Faut-il réhabiliter Luther ?
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1.
Luther n’a pas inventé l’idée de réforme. Au Moyen Âge, la vie de l’Église est traversée par des mouvements de réforme, et au XVe siècle, après la terrible crise du Grand Schisme, de nombreux responsables ecclésiastiques ressentent l’urgent besoin d’une réforme, en particulier d’une redéfinition de l’autorité dans l’Église. Qui est la dernière instance : le concile ou le pape ? La question est importante, car la réponse que l’on y apporte permettrait de mieux savoir à qui incombe le devoir de réformer et de renouveler l’Église. Les divisions dont a souffert la papauté aux XIVe et XVe siècles l’ont déconsidérée, si bien que le conciliarisme, doctrine selon laquelle le concile œcuménique détient l’autorité suprême dans l’Église, rencontre un certain succès parmi les théologiens et les canonistes. Dès lors, l’idée qu’il appartient au concile de prendre en main la nécessaire réforme de l’Église est relativement répandue dans les esprits.
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2.
Né en 1483 dans une famille d’origine paysanne en voie d’élévation sociale, Martin Luther s’engage d’abord dans des études juridiques avant de se décider brusquement à entrer dans la vie religieuse, au couvent des ermites augustins d’Erfurt, en Thuringe. Ordonné prêtre probablement en 1507, Luther est un religieux consciencieux jusqu’au scrupule. Il veut vivre de la grâce de Dieu, mais le sentiment de son indignité, de son incapacité à mériter cette grâce le tourmente. À la demande de ses supérieurs, il perfectionne sa connaissance des Saintes Écritures, obtient le doctorat en théologie en 1512 et commence à enseigner à l’université de Wittenberg. Il étudie en particulier l’épître de saint Paul aux Romains, qui le libère de son angoisse du salut : il y découvre que la justice de Dieu s’exerce non pas en condamnant l’homme pécheur, mais au contraire en se communiquant à lui pour le rendre juste, le justifier, par le moyen de la foi en Jésus-Christ, Fils de Dieu mort et ressuscité. Cette « justification par la foi », indépendante de tout mérite personnel chez le croyant, est le fondement de l’expérience spirituelle et de l’enseignement ultérieur de Martin Luther.
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3.
La campagne financière peu édifiante menée en Allemagne autour des indulgences fournit à Luther, de manière tout à fait imprévue, l’occasion de partager largement les fruits de son travail exégétique et surtout de son expérience spirituelle. Luther n’est pas seulement un théologien de métier ni un chercheur de Dieu solitaire : il est aussi un prêtre qui, comme tel, accueille les pénitents au confessionnal et souffre de voir les fidèles ignorer ce qu’il considère comme la vérité du salut et de la vie nouvelle offerte par Jésus-Christ. Que l’autorité ecclésiastique promette aux chrétiens la remise de toutes les peines dues pour la réparation des conséquences des péchés en échange d’un peu d’argent qui servira à financer la reconstruction de Saint-Pierre de Rome, n’est-ce pas un trafic indigne ? Une vive polémique éclate à partir de la publication des quatre-vingt-quinze thèses de Luther sur la vertu des indulgences, le 31 octobre 1517.
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4.
D’abord préoccupé par la question du salut et de sa gratuité absolue, fondée sur la seule miséricorde divine, Luther aborde de plus en plus dans ses écrits la question ecclésiologique : quelle est l’autorité de l’Église, et qui a l’autorité dans l’Église ? La confrontation avec la papauté est inévitable, elle devient rapidement violente. Dans un premier temps, Luther affirme ne pas vouloir s’en prendre au pape, mais progressivement, il en arrive à la conclusion que Rome est la nouvelle Babylone, et le pape l’incarnation de l’Antéchrist. L’année 1520 est à la fois une année de grande fécondité théologique et littéraire pour Luther, et une année de rupture sans retour, avec la publication de la bulle d’excommunication Exsurge Domine, qui laisse à Luther un délai pour se rétracter – ce qu’il refuse de faire. Désormais, il ne voit plus dans l’Église romaine l’Église du Christ : si l’on veut être fidèle à l’Évangile de Jésus-Christ tel que Luther pense l’avoir redécouvert, il faut quitter cette prétendue Église irrémédiablement corrompue par les hommes.
