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Ce que dit la Bible sur le thème : La France chrétienne

S'avançant, Jésus [ressuscité] leur dit ces paroles: "Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, et leur apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec vous pour toujours jusqu'à la fin du monde".

Mt 28, 18-20

Le Christ est toujours avec nous, mais nous, sommes-nous fidèles ? (Cf. Jean-Paul II au Bourget)

Approchez-vous de lui, la pierre vivante, rejetée par les hommes, mais choisie, précieuse auprès de Dieu. Vous-mêmes, comme pierres vivantes, prêtez-vous à l'édification d'un édifice spirituel, pour un sacerdoce saint, en vue d'offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ. Car il y a dans l'Ecriture: Voici que je pose en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui se confie en elle ne sera pas confondu. A vous donc, les croyants, l'honneur, mais pour les incrédules, la pierre qu'ont rejetée les constructeurs, celle-là est devenue la tête de l'angle, une pierre d'achoppement et un rocher qui fait tomber. Ils s'y heurtent parce qu'ils ne croient pas à la Parole; c'est bien à cela qu'ils ont été destinés. Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière, vous qui jadis n'étiez pas un peuple et qui êtes maintenant le Peuple de Dieu, qui n'obteniez pas miséricorde et qui maintenant avez obtenu miséricorde.

1Pierre 2, 4-10

Le peuple de Dieu est un peuple formé de tous les peuples rassemblés par le Christ, dans son Esprit, et c'est un peuple sanctifié qui offre des offrandes spirituelles.
Ainsi, on ne comprend rien à "la France chrétienne" si on ne voit pas l'action de l'Esprit Saint dans ses baptisés et dans ses saints.

Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des autres, comme de bons intendants d'une multiple grâce de Dieu.

1P 4, 10

Ce passage de l’Ecriture souligne la complémentarité des personnes, et par conséquent, la complémentarité des sociétés humaines, celle des peuples et des nations. (Cf. Benoît XVI, Caritas in veritate N° 59)

Alors je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc; celui qui le monte s'appelle "Fidèle" et "Vrai", il juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux? Une flamme ardente; sur sa tête, plusieurs diadèmes; inscrit sur lui, un nom qu'il est seul à connaître; le manteau qui l'enveloppe est trempé de sang; et son nom? Le Verbe de Dieu. Les armées du ciel le suivaient sur des chevaux blancs, vêtues de lin d'une blancheur parfaite. 15 De sa bouche sort une épée acérée pour en frapper les païens; c'est lui qui les mènera avec un sceptre de fer; c'est lui qui foule dans la cuve le vin de l'ardente colère de Dieu, le Maître-de-tout. Un nom est inscrit sur son manteau et sur sa cuisse : Roi des rois et Seigneur des seigneurs.

Ap 19, 11-16

A l’occasion de l’institution de la fête du Christ Roi, le pape Pie XI a cité ce passage de l’Apocalypse (Ap 19 16) en précisant : « Le Royaume du Christ s'oppose uniquement au royaume de Satan et à la puissance des ténèbres ; à ses adeptes il demande non seulement de détacher leur cœur des richesses et des biens terrestres, de pratiquer la douceur et d'avoir faim et soif de la justice, mais encore de se renoncer eux-mêmes et de porter leur croix. C'est pour l'Église que le Christ, comme Rédempteur, a versé le prix de son sang ; c'est pour expier nos péchés que, comme Prêtre, il s'est offert lui-même et s'offre perpétuellement comme victime : qui ne voit que sa charge royale doit revêtir le caractère spirituel et participer à la nature supraterrestre de cette double fonction ? » (Pie XI, Quas primas N° 11)

Ce que dit l'Église sur le thème : La France chrétienne

Ainsi, l'unique peuple de Dieu est présent à tous les peuples de la terre, empruntant à tous les peuples ses propres citoyens, citoyens d'un royaume dont le caractère n'est pas terrestre mais céleste. Tous les fidèles, en effet, dispersés à travers le monde, sont, dans l'Esprit-Saint, en communion avec les autres, et, de la sorte "celui qui réside à Rome sait que ceux des Indes sont pour lui un membre" (St Jean Chrysostome, Homélie 65, 1).

Vatican II, Lumen gentium 13

Parler de « France chrétienne », c’est l’insérer dans le corps mystique de l’Eglise universelle, et par conséquent, c’est comprendre que chacun aura une mission pour l’Eglise universelle et toutes les nations.

