Elle ne mangeait pas, ne buvait pas, ne dormait pas et ne vivait que de l’Eucharistie
De son vivant que disait-on de Marthe Robin ? On répétait surtout qu’elle ne mangeait pas, qu’elle ne buvait pas, qu’elle ne dormait pas, qu’elle vivait seulement de l’Eucharistie.
D’autres ajoutaient qu’elle était stigmatisée et chaque vendredi elle revivait la Passion de Jésus.
Tout cela est vrai bien sûr, même si – il faut le préciser – ce n’est pas cela qui fait sa sainteté. De l’opinion publique, elle disait : « Je ne m’attache pas ce qui est extérieur – c’est ce qui est à l’intérieur qui m’intéresse ».
Plus de 100 000 personnes sont venues dans sa petite chambre
Maintenant nous allons entrer dans la chambre de Marthe, une petite chambre dans une petite maison, située à deux ou trois kilomètres du village. En quarante ans, plus de 100 000 personnes sont venues dans cette petite maison. Quand on pense à Marthe Robin, on ne pense pas d’abord au Foyer de Charité ni au sanctuaire Sainte-Marie Mère de Dieu, qui est une prouesse architecturale. On pense à cette petite chambre. C’est là qu’elle recevait. Les volets étaient fermés. Une petite lumière était posée. Contre la fenêtre de gros rideaux de velours. Et derrière, le lit de Marthe. C’est dans ce petit espace très faiblement éclairé que quelqu’un pouvait lire le courrier de Marthe et ce qu’elle dictait pour répondre à ce courrier. Pourquoi fallait-il cette pénombre ? Parce que les yeux de Marthe étaient comme brûlés par le sang et ne pouvaient supporter la lumière. Qu’elle ait vécu dans cette obscurité est déjà un premier miracle, car, comme l’a noté un jour un étudiant en médecine, on ne peut durablement vivre dans l’obscurité, sinon on est carencé en vitamine D.
Marthe la souffrante, la paralysée, ne parlait jamais d’elle-même, mais elle était toute écoute
Malgré la pénombre, dans l’obscurité, les yeux s’habituant, on arrive à deviner son visage et les photos qui sont posées sur la commode à côté d’elle. Dans cette pénombre, Marthe est d’une certaine manière en contact avec l’invisible. Et de sa petite voix claire, elle vous dit : « Asseyez-vous ! » et gentiment : « Qui êtes-vous ? ». Première constatation : Marthe la souffrante, la paralysée ne parle pas d’elle-même. Elle est très accueillante et très cordiale. Elle vous reçoit comme si vous étiez son ami depuis longtemps. Non seulement elle ne se plaint pas, mais elle est toute à ses visiteurs, qui viennent lui confier leurs misères et leurs problèmes. Ce qui frappe chacun, c’est qu’elle est toute écoute. Elle pose des questions bien simples sur votre famille, sur votre travail. Parfois elle donne un conseil de bon sens, mais elle ne joue jamais à Madame Soleil. Elle est très simple.
Elle donnait des conseils très simples et cependant très inspirés
Une commerçante, dans les années 1955-1956, pleurait devant elle, n’arrivait pas à se remettre de son deuil et d’un conflit avec ses enfants : « Je n’ai pas le temps, je suis prise entièrement par mon commerce ». « Que faites-vous le dimanche ? » lui demande Marthe. « Je vais à la messe, et puis je vais au cimetière ». « Eh bien, le dimanche, faites aussi de bons petits plats pour vos enfants ! » Elle suivit son conseil et tout de suite les choses allèrent beaucoup mieux. Ce n'est rien d'extraordinaire, mais il y a des milliers de témoignages comme celui-ci. Une des filleules de Marthe m’a aussi confié qu’elle se trouvait parfois dans la chambre de Marthe avec le père Finet : « J’ai été frappée par le fait qu’ils s’écoutaient. Marthe écoutait le père Finet. Le père Finet écoutait Marthe. »
Marthe a reçu des personnes de toutes sortes
D’abord bien sûr des gens de son village. Et puis on est venu de loin, d’un peu plus loin, de Romans, de Valence, de Lyon, de Paris, et de bien plus loin. Le style des visiteurs était très varié. Des petites gens, des prêtres, des évêques, des polytechniciens, des universitaires, des hommes politiques, de grands médecins, des intellectuels, etc.
Le philosophe Jean Guitton a amené le docteur Couchoud, qu’il présentait comme l’esprit français le plus critique et le plus négateur de son temps. Il avait une collection de livres anti-chrétiens, mais après plusieurs rencontres il disait : « Cette petite paysanne est une femme supérieure. Savez-vous à qui elle me fait penser ? À Pascal. C’est un esprit du même type, mais avec plus de simplicité ».
Un jour, il dit à Marthe : « Je n’ai pas la foi ». « Eh bien, je vous porterai », répondit-elle. Elle l’a tellement porté dans sa prière qu’à la fin de sa vie, il s’est converti.