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5.
Logiquement, une nouvelle Église évangélique se met progressivement en place dans les territoires gagnés aux idées luthériennes. Celles-ci rencontrent en effet un succès rapide dans de nombreuses régions d’Allemagne. Aussi à l’aise en latin qu’en allemand, Luther s’adresse aux théologiens comme aux élites civiles et à la population alphabétisée. Dans ses écrits, fort bien diffusés par un réseau d’imprimeurs et de libraires, il prêche un christianisme qui semble à la fois nouveau et ancien, séduisant et exigeant, dramatique et joyeux, dans un style qui fait de lui l’un des fondateurs de la langue allemande moderne. La nouvelle Église se dote d’une nouvelle liturgie, de nouvelles structures hiérarchiques liées aux pouvoirs civils ; elle se débarrasse des monastères et des couvents et se dote d’un nouvel outil pastoral pour l’instruction des enfants et des adultes : le catéchisme.
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6.
Le dialogue œcuménique encourage les catholiques à chercher et à valoriser les éléments positifs présents dans les traditions chrétiennes autres que la leur. Certes, il ne fait pas de doute que pour bien des catholiques, le nom de Luther demeure associé à la rupture probablement la plus grave de l’unité chrétienne. Néanmoins, cet héritage douloureux ne doit pas empêcher l’effort de compréhension et de bienveillance, au nom même de l’Évangile du Christ et de l’exigence de réconciliation. Au cœur de l’expérience et de l’enseignement de Luther se trouve la doctrine de la justification par la foi. L’expression est technique et peut sembler abstraite, mais elle exprime une vérité spirituelle capitale que l’on peut reformuler ainsi : être chrétien, c’est se savoir aimé sans condition par Dieu, venu à la rencontre de l’homme en Jésus-Christ ; rien, ni nos péchés ni la mort, ne pourra nous séparer de cet amour gratuit et immérité ; et sans cet amour, nous ne pouvons rien faire. Même si cette vérité n’est pas la propriété exclusive du luthéranisme, il faut reconnaître qu’il revient à Luther d’avoir rappelé cela avec une énergie incomparable – au prix, certes, de nombreux excès verbaux et doctrinaux qui ont engendré une séparation profondément nuisible à la crédibilité de l’Évangile jusqu’à nos jours. L’histoire peut nous aider à comprendre de manière apaisée les motifs de cette rupture bientôt cinq fois centenaire ; elle doit aussi nous aider à réfléchir sur la pertinence de cette séparation aujourd’hui et sur les moyens d’y remédier, alors même que la dialogue œcuménique, s’il a permis aux catholiques et aux luthériens de se rapprocher significativement sur certaines questions, ne les a pas empêchés de diverger de manière très sensible sur d’autres problèmes.
En paroisse à Notre Dame des Blancs Manteaux (Paris IVe)
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Luther n'a pas inventé le catéchisme à proprement parler. Comme en tant que prêtre enseignant il utilisait la méthode -questions-réponses des premiers-temps de l'église, il a fait imprimer les siennes pour mieux verser son poison dans les esprits. Cela dit l'Eglise catholiques en était a sa 14eme édition de la Bible en AllemagneCet homme avec son "Sola fide" en était arrivé a dire que plus vous péchez plus vous avez la foi, plus vous êtes certains d’être sauvés Faut-il ne pas penser aux fins dernières pour défendre ce batracien (Bravo pour la photo d'introduction il nous attendrirait presque) Luther a beaucoup haï Érasme car ce dernier tout en soulignant les abus de certains opportunistes au sein de l'Eglise (rien n'est nouveau sous le soleil) n'a jamais voulu quitter l'Eglise. Donc Luther aurait très bien pu reprendre le Pape sans déchirer la Tunique du Christ. Il est regrettable -et lassant- de lire que l'Eglise catholique a "imité" Luther en rédigeant elle aussi un catéchisme. Selon cette manie nouvelle de penser que nous lui devrions quelle que chose que ce soit. Devant la toxicité des erreurs de Luther, l'Eglise suite au Concile de Trente avec entre autre Saint Robert Bellarmin a publié le Catéchisme catholique qui d'oral est devenu livresque. En effet Les mots Didaskalia, didache sont utilisés par l'église naissante. Le catéchisme est une sorte de "manuel du maître". Et son enseignement sous forme de questions-réponses existe dans l'église