Saint Irénée échappa à la persécution de Marc-Aurèle, dans laquelle au moins 48 martyrs trouvèrent la mort, parmi lesquels l'évêque de Lyon lui-même, Pothin, âgé de 90 ans, mort des suites de mauvais traitements en prison. Ainsi, à son retour, Irénée fut élu évêque de la ville.

Benoît XVI

Saint Irénée de Lyon (II° siècle), docteur de l'Eglise, disciple de Polycarpe lequel était disciple de saint Jean, se trouve ainsi à l'aube de la Gaule chrétienne. Sa lutte contre les gnoses est très actuelle... 

Clovis avait longtemps médité le message chrétien dont témoignaient auprès de lui Clotilde, Remi, Vaast, Geneviève. Il fit le choix de renoncer à l'esprit du mal, à tout ce qui conduit au mal et à tout orgueil; en même temps, il professait la foi de l'Église et il adhérait au Christ, le Fils de Dieu fait homme, mort et ressuscité pour la rédemption du monde. Le baptême l'a libéré du péché originel et de tout péché commis antérieurement et, par la grâce sanctifiante, l'a fait participer à la vie de Dieu. Ses compatriotes baptisés avec lui reçurent les mêmes dons, Ils devinrent chrétiens, fils adoptifs de Dieu. Ils devinrent aussi membres du Peuple de Dieu, l'Église. […] Ce grand jubilé du baptême doit vous amener à dresser un vaste bilan de l'histoire spirituelle de "l'âme française".

Jean Paul II, Homélie à Reims le 22 septembre 1996

Clovis est né en 466, dans la famille des rois mérovingiens, à Tournai (actuellement en Belgique). A la mort de son père, il devient roi de la région de Tournai, puis il fait la conquête de ce qui deviendra la France, en progressant vers le sud. En ce temps-là, beaucoup de rois germaniques partageaient l’hérésie d’Arius, c’est-à-dire qu’ils ne croyaient pas en la divinité de Jésus, ce qui leur permettait d’être à la fois rois et chefs d’Eglise. Non sans un certain héroïsme, et encouragé par sa femme sainte Clotilde, Clovis choisit de devenir chrétien, c'est en l'an 496.

 "Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif, le royaume de France est le royaume de Dieu ; les ennemis de la France sont les ennemis du Christ.
De même qu'autrefois la tribu de Juda reçut d'en-haut une bénédiction toute spéciale parmi les autres fils du patriarche Jacob ; de même le Royaume de France est au-dessus de tous les autres peuples, couronné par Dieu lui-même de prérogatives extraordinaires.
La tribu de Juda était la figure anticipée du royaume de France.
La France, pour l'exaltation de la foi catholique affronte les combats du Seigneur en Orient et en Occident. Sous la conduite de ses illustres Monarques, elle abat les ennemis de la liberté de l'Église.
Un jour, par une disposition divine, elle arrache la Terre Sainte aux Infidèles ; un autre jour, elle ramène l'Empire de Constantinople à l'obéissance du Siège Romain.
De combien de périls le zèle de ses Monarques a délivré l'Église !
La perversité hérétique a-t-elle presque détruit la foi dans l'Albigeois, la France ne cessera de la combattre, jusqu'à ce qu'elle ait presque entièrement extirpé le mal et rendu à la foi son ancien empire.
Rien n'a pu lui faire perdre le dévouement à Dieu et à l'Église ; là l'Église a toujours conservé sa vigueur ; bien plus, pour les défendre, Rois et Peuples de France n'ont pas hésité à répandre leur sang et à se jeter dans de nombreux périls...

Lettre du pape Grégoire IX au roi de France Louis IX (saint Louis), 21 octobre 1239.
[Cité par saint Pie X, discours pour la béatification de Jeanne d'Arc, 13.12.1908]

Le problème de l’absence du Christ n’existe pas. Le problème de son éloignement de l’histoire de l’homme n’existe pas. Le silence de Dieu à l’égard des inquiétudes du cœur et du sort de l’homme n’existe pas.
Il n’y a qu’un seul problème qui existe toujours et partout: le problème de notre présence auprès du Christ. De notre permanence dans le Christ. De notre intimité avec la vérité authentique de ses paroles et avec la puissance de son amour. Il n’existe qu’un problème, celui de notre fidélité à l’alliance avec la sagesse éternelle, qui est source d’une vrai culture, c’est-à-dire de la croissance de l’homme, et celui de la fidélité aux promesses de notre baptême au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit!
Alors permettez-moi, pour conclure, de vous interroger: France, Fille aînée de l’Eglise, es-tu fidèle aux promesses de ton baptême?
Permettez-moi de vous demander: France, Fille de l’Eglise et éducatrice des peuples, es-tu fidèle, pour le bien de l’homme, à l’alliance avec la sagesse éternelle?