« Elle était si merveilleusement attentive, intuitive, encourageante, enfantine, grave, enjouée, spirituelle dans tous les sens du mot » (Jean Guitton)
Dix jours après sa mort, l’académicien Jean Guitton a évoqué dans Le Figaro la figure de Marthe : « Elle était si merveilleusement attentive, intuitive, encourageante, enfantine, grave, enjouée, spirituelle dans tous les sens du mot ». L’hommage est tellement beau, qu’il risquerait de nous faire oublier que cette femme, durant 52 ans, de 1929 à 1981, ne recevait pas ses visiteurs dans un beau salon doucement ensoleillé. Non, elle était recroquevillée sur son divan, incapable de se mouvoir, incapable de descendre de ce lit, incapable de se retourner d’un côté ou d’un autre, incapable de chasser une mouche de son visage.
« La croix et la joie »
Elle fut paraplégique d’abord puis devint finalement quadriplégique définitivement : paralysée des quatre membres, bras et jambes, à partir du 27 février 1929. De surcroît, elle fut aveugle pendant les quarante dernières années de sa vie. Elle avait donc tout ce qu’il fallait pour gémir, pour être aigrie, pour être révoltée, pour être agressive, pour dire aux autres : « Oh, vous avez des misères, mais vous ne savez pas ce que c’est que de ne pas mettre le nez dehors, de souffrir en permanence ». Or Marthe était pleine de joie. Je crois que le plus grand miracle de sa vie, c’est cela : elle apportait de la joie aux autres. La croix et la joie : c’est justement le titre de mon premier livre. Je l’avais intitulé au départ : « Le calvaire de Marthe Robin ». Mais des proches m’ont dit : « Ce titre ne va pas du tout. Marthe était pleine de joie, et elle vous remontait le moral ». J’ai relu mon manuscrit, et j’ai découvert cette phrase qu’elle avait dite : « Je suis dans la croix et la Joie ». Je venais de trouver le bon titre et c’est Marthe qui me l’avait donné.
La joie était une caractéristique de Marthe
Il ne faut pas croire qu’elle passait son temps à faire la morale ou à dire des « Notre-Père » ou des « Je vous salue Marie ». Elle savait rire, faire des blagues, passer du spirituel au naturel et inversement. Une Martiniquaise qui est restée au Foyer de Châteauneuf-de-Galaure pendant plusieurs mois m’a confié un jour qu’elle l’avait accueillie en disant : « Dis donc ! Il paraît que vous imitez si bien l’accent du père Finet ! Dites voir que je vous entende un peu moi aussi ! ». La Martiniquaise lui répondit : « Marthe, le père Finet se moque de mon accent. Il en a un lui aussi ! Alors je fais comme lui je me moque de lui ». Et Marthe riait de bon cœur.
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commentaires
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c'est vraiment très extraordinaire
Je trouve cette femme inspirante. malheureusement de mon coté je ne sens pas la force de porter ma croix. Je suis malade et dysfonctionnelle dans la société. Je rêve de me sentir porté et confiante en la providence. Je me mefie de tout un chacun ne sachant pas m'exprimer clairement devant eux de peur de je ne sais quoi. je remets tout cela a Dieu mais ca perdure tout de meme. que Dieu vous benisse tout un chacun.
-je fumais 4 paquets par jour..... -Mais en sortant de la chambre ou a vécu Marthe ROBIN - a Chateuneuf de Galaure- Drome- un certain samedi du mois d'octobre 1995... j'ai été délivré... du tabagisme... instantanément et définitivement - et je ne refumerais plus jamais par la suite. (-mon médecin- le docteur J.C. S. de Grenoble en est le temoin!) -si vous aussi -vous voulez etre délivré de cet esclavage- allez dans sa chambre a Chateuneuf de Galaure ... http://www.youtube.com/watch?v=86EKpzgt4lY&feature=related -Jean Guitton - l'un des plus grands penseurs catholiques de la fin du XXe siècle- disait que c'était la personne la + importante qu'il a eu l'occasion de rencontrer.... http://www.amazon.fr/Portrait-Marthe-Robin-Jean-Guitton/dp/2246362229 http://www.foyer-de-charite.com/interview-p-bernard-peyrous.html http://fr.wikipedia.org/wiki/Marthe_Robin http://www.foyer-chateauneuf.com/m2b.htm http://www.viamichelin.fr/viamichelin/fra/dyn/controller/mapPerformPage?strCountry=1424&strAddress=&strMerged=chateunuef+de+glaure&x=0&y=0#locid=31NDJkbDUxMGNORFV1TWpNd01qaz1jTkM0NU5UWTBOQT09 http://www.imineo.com/extrait.php?movie=2414
Bonjour, Mes parents ont visité Marthe Robin dans les années 1955. Retournés en Belgique, ils avaient reçu la force de continuer dans leur souffrance pour les soins de leur enfant mogoloïde. L'enfant , Marthe, est décédé en 1977(45 ans) selon leur volonté à la maison et avant leur déces, entouré de tant de charité. Mes parents ont reçu la force de porter leur croix sans broncher. Merci Marthe Robin; Paul Copriau 1540 Herne, Bel.