depuis longtemps les début. On rencontre ce mot chez Saint Paul, Saint Luc via la Vulgate. Luther prêtre n'aimait pas prier et son collègue de couvent a dit de lui qu'il "portait son voeu de chasteté comme un seau d'eau a bout de bras"!!! Nous savons que le Pape Francois s'est déplacé pour les 500 ans de la Révolution protestante. Cela n'ajoute pas un gramme de vérité dans ce mélange hétéroclites d'assertions personnelles qu'est le protestantisme. Aucun des protestantisme ne conduit au ciel, car refusant la très Sainte Mère de Dieu, ils refusent "tout" Car le Christ est Dieu-Homme. Ils se coupent ainsi de la Grace car Dieu et sa Grace ne font qu'UN et elle est la Mère de la (divine) Grace. Luther voulait détruire la Papauté pas la réformer, il voulait détruire la messe, détruire les sacrements, détruire le mariage, détruire l'ordre, et surtout surtout l'EUCHARISTIE, dont il disait qu'en le détruisant on détruirait la Papauté. Et il faut réhabiliter ça? Il est vrai que nous avançons vers l’apostasie, mais faut-il y prendre part? Trouvez à lire les Propos de Table de cet homme. Et aussi la France Pittoresque ou Philosophie du Christianisme sur les mensonges dont est victime l'Eglise depuis ses débuts. Si vous avez honte de moi devant les hommes, j'aurai honte de vous devant mon Père.
Je pense également que votre article est partial et trop indulgent avec Luther.On peut respecter voire dialoguer avec les Protestants mais en aucune façon réhabiliter voire louer Luther,qui a eu une vie dépravée,a eu des propos orduriers,et a fini par se suicider.
Pour Luther le Salut vient par la foi seule, ce qui est absolument contraire à l'enseignement de l'Eglise selon lequel le Salut exige certes la foi mais aussi des actes en accord avec celle-ci. Pas étonnant que le protestantisme ait supprimé le sacrement de Pénitence et de réconciliation puisqu'il considère qu'une bonne foi suffit à racheter tous les péchés !...
la situation en deux citations.... « Un homme vaut réellement ce qu’il vaut aux yeux de Dieu et rien de plus. » Saint François d'Assise. « A qui veut régénérer une Société en décadence, on prescrit avec raison, de la ramener à ses origines. » Léon XIII, "Rerum Novarum."
Bonjour chers frères et soeurs. Je remercie Aleteia qui nous permet à chacun de donner son point de vue. À la lecture des différentes réactions, j'ai été très stupéfait par des interventions riches et éclairées des uns et des autres. Jésus notre Seigneur, est juif et parce-que juif, il maîtrisait la culture juive. Cela l'a permis de critiquer de l'intérieur la loi et la culture juive pour laisser ce qui est bon et retrancher ce qui ne l'est pas. De l'intérieur, il a renverser les choses pour les situer à leur juste place. "vous avez appris mais moi je vous dis... ". C'est pour dire que Jésus n'a pas tout de suite créer la religion chrétienne. Et je pense que s'il n'avait pas été rejeté par les siens (juifs), s'ils avaient accepté Christ et reconnu en Lui le Messi attendu, aujourd'hui certainement on parlerait plus de juifs mais tous on serait de christ. Puisqu'il ne l'ont pas reconnu, il était normal que c'est disciples continuent l'oeuvre et la mission qu'il leur a confié en se séparant du judaïsme. Pour Luther, ce n'est pas le cas. Il connaissait bien la religion catholique, et sait que le pape est successeur de Pierre, il pouvait la critiquer de l'intérieur, accepter les persécutions (comme beaucoup l'on fait), rester humble toujours en étant catholique et proposer ses réformes, (Pierre et Paul n'avait pas le même avis sur certains points ou pratiques mais ils ont gardé l'unité. Paul a dénoncé ce que Pierre a fait qui n'etait pas bon mais aussi il reconnaissait l'autorité de Pierre, puisque pour trancher sur une question Paul lui-même va monter à Jérusalem). C'est pour dire que Luther même si on reconnaît le bien fondé de certains points, il n'en demeure pas moins qu'il aurait dû les défendre au sein et dans l'Eglise. Aujourd'hui, on aurait moins de désordre et désastres qu'on a. On doit mettre ensemble nos dons et charismes pour l'oeuvre de Dieu, réformer de l'intérieur s'il y a lieu. Critiquer toujours au nom de l'amour et de la foi avec humilité. Ceci dit, ouvrons davantage pour l'oecumenisme et oublions affaire de réhabilitation. Union de prière, les uns pour les autres. OROU Raymond
Qu\'est-ce que la simonie?
