de ses péchés. Des péchés qui avaient fait grandir un sentiment de culpabilité envers Dieu dans cœur, un sentiment que même sa fervente pratique de l'Islam ne pouvait enlever.
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7.
Des athées convaincus, des persécuteurs ou des désespérés ont aussi été retournés parfois en un instant. Par exemple, Maurice Caillet, Didier Decoin ou encore Laurent Gay, André Levet, etc.
■ Maurice Caillet a aujourd’hui 70 ans. Marié, père de quatre enfants et onze fois grand-père, cet ancien franc-maçon s’est converti à l’âge de 50 ans, en 1984…. lors d’un pèlerinage à Lourdes. À l’époque, il n’y croyait pas. Mais la Sainte Vierge n’allait pas laisser repartir le couple comme il était venu. Le cri inconscient et superstitieux que Maurice a lancé sous le ciel de Lourdes a changé sa vie. Texte complet : http://qe. catholique. org/ideologies-non-chretiennes/5189-maurice-caillet-j-etais-franc-macon
■ Didier Decoin est un écrivain célèbre (prix Goncourt en 1977), scénariste et fils du cinéaste Henri Decoin. Qui n'a pas reconnu son talent dans l'adaptation de Monte-Christo et Balzac pour la télévision ? Il est aussi un converti qui possède une foi contagieuse. Texte complet : http://www. croire. com/Definitions/Vie-chretienne/Conversion/Conversion-de-Didier-Decoin-un-retournement-total-et-joyeux
Ses livres : Il fait Dieu (Julliard, 1975 ; réédition Fayard, 1997) ; Élisabeth Catez, ou l’Obsession de Dieu (Balland, 1991) ; Jésus, le Dieu qui riait (Stock, 1999).■ Laurent Gay témoigne de sa descente dans les enfers de la drogue, de l’engrenage dans la violence et l’inéluctable emprisonnement intérieur dans lequel il s’est trouvé emporté malgré lui. Mais, au cœur de sa détresse, alors qu’il était en prison, il fait sa première rencontre avec Dieu. Rencontre déterminante, puisqu’elle sera la première brèche par laquelle il découvrira le Seigneur. Mais le chemin de la conversion est long et il est difficile de s’en sortir du premier coup. Après être retombé dans le creux de la vague, c’est au cœur même de sa maladie et de celle de sa femme que Laurent Gay va commencer un chemin de guérison au cours duquel il découvrira une communauté religieuse. Ce sera son lieu de résurrection où le Seigneur viendra le chercher pour se faire connaître au plus intime de lui-même. Après avoir retrouvé sa pleine dignité, il pourra repartir vers de nouveaux horizons.
Son livre, Arraché à l’enfer. La résurrection d’un toxico (Éditions des Béatitudes, 2007), est un témoignage plein d’espérance et de lumière où le Seigneur pénètre au plus profond des ténèbres pour appeler un homme à la vraie vie■ André Levet a été un enfant abandonné, mis en prison pour vagadondage, il y est devenu petit délinquant, puis gangster et finalement condamné à se morfondre derrière des barreaux et à échouer dans ses multiples tentatives d’évasion. Mais un jour, il noue un contact avec un prêtre dont la soutane l’intrigue. Et ce prêtre ne le laissera pas tomber. Il lui envoie une bible. André se met à la lire, non sans réticences. Mais Jésus finit par l’intéresser. Au point que, n’ayant plus d’espoir, il lui fixe un rendez-vous au milieu de la nuit. Et il est réveillé à l’heure dite ! Il comprend alors le mal qu’il a fait et change complètement. Voir son livre : Ma dernière cavale avec Jésus-Christ, Nouvelle Cité, 1995.