Jean-Paul II, 1° juin 1980, extrait de l'homélie prononcée au Bourget.

Les Français n'ont pas peur de cesser d'être français en entrant dans l'Union européenne ; il en va de même pour les Italiens, les Espagnols, etc. Les Polonais n'ont pas, non plus, cette peur, durant cinq siècles, il y eut l'esprit polonais de l'époque des Jagellon (XII-XVII) : cet esprit permit la formation d'une République comprenant de nombreuses nations, de nombreuses cultures, de nombreuses religions. Tous les Polonais portent en eux la conscience de cette diversité religieuse et nationale.

Jean Paul II, Mémoire et identité, Flammarion, Paris 2005, p. 10

Ce qui signifie que les nations peuvent s’unir entre elles.

Le quatrième commandement nous engage à honorer notre père et notre mère. [...] La patrie est aussi pour chacun, d'une manière particulièrement vraie, une mère. Le patrimoine spirituel qui nous est transmis par notre patrie nous parvient par notre père et notre mère, et il fonde en nous le devoir correspondant de la pietas.

Jean-Paul II, Mémoire et identité, Flammarion, Paris 2005, (Vatican 2005), p. 82

En 2005, dans son livre « Mémoire et identité », Jean-Paul II clarifie les notions de patriotisme et l'appel des nations à entrer dans l'histoire du salut. Il fait d’emblée le lien avec le décalogue.
Alors que pour Maurras (fondateur de l’action française) le patriotisme se rapporte à nation personnifiée par un mythe fondateur ; pour Jean-Paul II, le patriotisme se rapporte simplement au lien concret qui nous unit à nos pères, au pays et à la culture de nos pères, et c'est toujours l'homme qui est souverain, l'homme en qui peut agir l'Esprit Saint créateur.
Alors que pour Maurras le nationalisme peut agir par tous les moyens, pour Jean-Paul II les nations doivent obéir à la loi du Créateur, du Dieu personnel.
Alors que pour Maurras la nation se divinise en une surhumanité (gnose) ; pour Jean-Paul II, les nations sont appelées à recevoir le salut en Jésus-Christ ; loin de mépriser ceux qui ne sont pas de notre race, les nations sont appelées à s'unir en Dieu.

La saine laïcité, en revanche, signifie libérer la croyance du poids de la politique et enrichir la politique par les apports de la croyance, en maintenant la nécessaire distance, la claire distinction et l'indispensable collaboration entre les deux.

Benoît XVI

Citations sur le thème : La France chrétienne

Pour moi, l'histoire de France commence avec Clovis, choisi comme roi de France par la tribu des Francs, qui donnèrent leur nom à la France. Avant Clovis, nous avons la préhistoire gallo-romaine et gauloise. L'élément décisif pour moi, c'est que Clovis fut le premier roi à être baptisé chrétien. Mon pays est un pays chrétien et je commence à compter l'histoire de France à partir de l'accession d'un roi chrétien qui porte le nom des Francs.
Général de Gaulle, biographie par David Schoenbrun, " les trois vies de Charles de Gaulle ", Julliard, 1965

Regina pacis ! […] que, par vous, la France, fidèle à sa vocation, soutenue dans son action par la puissance de la prière, par la concorde dans la charité, par une ferme et indéfectible vigilance, exalte dans le monde le triomphe et le règne du Christ, prince de la paix, Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Amen !  

Cardinal Pacelli (futur pape Pie XII), Prière pour la France, 13 juillet 1937

Prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets […]A ces causes, nous avons déclaré et déclarons que prenant la très sainte et très glorieuse Vierge pour protectrice spéciale de notre royaume, nous lui consacrons particulièrement notre personne, notre Etat, notre couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une sainte conduite et défendre avec tant de soin ce royaume contre l'effort de tous ses ennemis, que, soit qu'il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire.

Louis XIII

Ce vœu a été publié sous la forme de l'édit du 10 février 1638 et prononcé le 15 août 1638. Depuis lors, la fête de l'Assomption, le 15 août, est officiellement  une fête nationale française.

[Selon le Cardinal Richelieu :] Dieu étant le Principe de toutes choses, le souverain Maître des Rois, et celui seul qui les fait régner heureusement, [si Votre Majesté] ne suit les volontés de son Créateur, et ne se soumet à ses lois, elle ne doit point espérer de faire observer les siennes, et de voir ses sujets obéissants à ses ordres. [...] Le règne de Dieu est le principe du gouvernement des États.