Je partage tout à fait l'analyse de Hervé-Léon, de Daniel et de François . A vouloir ignorer toute la face sombre de l'individu on fausse complètement la vision des lecteurs.
Désolé, mais moi qui aime beaucoup Aleteia, je suis accablé par un tel article qui donne une impression largement positive de Luther (et largement négative de la sainte Église); or celui-ci fut un monstre de débauche, de violence et d'orgueil (c'est suggéré dans 4 petites lignes discrètes seulement) ; il termina même sa vie immorale par un suicide (voir le 4ème commentaire, très juste historiquement, de "Daniel" (cf 18 nov 2017 à 20h56) ; étrange prophète que Luther qui fut qualifié de "Précurseur de l'Antéchrist" (il fait penser à Mahomet par bien des côtés). Il choquait même ses amis par ses propos révoltants (entre autres, sur les femmes, sur les Juifs etc.). Il se "maria" avec une religieuse défroquée et, disait-il, quand il n'avait pas "d'eau" pour éteindre sa concupiscence , il éteignait celle-ci avec du "fumier" (ainsi appelait-il les femmes "faciles"). Il est le 1er responsable des guerres de religion qui ont ensanglanté l'Europe, poussant les princes allemands à massacrer les paysans qu'il avait pourtant lui-même poussés à la révolte. Nietzsche et Hitler l'admiraient... .Dans un délire d'orgueil et de terreur, il s'écria un jour :" J'ai détruit l'antique Église". Etc. Compléter par le commentaire très riche de "Daniel". (Je me permets de préciser que je suis professeur agrégé d'histoire). Mais, de même que la plupart des musulmans n'ont pas lu le Coran, la plupart des luthériens ne connaissent pas le vrai Luther ; aussi le dialogue avec nos frères luthériens comme avec les musulmans est légitime mais, me semble-t-il, à condition de bien connaître l'une et l'autre doctrine et avant tout la 3ème... la catholique, la nôtre (mais que dire, certes, des catholiques qui n'ont jamais ouvert une Bible ni même un Nouveau Testament...). Surtout, il faut avoir le désir ardent de convertir à l’Église Sainte, sachant que les chefs de l’Église ne sont pas tous saints ! et que si Luther avait eu en face de lui des Saints, peut-être n'aurait-il pas quitté la vraie foi.
Merci de faire cette mise au point quant au protestantisme et notamment de Luther. Le catholicisme lui doit beaucoup. L'oecuménisme est désormais une exigence incontournable pour un christianisme vivant et en dialogue pour un corps du Christ rassemblé. Merci encore pour les catholiques qui bien souvent manquent d'information sur le sujet.
Il n'en reste pas moins que l'on doit à ce moine luxurieux et orgueilleux la division de la chrétienté, donc de l'Europe et un siècle de guerre entre Pays européens ! Cela suffit à le déconsidérer ! Bien sûr le pape Léon X porte sa part de responsabilité (Jean de Médicis, grand humaniste et piètre Pape, m'a-t-on dit ... à Rome !) que n'a-t-il eu l'humilité d'Innocent III devant François d'Assise !
Je vous livre cette pensée qui se passe de commentaire « “Bienheureux ceux qui souffrent de ne pas voir l’Église aussi belle qu’ils le voudraient et qui n’en sont que plus soumis et suppliants” parce qu’ils la dépassent et voient en elle, ce qu’elle est vraiment : le Corps mystique du Christ » « Pierre Teilhard de Chardin, un homme de Dieu au cœur de la matière » de Nicole TIMBAL (p. 276) (Genèse d’une Pensée p. 72)
La lecture de certains propose me heurtent. Qui sommes-nous pour juger? Notre Père est le seul à connaitre le coeur de chacun de nous et ses motivations. Si nous pensons que Luther a offenser Notre Père, prions pour lui. Nous ne sommes que des hommes, faillibles bien que enfants chéris de Dieu. Ne nous substituons pas à Lui mais Remettons nous à lui.