Une enfance mouvementée
« Mon nom est André Levet. Je suis né en 1932 dans une famille athée. Je n’avais jamais entendu parler de Dieu. Pendant la guerre de 39-40, mon père a été déporté à Auschwitz. N’ayant plus ni père ni mère, j’ai été abandonné, puis recueilli dans une ferme pyrénéenne. Mon père a été libéré en 1945. Il a tenté de refaire sa vie, mais je n’ai pas accepté ma nouvelle belle-mère et je me suis enfui à Marseille, à l’âge de 13 ans, couchant dans les rues et déchargeant des camions. À cette époque, la police m’arrêta et me mit en prison aux Baumettes, en attendant de me rendre à ma famille. Au contact des autres prisonniers, je suis devenu un petit délinquant, apprenant toutes les ficelles du « métier ». À 15 ans, j’ai été arrêté pour une attaque à main armée, et mis en prison jusqu’à ma majorité. À 18 ans, on avait la possibilité de s’engager pour faire la guerre d’Indochine, ce que j’ai fait pour éviter la prison. J’ai été blessé et rapatrié en France et soigné jusqu’à ma majorité. »
Je me lance dans « les affaires »
« Après cela, fort de mes expériences militaires et carcérales, je suis devenu le chef d’une bande de gangsters spécialisée dans le braquage des banques. Un jour, alors que j’étais venu à Laval pour une « affaire », j’ai aperçu un curé en robe, de l’autre côté de la route. Je suis allé vers lui, et n’en ayant jamais vu auparavant, je lui ai demandé s’il était un homme ou une femme. Il m’a répondu : “Je suis un serviteur de Dieu. Dieu, c’est mon patron !”. Je lui ai dit : “Ton Dieu, où il est ? On ne le voit pas”. Il a répliqué : “Je vois que tu ne connais pas Dieu, mais si un jour tu as du temps, viens en discuter avec moi, 12 bis rue de Solferino”. Je n’ai jamais oublié cette adresse. Plusieurs mois après, alors que j’étais de passage à Laval pour une autre « affaire », je suis tombé par hasard dans cette rue. Je suis allé voir le curé, il était là et m’a dit : “Je t’attendais”. Ce curé est devenu mon ami. Il me donnait des conseils que je ne suivais pas et chaque fois qu’il me parlait de Dieu, je lui disais : “Laisse ton Dieu où il est”. Quelque temps plus tard, je me trouvais à Rennes pour attaquer une banque. Là, l’affaire a mal tourné, mon copain a été tué et j’ai été arrêté. Je me suis évadé, j’ai gagné l’Amérique du sud où j’ai organisé un trafic de drogue. »
Trois fois évadé, trois fois repris
« Revenu en France, je suis arrêté de nouveau, pour m’évader encore. Trois fois évadé, trois fois repris. Toutes mes affaires vont me valoir 120 ans de prison, s’il fallait tout cumuler. On me transfère à Clairvaux dans la prison des durs et avec des copains je vais tenter une évasion en creusant un tunnel, comme dans le film La grande vadrouille. L’évasion a failli réussir, mais nous avons été repris. J’ai encore tenté une autre évasion, seul, en crochetant un gardien avec une arme. Là encore, je me suis fait prendre. Ils ont décidé de m’envoyer à Château-Thierry. Le directeur m’a reçu avec ces paroles : “Ici, tu marches ou tu crèves !”. J’ai répondu en lui balançant le bureau sur la tête. Ils m’ont mis dans une toute petite cellule avec un lit scellé. Mon curé ne m’a pas abandonné : il m’a envoyé une lettre par mois où de temps en temps il me parlait de Dieu me disant qu’il était bon. Je lui ai répondu : “Si ton Dieu est bon, pourquoi faut il qu’il y ait tant de guerres, de misère, pourquoi certains crèvent de faim alors que d’autres ont trop ? Pourquoi certains ont plusieurs maisons alors que d’autres n’en ont pas ?”. Le curé m’a répondu : “André, c’est toi le responsable”. Quoi ? Moi ? Je voulais bien être responsable des braquages, mais pas de la misère du monde ! Et puis un jour, le curé m’a envoyé un gros bouquin en me disant : “André, ce bouquin tu pourras le lire tout le temps, même après ta mort, en commençant par n’importe quelle page”. Le gardien me l’a apporté en me disant : “C’est bien ce bouquin, tu devrais le lire. Tu pourras même l’emporter au cachot”. – “Ça parle de quoi ?” – “Du bon Dieu”, il me répond. Quoi ! C’est pas vrai ! Il m’a ramené son bon Dieu dans ma cellule ! Je jetai le bouquin. Mon curé m’écrivait tout le temps, en me suppliant de lire le livre. »
Je commence à lire la Bible