Richelieu
[S. Rials, Le testament politique du grand cardinal, « Mémoire » N°III, 1985, 74]

Richelieu (1585 - 1642) a été le principal ministre du roi Louis XIII.

[Jésus dit à Marcel Van:] 
Petit enfant de mon amour, écoute je vais te dicter une prière et cette prière, je veux que les français me la récitent...

"Seigneur Jésus,
aie compassion de la France,
daigne l'étreindre de ton amour et lui en montrer toute la tendresse.
Fais que, remplie d'amour de toi, elle contribue à te faire aimer de toutes les nations de la terre.
O amour de Jésus,
nous prenons ici l'engagement de te rester à jamais fidèles
et de travailler d'un cœur ardent à répandre ton règne dans tout l'univers. Amen."

... Dis aux français que cette prière est celle-là même que je veux entendre de leur bouche. Elle est sortie de mon cœur brûlant d'amour.

Prière de Marcel Van (Jésus à Marcel Van, le 14 novembre 1945)

La cause de béatification de Marcel Van est en cours.

[Jésus confia à sœur Olive Danzé :]
J'ai soif de toi, Ô France, veux-tu Me désaltérer ?
France, en vérité, tu as tout égaré,
Richesse, bonheur, tu es dépouillée.
Je peux, Ô France, tout te donner !
Si tu veux vraiment et fidèlement M'aimer,
Donne ta confiance à celui qui compte tes pas,
Ouvre ton cœur à celui qui te tend les bras,
Ta tête meurtrie par grande douleur,
Incline-la sur la poitrine de ton Seigneur.
Sa Parole si douce saura te fortifier,
Et son cœur blessé sera pansé.
Par ton union, Ô France, tu seras glorifiée,
Ton âme troublée sera apaisée !

Sœur Olive Danzé
[Bourcier RP, La Messagère du Christ-Roi, éditions Résiac, Montsûrs, 1992, p. 255]

Sœur Olive Danzé a inspiré la construction à Paris du sanctuaire consacré le 16 juin 1956, par le cardinal Feltin, sous le triple vocable « Christ-roi, Prince de la paix, Maître des nations » (en opposition à l’Action française qui voulait des rois mais selon une inspiration totalement extra-biblique). Sœur Olive est tombée dans l'oubli après la destruction en 1970 de ce sanctuaire dont elle annonça cependant la reconstruction.

Notre âme française est à nous, c’est notre bien, c’est notre gloire, c’est notre honneur. Le devoir nous impose de ne pas la livrer. Elle est à Dieu… Mais le devoir nous impose aussi de la laisser apparaître pour qu’on la respecte. II est bon de montrer au monde, qui nous nargue et s’impose en maître chez nous, que nos vertus françaises, que notre race chrétienne, vaillante et généreuse n’est pas morte, surtout actuellement où la pensée française est critiquée, l’idée française est censurée, sa morale discréditée, son goût flétri grossièrement /.../ Nos journaux de toutes sortes circulent à l’étranger et s’y lisent à qui mieux mieux, nos mauvais romans surtout, et nous sommes par eux très mal jugés. /.../ 
Les actes d’héroïsme, les actes admirables et tes grands saints sont assez nombreux en France et plus que partout ailleurs, pour qu’on ne se fie pas seulement sur nos mauvais livres pour nous salir et nous abaisser. /.../ C’est à nous de la défendre dans son esprit, sa religion, sa foi… dans tout ce qu’elle a de dignité, de loyauté, de chrétien. 
Comment dira-t-on ? Par notre conduite, par notre piété, par notre prière. /.../ Ne suffit-il pas qu’un seul cœur déborde d’amour pour que mille autres en soient pleins ? Et puis une seule bonne volonté en fait de suite lever des masses.

Marthe Robin, Journal, Les cahiers de Marthe Robin, 2013, p. 208 (23.01.1930)

Attention à bien interpréter l'expression "race chrétienne". 1) Pour les chrétiens, le patriotisme se rapporte simplement au lien concret qui nous unit à nos pères, au pays et à la culture de nos pères : il n’y a pas de déterminisme et c’est toujours l’homme qui est souverain, l’homme en qui peut agir l’Esprit Saint créateur. 2) Le patriotisme chrétien ne comporte pas l'idée que les gens d'une autre race resteront étrangers à l'Etat. Les nations sont appelées à recevoir le salut en Jésus-Christ ; loin de mépriser ceux qui ne sont pas de notre race, les nations sont appelées à s’unir en Dieu : « Mais vous, vous êtes une race élue, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple acquis, pour proclamer les louanges de Celui qui vous a appelés des ténèbres à son admirable lumière » (1Pierre 2, 9).