Beaucoup de choses ont été dites que je partage totalement, y compris la réécriture de l'action de Luther et de sa vie et de son suicide confessé par son ancien serviteur qui se reconverti au catholicisme au soir de sa vie. Il manque de dire que Luther a "béni" (par écrit) le massacre de milliers de paysans allemands en rébellion contre leur Prince luthériens. Il manque de dire que Luther a avoué lui-même ce qui l'empêchait de vivre dans la paix du Christ : le rejet du sacrement de réconciliation et de la certitude d'obtenir des grâces par la prière pour s'améliorer en vue du Royaume. Il dit avoir été dans un cul de sac en se mortifiant; Bien sur que c'est évident, s'il avait lu les Prophètes il n'aurait jamais été dans cette direction sans issue. Mais sur cette base de sa complexion colérique et concupiscente, et sur son entendement borné à lui-même, il a bâti une théologie qui ne tient pas une seconde à la lecture critique face aux Nouveau Testament. Il n'a pas hésité à supprimer 6 des 7 sacrements et à adhérer aux idées contre la prêtrise et l'eucharistie qui courraient à son époque en latin entre théologiens contestataires pour en faire une annonce publique en langue vernaculaire. Il a refusé de dialoguer avec les théologiens envoyés par le Pape pour le réconcilier et c'est grâce à l'aide d'un relativiste et tiède Prince de Saxe qu'il a établi sur Terre sa religion en rupture totale avec celle millénaire des martyrs et des disciples des apôtres. Les Princes ont opté pour le luthéranisme pour spolier les biens de l'Eglise et reprendre la gouvernance des esprits. Tous furent des dictateurs sanguinaires comme par exemple en Suède ou, par anglicanisme interposé, en Irlande, le plus grand cimetière au monde d'abbayes et de chapelles toutes éradiquées par Cromwell; Allez visiter ce beau pays, les églises catholiques datent d'après 1840, toutes les très belles et vielles église catholiques sont devenues des Temples protestants sous Cromwell. On attribue aussi à Luther, par son antijudaïsme violent (il a écrit le livre "des Juifs et de leurs mensonges" en 1543, 3 ans avant sa mort) l'installation de mentalités funestes qui ont ressurgi avec Nietzsche. Il a répandu sa haine de l'Eglise dans l'Europe entière et forcé les catholiques à réagir dans les pays latins, avec en France les guerres civiles dites de religion qui ont commencé par une tentative d'insurrection de certaines familles nobles contre le Roi de France qui fut obligé de provoquer les massacres de la saint Barthélémy, qui dépassèrent ce qu'il avait fixé pour éradiquer les principaux insurgés (mais en mettant les protestants de sa famille en sécurité au Louvres). Un drame qui a failli diviser la France et qui a divisé les chrétiens pendant plus de 4 siècles. Heureusement que catholiques et protestants se retrouvent maintenant sur les bases de la Loi Naturelle et de la Charité, mais les deux théologies divergent toujours ainsi qu'on peut le constater dans le document de synthèse écrit entre les Luthériens et les Catholiques où chacun parle une langue de bois telle que tout parait lissé à souhait.
Je ne comprend pas pourquoi on revient avec autant d'insistance sur la vie de Luther ,(le concile de Trente fait référence il me semble ) . Que le commun des mortels qui ne connait pas le minimum pour aimer Jésus Christ et le servir soit convié à s'occuper du protestantisme me parait une très mauvaise chose pour une véritable évangélisation. L'unité de l'Eglise se fera à mon avis lorsque les catéchistes et les prêtres évangéliseront avec zèle parce qu'ils y croient vraiment et que les théologiens catholiques s'occuperont avec honnêteté et humilité de ce qui les concerne, tout le monde ne peut pas tout savoir.