« Alors, pour lui faire plaisir, en dix ans je l’ai ouvert 9 fois. J’ai commencé par lire les noces de Cana, où Jésus change l’eau en vin. J’ai tourné le robinet de mon lavabo en disant : “Mec, fais couler du vin !”. Ça n’a pas marché. Je l’ai écrit au curé en disant : “Ton bouquin, ça ne marche pas”. Mon curé m’a répondu : “André, tu lis de travers. Persévère”. J’ai lu l’histoire de la Samaritaine, l’histoire de la résurrection de Lazare. Avec cette histoire, j’ai été révolté : je ne pouvais pas la croire. Et mon copain qui s’est fait descendre par les flics, il n’est pas ressuscité lui! Puis j’ai repris la lecture, longtemps après, et j’ai lu combien Jésus avait fait de bien aux gens et combien ils l’avaient maltraité, ils lui avaient craché dessus, ils l’avaient fouetté, injurié, puis cloué sur une croix. J’étais révolté je ne comprenais pas pourquoi on faisait autant de mal à quelqu’un qui faisait autant de bien. »
Rendez vous à 2 heures du matin
« J’abandonnai la lecture et je cherchais toujours à m’évader. J’attendais une arme et une lime, mais ces objets ont été interceptés. Il ne me restait plus aucun espoir. Alors en désespoir de cause, j’ai fait appel à Jésus. Je lui ai dit : “Si tu existes, je te donne un rancart. Viens cette nuit à 2 heures du matin dans ma cellule et tu m’aideras à m’évader”. Je me suis endormi cette nuit-là et d’un coup, au milieu de la nuit, j’ai été réveillé. Prêt à bondir, j’ai senti une présence dans ma cellule, mais je ne voyais personne. Puis j’ai entendu une voix claire et forte à l’intérieur de moi : “André, il est 2h du matin, on a rendez vous”. J’appelai le gardien en criant : “C’est toi qui m’appelle ?”. – “Non”, me dit il. “Quelle heure est-il ?” demandai-je . “heures.” – “2 heures combien ?” – “2 heures pile”, me répondit le gardien. Puis la voix se fit entendre à nouveau : “Ne sois pas incrédule, je suis ton Dieu, le Dieu de tous les hommes”. – “Mais je ne te vois pas !” répondis-je. À ce moment là, vers les barreaux de la lucarne une lumière apparut. Et dans cette lumière, un homme avec les mains et les pieds percés et un trou au côté droit. Il me dit : “C’est aussi pour toi”. À ce moment là, les écailles de mes yeux, lourdes de 37 ans de péchés, sont tombées et j’ai vu toute ma misère et toute ma méchanceté. Je suis tombé à genoux et suis resté dans cette position jusqu’à 7 heures du matin. J’ai pleuré devant Dieu et tout le mal est sorti de moi. J’ai compris que pendant 37 ans j’avais enfoncé les clous dans ses mains et dans ses pieds. À 7 heures les gardiens m’ont ouvert, ils m’ont vu à genoux et pleurant. Je leur ai dit: “Je ne vous cracherai plus dessus, je ne frapperai plus personne, je ne volerai plus personne, car chaque fois que je le ferai c’est à Jésus que je le ferai”. Les gardiens ont été surpris. Ils ont cru dans un premier temps à une ruse de ma part. Puis rapidement, ils ont compris que j’avais totalement changé. Plusieurs détenus ont été interpellés et ont pu, eux aussi, rencontrer ce Dieu merveilleux et changer de vie. Je suis maintenant libéré, ma vie a totalement changé et je passe tout mon temps à parler aux autres de l’amour de ce Dieu. »
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8.
Beaucoup de personnes peuvent témoigner d'expériences imprévisibles qui les ont profondément transformées, et ces grâces de conversion peuvent être offertes dans toutes les situations et tous les états de vie.
L’auteur (Thierry Fourchaud) apporte ici son témoignage et celui de son épouse, lors de la perte d’un enfant né prématuré (Extraits du livre La Mort, témoignage de vie. Un cri vers le ciel: Dieu, si tu existes, écoute ma prière. Un livre pour tous, dans les situations les plus difficiles, Communion Marie Reine de la paix , Meslay-du-Maine - Mayenne, 2011).
Mon épouse Myriam a connu l’expérience d’une EMI (expérience de mort imminente), comme des milliers d’autres. Voici son témoignage : « Je suis une enfant de la génération Distilbène. Les mères qui présentaient une menace de fausse couche se voyaient administrer ce médicament, qui se révéla néfaste pour la santé des embryons, bien des décennies après. Beaucoup de ces enfants développèrent à l’âge adulte des cancers et la plupart des petites filles présentèrent de nombreuses malformations utérines.