Saint-Benoît-sur-Loire, le 21 juin 1429:
Jehanne dit à Charles : « Sire, me promettez-vous de me donner ce que je vous demanderai ? »
Le Roi hésite, puis consent.
« Sire, donnez-moi votre royaume ».
Le Roi, stupéfait, hésite de nouveau ; mais, tenu par sa promesse et subjugué par l'ascendant surnaturel de la jeune fille :
« Jehanne, je vous donne mon royaume ».
Cela ne suffit pas : la Pucelle exige qu'un acte notarié en soit solennellement dressé et signé par les quatre secrétaires du Roi ; après quoi, voyant celui-ci tout interdit et embarrassé de ce qu'il avait fait : « Voici le plus pauvre chevalier de France : il n'a plus rien ». Puis aussitôt après, s'adressant aux secrétaires :
« Écrivez : Jehanne donne le royaume à Jésus-Christ ».
Et bientôt après : « Jésus rend le royaume à Charles ».

Père Jean Dupuy, O.P. en 1429, Bibliothèque de l'Ecole des Chartes, 1885, p. 652, d'après le Breviarium historiale, texte rédigé au cours de l'été 1429.

Toute la Sainte Famille de Nazareth est apparue ici : c’est même le seul lieu au monde où saint Joseph soit apparu seul et ait parlé. Auparavant, en 1519, la Vierge Marie s’était déjà manifestée avec l’Enfant Jésus, saint Bernard de Clairvaux et saint Michel Archange, protecteur de la France, à un bûcheron, Jean de la Baume, en lui donnant ce message : « Qu’on vienne ici en procession pour recevoir les dons que je veux y répandre ! ». La Vierge Sainte a ensuite répandu ici des torrents de grâces, la plus célèbre étant la naissance de Louis XIV «Dieudonné» après 22 ans de stérilité du mariage entre Louis XIII et Anne d’Autriche. Et c’est en remerciement de cette faveur que le roi Louis XIII consacra la France à la Vierge Marie le 10 février 1638 ! Cotignac est aujourd’hui le lieu culturel le plus visité du Var : c’est donc un sanctuaire qui est unique dont nous fêterons en 2019 le 500ème anniversaire.

Père François, prieur des frères de saint-Jean et recteur du sanctuaire Notre-Dame de Grâces de Cotignac
Nous avons une responsabilité, celle de jouer le rôle de la France ; ce rôle, dans mon esprit comme dans le vôtre, se confond avec un rôle chrétien. Notre pays ne serait pas ce qu'il est, c'est presque banal de le dire, s'il n'était pas d'abord un pays catholique. Partout où il m'est donné de passer, non seulement dans la métropole, mais à travers les pays de la Communauté, et souvent aussi en terre étrangère, les Françaises et les Français religieux sont présents. Je constate et salue leurs efforts, leurs mérites, et je prends acte de ce que servant Dieu, il servent aussi notre patrie. De tout cela je voudrais vous remercier très simplement, en ajoutant comme dernier mot, l'affirmation de mon entière confiance dans les destinées de notre pays. Je pense que si Dieu avait voulu que la France mourût, ce serait fait. Il ne l'a pas voulu, elle vit, l'avenir est à elle.
Général de Gaulle, Discours à Rome, le 27 juin 1959

Outre la protection des Lieux saints et l’amélioration du sort des chrétiens, l’effet le plus net de la politique française en Orient est le développement des activités missionnaires au service de l’uniatisme. La complémentarité des efforts du Saint-Siège et de la France s’affirme dès le départ, et l’œuvre de François Picquet [1626-1685], en sa double qualité de consul et d’évêque, est un bon exemple de cette imbrication.

François Charles-Roux, Les Échelles de Syrie et de Palestine, au 18e siècle, Paris 1928, p. 10

François Picquet [1626-1685] mérite d’être regardé comme l’un des fondateurs religieux de cette réalité politique, plus spirituelle que territoriale, de ce que l’on appelait naguère la France du Levant  /…/ Nul n’excella, comme lui, à implanter et à faire s’épanouir en terroir schismatique, sous les regards musulmans, la spiritualité française. 
-  Il mit au service du christianisme et de l’idée d’unité chrétienne cette force spirituelle qu’est notre esprit missionnaire ; 
-  il mit au service des intérêts chrétiens cette force juridique qu’était le texte même des Capitulations, dûment maintenu et dûment interprété.

Georges Goyau, Un précurseur : François Picquet Consul de Louis XIV en Alep et Évêque de Babylone, éditions Paul Geuthner Paris, 1942