Oui, pardonnez-moi de trouver la description de Luther un peu "bisounours" : l'amour excuse tout, certes, et vouloir l'unité, c'est bien aussi, mais les luthériens eux-mêmes sont plus soucieux de faire la vérité sur les ombres du personnage. On peut penser que l'unité nécessite quelquefois des révisions déchirantes. Par exemple les commentaires manuscrits ajoutés par lui sur je ne sais plus quel livre qu'il étudiait (hélas j'ai oublié lequel) montrent une doctrine clairement manichéenne. On sait que la théologie officielle du luthéranisme, plus "présentable", est l'oeuvre de Mélanchton. Et je ne parle pas des moeurs du personnage : la version officielle de sa vie (et de sa mort) semble bien "retravaillée", dans une perspective, osons le mot, hagiographique.
J'ai découvert quelque chose d'intéressant en relisant le livre sur la vie du Très Révérend Père Paul *, thaumaturge et Moine Bénédictin de l'abbaye de Termonde en Belgique. Le suicide de Luther, peux de catholiques et de protestants sont au courant de ce fait. Voilà que Luther a suivi la même voie que Judas. Et tous les deux sont en enfer. Quelque traits de la vie du Très Révérend Père Paul de Mol - 2ème édition 1902 Page 276. Parlant de Luther, Père Paul disait que lorsque ce moine* apostat se pendit, Satan reçut de Dieu la permission de serrer lui-même, au dernier instant, le noeud coulant qui étrangla le suicidé. * °1824 , mort suicidé en 1896 ** Luther, ancien Père Augustin. PS:Le docteur de Coster, appelé, constata la bouche convulsée, le côté droit du visage noir, le cou rouge et déformé comme s’il avait été étranglé. On peut vérifier ce diagnostic sur une gravure établie le lendemain de sa mort par Lucas Fortnagel et publié par Jacques Maritain dans son ouvrage : « Trois réformateurs » à la page 49
Excellent article. Merci à l'Auteur. J'y ai appris beaucoup. J'ai noté en particulier que l'idée du "catéchisme" venait des protestants. Il me paraitrait intéressant d'avoir du même Auteur un article sur le Concile de Trente qui a réellement beaucoup réformé (séminaires notamment, fixation précise de la liturgie) mais qui a en même temps pris le contrepied du luthéranisme d'une façon peut-être excessive en matière doctrinale. Cela a été ressenti lors de Vatican II mais les essais de réforme de la contre-réforme ont à leur tour provoqué des inquiétudes dans une partie du monde catholique qui interprète de façon très négative le dialogue inter-religieux, pourtant à mes yeux absolument nécessaire dans un monde médiatisé.
J'ai lu attentivement ce que vous avez écrit. Je ne suis pas un "spécialiste" de la religion luthérienne, mais j'ai eu quelques expériences de rencontres avec des "protestants". Certaines négatives dans lesquels j'ai rencontré des personnes particulièrement agressives vis à vis des catholiques, et d'autres, plus nombreuses, d'une réelle fraternité. En ce qui me concerne, je crois que Luther avait raison de remettre en question certains points de la pratique de l'Eglise. Mais d'autres grands Saints ont aussi posé question à l'Eglise sans pour autant s'en séparer. Ils ont quelquefois patienté et subit des persécutions de l'Eglise, ou plutôt de ses membres, puis les choses ont évolué. "L'Eglise est une marâtre" me disait un ami, ancien curé de St Germain des Prés... Elle est faite d'hommes, et ce n'est pas l'ordination de prêtre ou d'évêque qui change la nature de l'homme. Qui que nous soyons nous demeurons pécheurs. Il me semble que Luther a infligé une immense blessure à l'oeuvre de Dieu dans la division. Même si sur bien des points il avait des motifs de s'indigner. C'est vrai que ce qui divise est oeuvre du Malin, mais pour avoir vécu des moments intenses de prières et de louanges œcuméniques, des moments de fraternité magnifiques je crois qu'il nous faut regarder ce qui nous unis et non cristalliser les points qui nous divisent. Nous avons vécu l'année de la Miséricorde...N'est-ce pas à partir de là qu'il nous faut avancer et nous reconnaître comme frères et sœurs. Comme le chantait Brel "Nous n'étions pas du même bord, mais nous cherchions le même port"... Seul Dieu sonde les reins et les cœurs, et ils nous voit chacun dans ce que nous avons reçu, avec nos handicaps, nos erreurs, mais nos bonnes volontés, nos désirs d'aimer et de servir... Nous sommes chacun conduits à faire le mal que nous ne voudrions pas faire et ne pas faire le bien que nous voudrions faire comme le disait St Paul... Mais une chose est certaine si notre regard et nos mains sont tendus vers le Christ, si nos cœurs sont dans la certitude de sa miséricorde alors nous serons sauvés... Thérèse de L'Enfant Jésus: "Moi si j'avais commis tous les crimes possibles, je garderai toujours la même confiance, car je sais bien que cette multitude d'offense, n'est qu'une goutte d'eau dans un brasier ardent..." Et cela est possible pour chaque être humain.