En 1996, nous avions vu partir avec mon époux trois bébés vers le ciel, nés trop tôt. Enceinte à nouveau, à 5 mois, je suis transportée en urgence au C. H. U. d’Angers. Un hématome aussi gros que le bébé menace la grossesse. Je reste là, allongée trois semaines, quand le 1er novembre tout s’accélère. L’hématome est trop gros et l’utérus trop petit, l’accouchement à nouveau arrive trop tôt. Auparavant, j’avais supplié le Père ainsi : « Père, si notre enfant ne survit pas, emmène-moi avec lui ».
Chaque contraction provoquée par l’hématome mettait mon corps au supplice, si bien que mon cœur s’arrêta, un peu – c’est l’image qu’il me reste – comme un interrupteur, ultime solution au trop plein de souffrance. Les médecins évacuent d’urgence mon mari de la salle. Pour ma part, je me trouve très rapidement hors de mon corps et baignée dans la présence du Père. Aucun mot n’est suffisant pour décrire ce bain d’amour : j’étais aimée et cela ne dépendait pas de moi, de mes actes, de ma personne ; c’est une réalité à laquelle je ne pouvais rien ajouter ou retrancher. Là, le Père me montra ma prière. Je vis une petite flèche en or aller directement dans son cœur et je comprenais en même temps que ma prière avait été faite dans un tel dépouillement intérieur, une telle pauvreté, qu’elle était allée, sans détour, dans le cœur de Dieu. Quelle école !
À ce moment, le Père me dit que j’étais libre de rester ou de repartir. Plus jamais je ne connaîtrais une telle liberté sur terre. Quoi que je décide, j’étais aimée – un bain d’amour, une atmosphère de royauté céleste. J’aime à dire que le mot amour « inconditionnel » est bien fade, même si c’est le plus approprié dans notre langage pour parler de l’amour de Dieu pour nous. J’en étais là, lorsque des personnes arrivèrent, toutes plus belles les unes que les autres, et avec des voix si claires, des voix qui chantent lorsqu’elles parlent, telles de doux carillons. Voici ce qu’elles me dirent : « Myriam, Myriam, il y a tant à faire pour Jésus sur la terre ». L’amour de Jésus enflamma mon cœur, je décidai de revenir. À cet instant, à l’instant de mon “oui”, je retrouvai mon corps et son poids terrestre. On m’amena ma petite fille, Léa. Je la tenais dans mes bras, elle était belle. J’eu à ce moment une telle conviction dans mon cœur que Léa appartenait à Dieu, qu’elle était don de Dieu, que Dieu l’avait donnée, Dieu l’avait reprise, que je ne pus par la suite me désespérer de son départ, car qui étais-je après tout ? Tout est dans ses mains ! Oui, la mort est morte ! Tous ceux rencontrés là-haut le chantent divinement. C’était le jour de la Toussaint. En deux mots, voici ce qu’il me reste : mourir n’est rien, aimer et se laisser aimer, voilà la grande aventure ! »
Moi même Thierry, je vois le temps s’arrêter. Je vois, avec les yeux de mon cœur mais avec certitude, une femme au-dessus de nous. Mais ce qui émane avant tout de cette douce lumière, c’est un amour infini, un regard de consolation et de tendresse. Elle est là, elle nous regarde. Je suis complètement enveloppé d’une paix surnaturelle. Baptisé en urgence, Simon, mon bébé né prématurément, commence à tousser, à s’étouffer. L’infirmière l’emporte, il s’éteint comme une petite flamme dans le vent car on ne peut le sauver. Je retourne mécaniquement vers Myriam. La présence féminine est toujours au-dessus de moi. Après différents soins, nous nous apprêtons à regagner la chambre.
Alors que les deux portes du bloc s’ouvrent automatiquement, je vois la Mère de Jésus – car j’ai compris que c’était elle – avec mon fils Simon dans ses bras !
Elle ne parle pas, mais je comprends clairement ce qu’elle écrit au fond de mon cœur : « Ne t’inquiète pas, je m’occupe de ton fils. Simon est vivant, il est avec moi, il vivra pour toujours et tu le retrouveras. »
Je crois personnellement que, quel que soit l’âge où nous avons « perdu » notre embryon ou nourrisson, c’est un beau jeune homme ou une belle jeune fille que nous retrouverons là-haut, qui nous dira : “Papa, Maman !”. C’est comme si on grandissait encore au ciel ! Quelle folle espérance… Je ressors totalement convertit de cette expérience !