Mon Père, Je ne comprends pas votre position. Luther s'est lui-même défini comme un ennemi de l'Eglise, il n'est donc pas conciliable avec elle. Qu'il y ait des choses bien, je n'en doute pas, heureusement que tout ce qui n'est pas catholique n'a pas que des choses mauvaises à 100%...mais les institutions qui sont opposées à l'Eglise (catholique) s'opposent à la vérité (enseignée par le Christ et éclairée par l'Eglise) et sont donc fausses. Donc rien à faire, le protestantisme et donc Luther, sont mauvais dans leur ensemble. A quoi cela sert-il de montrer que telle petite chose y est bonne ? Normalement si elle l'est, elle est aussi présente dans l'Eglise (catholique) et donc tout le monde voit que nous sommes d'accord avec cette chose. Mais chercher à montrer les points communs en gommant les choses mauvaises (qui sont en majorité malheureusement), c'est très dangereux pour les catholiques : une impression de "toutes les religions se valent" se dégage alors, accélérant la décatholisation actuelle évidente (je parle des convaincus : les pratiquants) qui doivent bien souvent malheureusement aller à contre-courant des dires de nombre de membres du clergé pour rester fidèle au Christ dans sa véritable Eglise, unique, sainte, catholique et apostolique. Attention je pense, à votre dernier paragraphe "être chrétien, c’est se savoir aimé sans condition par Dieu, venu à la rencontre de l’homme en Jésus-Christ ; rien, ni nos péchés ni la mort, ne pourra nous séparer de cet amour gratuit et immérité" : la première phrase est pour moi, ambiguë, on pourrait penser que le simple fait d'être chrétien nous sauve. Et le péché alors ? Ce n'est donc pas "inconditionnel" il me semble. La deuxième phrase me semble pour le coup carrément fausse : encore une fois, dans ce cas, quel problème personnel (je ne parle pas du problème vis à vis de Dieu qui est évidemment offensé) cela entraînerait-il de pécher puisque nos péchés ne nous fermeraient pas le paradis à notre mort. Nieriez-vous l'Enfer ? Merci de m'avoir lu. En union de prière.
NON à la réhabilitation de Luther a cause de lui le peuple que JÉSUS a bâti sur ses apôtres s'est divisé, scindé en deux groupes, nous Catholiques, eux Protestants. Parce que je ne peux pas m'empêcher de penser à mes aînés qui ont participés à la nuit de la Saint Barthélemy. Nuits tragiques pour mes aînés a causes des mensonges proclamés par Luther et ses compagnons. Mes aînés poussaient par une exaspération des mensonges sur LE CHRIST et sur SA MÈRE ont tué nombreux de Protestant, les mensonges continuent encore de nos jours, les coups bas du protestantisme contre les Catholiques se voient encore de nos jours, ( pas plus tard que 2016 sur la chaîne KTO une théologienne protestante comparait MARIE mère de notre Sauveur JÉSUS à une prostitué ). Le protestantisme est ici pour moi l'IVRAIE dont parle le nouveau testament. Vatican a reconnu le protestantisme comme une église c'est normal car l'Eglise Catholique comprend que tout les hommes ne rentrerons pas dans le giron du JÉSUS CHRIST a cause de son nom Catholique et c'est aussi une dès raisons qu'il nous faut Catholique marcher vers l’œcuménisme pour la gloire de notre Sauveur JÉSUS CHRIST mais pas pour la réhabilitation de Luther. Luther seul LE CHRIST est apte à se prononcer sur lui. Mais pour la bonne marche du peuple de DIEU. NON à la Réhabilitation.
Je suis scandalisé à l'idée qu'on puisse parler de réhabilitation de Luther qui à conduit à la division de l'église et à nier l'importance vitale sur le plan spirituel des sacrements de réconciliation et de l'eucharistie(présence réelle) entre autres hérésies. Celui qui divise est au service du diviseur c'est à dire au service du diable et en définitif de Satan lui-même. Cet individu a d'ailleurs été justement excommunié par le Souverain Pontif Léon X en 1521. Tendre la main aux protestants est une chose, les conforter dans leur erreur en est une autre .
Plus j'étudie Jésus dans son contexte original, c'est à dire Juif parmi les Juifs, plus j'étudie les paroles de Jésus retransmises par les évangélistes, et aussi la manière dont ces évangélistes ont rédigé leurs évangiles, plus je constate l'erreur de Luther quand il affirme SOLA SRIPTURA. Qu'on le veuille ou non, qu'on en soit conscient ou non, la Torah (l'enseignement de D.ieu) est en deux parties : la "Torah écrite" et la "Torah orale". C'était ainsi de temps de Jésus et ça l'est toujours aujourd'hui pour nos frères Juifs. Et il se trouve que quand Jésus enseigne, il a un pied dans la "Torah écrite", et l'autre dans la "Torah orale". De même pour les évangélistes qui omettent d'écrire ce que tout le monde sait (parmi leur public de leur époque, pas pour nous à notre époque) car cela fait partie de l'enseignement que l'on se répète de père en fils sans que personne n'ai cru nécessaire de le mettre par écrit dans des "écritures sacrées". Il y a énormément de choses à côté desquelles on passe quand on ignore cette "tradition orale" à la quelle Jésus et les évangélistes se réfèrent de manière implicite et donc non écrite. Luther, en coupant avec la "Tradition", montre qu'il n'était pas D.ieu mais un homme ignorant de certaines choses (tout comme moi sur d'autres sujets). Sa grande erreur est d'en avoir fait un dogme absolu, qui contredit l'enseignement de Jésus, et qui nous coupe d'une partie de la compréhension de l'enseignement de Jésus. Je ne comprends pas tout de la Tradition de l'Église. Elle-même ne le comprend pas forcément non plus. Mais la réalité est que notre foi est basée sur l'ensemble de ce que nous avons reçu, tout comme pour Jésus et les évangélistes, et non pas seulement sur la seule partie que nos ancêtres ont été amenés à mettre par écrit.
L'ouverture des instances catholiques et plus précisément du Pape vers des courants aussi clairement différents du catholicisme que le protestantisme fait contraste avec l'intolérances des mêmes instances et plus précisément du Pape (par personne interposée) à l'égard de sensibilités religieuses différentes (bien que clairement catholiques) qui expriment de charismes différents au sein du Corps Mystique. Je fais référence ici, à titre d'exemple, à la persécution subie en Italie par les Franciscains de l'Immaculée de la part des émissaires de Rome. À croire qu'ils pourraient être mieux traités s'ils se réclamaient de Luther ...
Luther à dit si vous voulez détruire l'Eglise alors détruisez la messe....... Bah .. c'est ce qu'il a fait en désacralisant tout ce qu'il pouvait. Alors, non, je ne suis pas certain de vouloir le "réhabiliter" ni lui ni ses disciples
Luther pourrait avoir raison sur tous les points de sa théologie (ce qui reste à prouver) il reste que sa séparation d'avec l’Église n'est qu'un péché d'orgueil, le même que le péché originel. Le Christ a dit à ses apôtres : Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église et les portes de l'enfer ne prévaudront pas contre Elle. Quel qu'ait pu être le péché de l’Église, celui qui croit au Christ sait que sa parole est vraie. Celui qui croit que L’Église va disparaître, ce que croyaient les protestants au moment du schisme, ne croit donc pas à la promesse du Christ. Luther n'a pas cru à la parole du Christ, comme Adam et Eve qui ont préféré mettre leur confiance dans la parole du serpent plutôt que dans celle de Dieu. De même pour tous ceux qui ont ensuite préféré mettre leur confiance dans la parole de Luther ou de Calvin plutôt que dans la promesse du Christ à ses apôtres.