Extraits du livre La Mort, témoignage de vie. Un cri vers le ciel: Dieu, si tu existes, écoute ma prière. Un livre pour tous, dans les situations les plus difficiles, Communion Marie Reine de la paix , Meslay-du-Maine (Mayenne), 2011.
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9.
En réalité, Dieu appelle chacun de nous : c’est une réalité commune et expérimentable. Mais le voulons-nous vraiment ? Lui ouvrons-nous véritablement la porte de notre cœur ? Lui disons-nous sincèrement la prière des incroyants : « Dieu je ne te connais pas, certains disent que tu existes. Si tu existes, viens me visiter … ».
Prière écrite par Thierry Fourchaud le 25 septembre 2009
Il est facile d’essayer et le Seigneur répond tôt ou tard, souvent très vite.
Il faut faire au moins « la prière de l’incroyant » :« Dieu je ne te connais pas !
Dieu, je ne te connais pas.
Certains disent que tu existes,
Qu’ils t’ont rencontré,
Mais pas moi.
J’aimerais te toucher, te voir.
Si tu existes, viens me visiter.
Je suis comme une page blanche,
Viens y écrire ton nom.
Jésus, je ne te connais pas.
Certains disent que tu es vivant,
que tu as vaincu la mort,
que tu nous donnes la vie éternelle.
J’aimerais croire cela.
C’est écrit dans la Bible,
mais cela ne me suffit pas.
Jésus j’aimerais te toucher, te voir.
J’ouvre mon cœur, ma maison,
Si tu existes, viens me visiter.
Esprit Saint, Esprit du Père et du Fils,
toi aussi tu es inconnu pour moi.
Il paraît que c’est toi qui donnes la vie,
Le feu, l’amour et l’envie.
J’aimerais croire cela.
Viens, Esprit-Saint !
Je suis vide,
Si tu existes, viens me remplir.
Dieu, fais vite,
J’ai soif ! -
10.
Il n’est jamais trop tard pour se convertir ! Le bon larron a finalement été le premier au ciel. Jusqu’au bout le Christ nous appellera, mais pourquoi retarder une telle source de joie ?
La conversion n’est que le début de l’aventure… Après, la joie de croire nous accompagne toute la vie.
Croire rend-il vraiment joyeux ? La réponse à cette question suppose bien des nuances. Elle exige de s'interroger avec délicatesse sur ceux qui la posent ou se la posent comme dans ce texte de Françoise Le Corre, philosophe :
« Les croyants le savent : leur expérience est provocante et contradictoire ».
« Ils rencontrent aussi bien un retour chaleureux pour la joie dont ils témoignent parfois, que des volées de bois vert pour leurs « gueules d'enterrement ». Mais ils savent aussi, de source sûre et profonde, le lien secret qui est entre leur foi et la joie fragile. Ils savent qu'un jour, jeunes ou vieux, ils ont éprouvé ce que c'est que le cœur qui déborde, le monde qui s'ouvre, ce chant profond de la vie qui porte à la louange, ce bouleversement, ce moment inattendu, inespéré où l'on parvient à se croire aimé, où l'on s'entend dire : “Je t'ai appelé par ton nom”. »
Croire rend-il vraiment joyeux ?
Les réflexions de Françoise Le Corre, philosophe, rédactrice en chef adjointe de la revue Études, auteur de Le Centre de gravité. Méditations sur la foi et la culture contemporaine, et Les Jardins oubliés de l’obéissance, collection « Christus », Bayard, 2004 et 2010.
Qui interroge ? Qui appelle ? Est-ce l’incroyant, du fond de son impossibilité, de son courage et de sa solitude ? Est-ce celui qui est sur le seuil, au bord de la reconnaissance, sur le point de se joindre au peuple des croyants ? Est-ce le croyant lui-même, soumis à l’épreuve qui n’épargne aucune vie ? Et quel est le ton de la question ? Est-il anxieux, avide, est-ce celui de la dérision ou de la colère, est-ce l’espoir fou ou la crainte d’être déçu ? Nous avons tant besoin de joie, et elle nous paraît souvent tellement improbable !
Approches mystérieuses
Les croyants le savent : leur expérience est provocante et contradictoire. Ils rencontrent aussi bien un retour chaleureux pour la joie dont ils témoignent parfois, que des volées de bois vert pour leurs « gueules d’enterrement ». Mais ils savent aussi, de source sûre et profonde, le lien secret qui est entre leur foi et la joie fragile. Ils savent qu’un jour, jeunes ou vieux, ils ont éprouvé ce que c’est que le cœur qui déborde, le monde qui s’ouvre, ce chant profond de la vie qui porte à la louange, ce bouleversement, ce moment inattendu, inespéré où l’on parvient à se croire aimé, où l’on s’entend dire : « Je t’ai appelé par ton nom ».
Alors même que l’on sait son péché, ses limites, le peu que l’on est dans l’histoire de l’univers et même parfois dans l’histoire des siens, ce moment où tout est changé alors même que rien ne l’est. On sait, on a perçu, aperçu, un peu, à peine mais suffisamment toutefois, ce que c’est de pouvoir se rendre, comme de tomber aux pieds du Seigneur et dire avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ». Intuitions, approches mystérieuses, que recouvrent ensuite les travaux des jours, l’ordinaire des situations ou leurs tracas extraordinaires. On aimerait tant que ce soit un état durable, stable, on voudrait avoir atteint un plateau et n’en pas redescendre.
La joie que donne la confiance
À noter : pour tout homme, pour toute femme, et souvent dans leur enfance même, cette joie n’est pas une inconnue, fussent-ils à des années-lumière de la foi. C’est que cette joie-là jaillit de la confiance. Or, si démunies, si pauvres soient-elles, les existences sont rarement totalement privées de l’expérience de la confiance, même si dans la durée cette confiance est durement attaquée. Même déçue, elle a pu, un jour, exister. On ne fait jamais confiance sans que l’éclair de la joie traverse le cœur. L’amitié, l’amour donnent d’éprouver cette allégresse légère, cette liberté neuve : la confiance ouvre les horizons, transfigure le monde.
D’inquiétant ou hostile, il devient accueillant, praticable en tout cas. La peur tombe. La solitude recule ; le noir se dissipe. Éclate la joie, la joie fragile. Car la confiance pas plus que la foi n’est un acquis assuré. Le fait de croire en Dieu n’est pas comme un objet qu’on possède, un contrat qui protège, une assurance sur l’avenir. C’est un élan, un mouvement, celui même de la vie. Et comme l’amoureux, le croyant éprouve que la joie voisine avec l’inquiétude, que le cœur qui bondit peut devenir lourd.
Inquiets de ne pas rayonner ?
Est-ce à dire que Dieu déçoit ? Le Dieu fidèle serait-il comme l’amour qui se retire et se renie ? Assurément non. Mais il est tant de possibilités pour les humains, hommes et femmes, d’être inquiets ; inquiets d’eux-mêmes et de leur peu de capacité à aimer, inquiets de leur propre infidélité à celui qu’ils entendent servir, inquiets de cette inquiétude comme d’un mauvais signe, comme d’un signe d’éloignement et poussés à sans cesse devoir reprendre cet élan qui n’est jamais donné une fois pour toutes, inquiets de ne pas rayonner alors que c’est ce qu’on semble attendre d’eux. Et il est vrai que cette attente est fondée. Tellement fondée que c’est souvent d’avoir repéré cette joie dans le regard d’un croyant que l’on s’est trouvé soi même invité, invité à la fête, convié à la table des amis de Dieu.
Quel croyant ne pourrait témoigner d’avoir un jour senti sur lui ce regard habité, ce regard de bienveillance vive, joyeuse, qui vous permet d’exister tel que vous êtes et pas autrement. Car on s’enracine dans la lumière d’un regard. D’être regardé avec bonté, sans inquisition, sans compte à rendre, sans rôle à jouer, on se sent comme rendu à soi-même, on se sent vivre. La confiance est contagieuse. La foi est contagieuse. Il y a des regards qui font vivre et d’autres qui empêchent d’exister. Les croyants voudraient tellement pouvoir offrir ce qu’eux-mêmes ont reçu, être stables dans leur ouverture aux autres, « aimants-aimables » ». Ils en sont souvent loin, ils le savent et s’en attristent. Où est passée alors la joie première, la joie fondatrice ?
La joie ne se force pas
En ce sens, il est possible de l’affirmer : la joie n’est pas un impératif des croyants. Elle ne signe pas l’authenticité de leur foi, pas plus qu’un air soucieux ne révèle leur tiédeur. Reconnaissons qu’il y a parfois, dans certaines attitudes de croyants pleins de bonne volonté, quelque chose de forcé dans l’expression de la joie, comme un enthousiasme délibéré qui n’a rien à voir avec la vérité de leur existence et peut aller jusqu’à friser la caricature. Ce forcing de la joie à tout prix peut être une méprise. La joie n’est plus alors un cadeau, mais un sujet d’irritation. Il faut « libérer » la joie, la laisser être ce qu’elle est : une grâce. On ne force pas la grâce. On la reçoit. On la reconnaît en décalé. On en témoigne souvent à son insu. Il est bon d’être naturel.
Mais ce qui est bien réel et durable, même s’il y a des « rechutes », c’est cet assouplissement dans la foi qui, attentive à la présence secrète de Dieu, relativise nombre de soucis inutiles, invite à ne pas se prendre – soi, ses problèmes, ses fatigues, ses doutes – pour le centre du monde. C’est, sur le cours d’une vie, comme un consentement profond qui invite à voir plus loin, à voir ailleurs, à se détourner de l’obsessionnel qui guette ou d’une morosité de bon ton, pour se tourner vers l’autre, les autres ; c’est dans une liberté confiante et accueillante qui ne cesse de grandir, mais de là à dire qu’on en est tout le temps joyeux, avec l’exubérance que suggère notre époque, il y a de la marge !
Croyants au milieu des autres
Car le croyant est, comme tous les autres, dans un monde qui a ses violences, ses conflits, ses rivalités, ses douleurs de séparation, ses injustices, ses deuils. Croire, ce n’est pas planer. C’est placer ce monde-là, et pas un autre qu’on lui substituerait, dans la lumière et sous le regard de Dieu. Il ne s’agit jamais de s’abstraire ni de se soustraire. C’est l’inverse. Il faut avancer, décider, choisir dans les conditions du réel.
Comme tout le monde. Le croyant n’échappe ni au doute, ni à la confusion. Il n’est pas épargné. Il peut lui arriver de se sentir abandonné, de livrer des combats intérieurs épuisants. Pourquoi le cacherait-on ? Pourquoi faudrait-il faire semblant ? L’épreuve fait partie de la vie. Mais on n’est jamais croyant « seul ». On l’est dans un peuple, au milieu des autres. Et si l’on tente d’être lucide sur soi et sur les autres, on reconnaît que la foi transforme profondément le regard, dissipe les méfiances inutiles. Elle pousse à demander de l’aide quand c’est nécessaire, elle appelle, elle accepte de ne pas tout donner mais aussi de recevoir des autres la présence qui apaise. Elle permet que circule entre les humains la Vie secrète mais tellement puissante qui vient de Dieu. Quelle force, même sous les apparences de la plus grande faiblesse ! Quel sujet d’émerveillement ! Quelle joie oui, quelle joie profonde, même au milieu des larmes.
Sachons déposer nos fardeaux
Ainsi peut-on comprendre le « Réjouissez-vous » qui circule entre nous. Il est au-delà ou en deçà des exultations qui font aussi partie de la vie de foi. Oui, réjouissons-nous de la présence du Seigneur, prenons le temps de nous en parler, de nous la rappeler les uns aux autres, de la célébrer. Mais nous ne saurons nous réjouir vraiment de la Présence si nous ne sommes pas attentifs à nous désencombrer, si nous ne faisons pas place dans nos vies au silence, si nous ne déposons pas nos fardeaux devant le Seigneur. Sinon, comment entendrions-nous les paroles de l’Apocalypse : « Je frappe à ta porte, ouvre-moi, entends-moi. » Là est la source de la joie, mystérieuse et rayonnante, à ne pas confondre avec des manifestations bruyantes qui risqueraient d’être vides et sans écho.
Thierry et son épouse Myriam Fourchaud sont fondateurs de la Cité de l’Immaculée en Mayenne et engagés à plein temps comme laïcs missionnaires dans la Fraternité Missionnaire Jean-Paul II.
Documents de référence
« Jésus lui dit : "Suis-moi". L'homme se leva et le suivit»
(Mt 9, 9)
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modérateur du thème :
Marie Berger de Gallardo
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Ne peut-on considérer que la rencontre de Saint Paul avec Jésus, sa conversion et les paroles qui lui furent adressées par Dieu (qu'il ne peut répéter, dit-il) sont de la nature d'une révélation privée, dès lors que ces événement eurent lieu après l'Ascencion ? Cette évidence, cette certitude, ouvrait une belle porte du Ciel pour confirmer les révélation privées qui sont souvent combattues et entâchées d'une très grande suspicion au motif qu'elles (ne) sont justement - et simplement - "révélation privée".
En 2011 je reçois l'Esprit-Saint dans le sanctuaire de la Sainte-Baume, touchée "du doigt", parcourue par une immersion physique, alors que depuis quarante ans je ne fréquentais plus l'Eglise. De retour chez moi, une idée fixe : faire bénir le chapelet, qu'à son décès ma mère avait conservé au coffre et dont je pensais me séparer. Ensuite, j'ai fait bénir mon missel d'adolescente, demandé pardon pour cette longue rupture. Le grand livre en carton ouvert devant l'autel lors de ma première messe disait : "Je t'ai appelée par ton nom". Un soir, comme une enfant, j'ai longuement pleuré de chagrin la douleur de mon péché, ajoutant aux blessures du Christ. Par trois fois, j'ai reçu la grâce du visage du Christ, de différentes manières ; puis en rêve, la grâce de la bénédiction du Père. J'ai pu percevoir un fleuve d'amour indescriptible. Aucun mot dans le langage humain ne peut décrire cet amour. Il dépasse toute chose. Jésus est vivant, j'en atteste, je le crois, je le dis. J'entre tiens ma foi par le partage de l'Eucharistie, la prière, mon implication dans ma paroisse, ma pratique de l'art sacré. Dieu nous attend où que nous soyons, dans quelque état où nous en sommes de notre vie. Jésus veut dire "Dieu sauve" : Il est vivant et présent dans nos vies, Il est la vérité et le salut ! Alléluia !
Je suis surprise, et sensible à l'emploi du mot "schizophrène " car c'est le nom d'une maladie psychique. c'est un mot grave, qu'il convient d'utiliser correctement même si des gens de la politique l'ont utilisé, à mauvais escient. merci de vos informations sur St Benoît; nous avons besoin de ces rappels des grands témoins !
En 1993 j'ai reçu cette conversion fulgurante comme saint Paul, juste Jésus ne m'a pas parlé mais Il était là avec toute la puissance d'un amour qu'on ne peut même pas imaginer ! Oui Dieu agit encore aujourd'hui il est là avec nous ,Il nous attend pour nous faire revivre ! Oui revenez à Lui de tout votre coeur , vous ne pouvez même pas imaginer tous les trésors qu'Il attend de vous donner! Chantons le psaume 34(je venir au le Seigneur des en tout temps ! Sa louange sans cesse en ma bouche........)
- suite a une conversion fulgurante a 40 ans- a st Honorât -aux iles de Lèrins- (face a CANNES )- chez les moines cisterciens- je deviendrais -"KTO pratiquant" et "clair audient" - -je débute alors un véritable parcours du combattant = monastères- lieux d'apparitions- sanctuaires- diverses religions - etc....sans compter les lectures spirituelles - plus de 2000 livres- que jai offert a un séminaire africain- -par ailleurs je fumais 4 paquets par jour....-et en sortant de la chambre ou a vécu- Marthe ROBIN - a Chateauneuf de Galaure- Drome- un certain samedi du mois d'octobre 1995...j'ai été délivré...du tabagisme...instantanément et définitivement ---- - et depuis plus de 30 ans j’aime Jésus de plus en plus- et les autres mes frères et sœurs in Christo- et j'attends la grande rencontre avec impatience-
Et je l'ai rencontré, spirituellement,
Ou plus exactement, Il a daigné entendre mon appel de détresse
"Quand tu parles à Dieu............ tu pries ; quand Dieu te parle........... tu es schizophrène". Ainsi parlent les athées.
Non, ce n'est pas le fruit d'une imagination fertile. Cette expérience est si puissante qu'elle ne peut être imaginée. C'est une réalité. Dieu comprend et entend la détresse humaine.
Dieu accorde la grâce de Le connaître à qui Le cherchent.