Foi et raisons > Évolution

Documents de références

Pour proposer un contenu intéressant sur ce thème

cliquez-ici

Ce que dit la Bible sur le thème : Évolution

Dieu dit : "Que les eaux grouillent d'un grouillement d'êtres vivants et que des oiseaux volent au-dessus de la terre contre le firmament du ciel" et il en fut ainsi.  
Dieu créa les grands serpents de mer et tous les êtres vivants qui glissent et qui grouillent dans les eaux selon leur espèce, et toute la gent ailée selon son espèce, et Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit et dit : "Soyez féconds, multipliez, emplissez l'eau des mers, et que les oiseaux multiplient sur la terre." Il y eut un soir et il y eut un matin: cinquième jour.
Dieu dit : "Que la terre produise des êtres vivants selon leur espèce: bestiaux, bestioles, bêtes sauvages selon leur espèce" et il en fut ainsi.
Dieu fit les bêtes sauvages selon leur espèce, les bestiaux selon leur espèce et toutes les bestioles du sol selon leur espèce, et Dieu vit que cela était bon.
Dieu dit : "Faisons l'homme à notre image, comme notre ressemblance, et qu'ils dominent sur les poissons de la mer, les oiseaux du ciel, les bestiaux, toutes les bêtes sauvages et toutes les bestioles qui rampent sur la terre."

Gn 1, 20-26

D'une part, la théorie de l'Evolution est conciliable avec la Bible qui dit que la mer et la terre produisent des êtres vivants : les êtres vivants ont une cause seconde, ils ne sont pas tous directement créés par Dieu.
D'autre part, même Darwin sait que l’évolution des formes du vivant n'explique pas tout. L'absence de formes intermédiaires suggère une création continue, des créations intermédiaires de quelque chose de neuf, comme dans la Bible.  

Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, lui, le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des temples faits de main d'homme. 25 Il n'est pas non plus servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit, lui qui donne à tous vie, souffle et toutes choses. 26 Si d'un principe unique il a fait tout le genre humain pour qu'il habite sur toute la face de la terre; s'il a fixé des temps déterminés et les limites de l'habitat des hommes, 27 c'était afin qu'ils cherchent la divinité pour l'atteindre, si possible, comme à tâtons et la trouver; aussi bien n'est-elle pas loin de chacun de nous. 28 C'est en elle en effet que nous avons la vie, le mouvement et l'être.

Ac 17, 24-28

Discours de saint Paul à Athènes (extrait).

Ce que dit l'Église sur le thème : Évolution

"C’est en Dieu en effet que nous avons la vie, le mouvement et l’être" (cf. Ac 17, 28). Quand nous lisons dans la Genèse, le récit de la création nous risquons d’imaginer que Dieu a été un magicien, avec une baguette magique en mesure de faire toutes les choses. Mais il n’en est pas ainsi.
Il a créé les êtres et les a laissés se développer selon les lois internes qu’Il a données à chacun, pour qu’ils se développent et pour qu’ils parviennent à leur plénitude. Il a donné l’autonomie aux êtres de l’univers en même temps qu’il les a assurés de sa présence permanente, donnant existence à chaque réalité. Et ainsi la création est allée de l’avant pendant des siècles et des siècles, des millénaires et des millénaires jusqu’à devenir celle que nous connaissons aujourd’hui, précisément parce que Dieu n’est pas un démiurge ou un magicien, mais le Créateur qui donne l’existence à toutes les créatures.
Le début du monde n’est pas l’œuvre du chaos qui doit son origine à un autre, mais dérive directement d’un Principe suprême qui crée par amour. Le Big-Bang, que l’on place aujourd’hui à l’origine du monde, ne contredit pas l’intervention créatrice divine mais l’exige. L’évolution de la nature ne s’oppose pas à la notion de Création, car l’évolution présuppose la création d’êtres qui évoluent.
En ce qui concerne l’homme, en revanche, il y a un changement et une nouveauté. Quand, au sixième jour du récit de la Genèse, a lieu la création de l’homme, Dieu donne à l’être humain une autre autonomie, une autonomie différente de celle de la nature, qui est la liberté. Et il dit à l’homme de donner un nom à toutes les choses et d’aller de l’avant dans le cours de l’histoire. Il le rend responsable de la création, également pour qu’il domine la création, pour qu’il la développe et ainsi jusqu’à la fin des temps.

Pape François, Discours du 27 octobre 2014, durant la session plénière de l'académie pontificale des sciences

Après s'être opposé au créationnisme qui voit les choses d'une manière simpliste, le pape affirme la foi en Dieu créateur.
Les plantes et les animaux ont une autonomie dans leur mouvement d'évolution, mais l'autonomie de l'homme se situe sur un autre plan, celui de la liberté. 

Plus que de la théorie de l’évolution, il convient de parler des théories de l’évolution. Cette pluralité tient d’une part, à la diversité des explications qui ont été proposées du mécanisme de l’évolution et d’autre part, aux diverses philosophies auxquelles on se réfère… Les théories de l’évolution qui, en fonction des philosophies qui les inspirent, considèrent l’esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière, sont incompatibles avec la vérité de l’homme. Elles sont d’ailleurs incapables de fonder la dignité de la personne.

Saint Jean-Paul II, 22 octobre 1996

Il y a, en effet, une pluralité d’explications : par exemple des théories avec des archétypes formant les grandes familles du vivant ; des théories avec un « principe anthropique » expliquant la relative rapidité de l’apparition de l’homme, etc.
En rappelant qu'il est faux de considérer l’esprit comme émergeant des forces de la matière vivante, Jean-Paul II réactualise les condamnations des erreurs de Teilhard de Chardin et de ses disciples faites en 1962 et 1981.

Les théories de l’évolution qui, en fonction des philosophies qui les inspirent, considèrent l’esprit comme émergeant des forces de la matière vivante ou comme un simple épiphénomène de cette matière, sont incompatibles avec la vérité de l’homme. Elles sont d’ailleurs incapables de fonder la dignité de la personne.

Jean-Paul II

"Les philosophies qui considèrent l’esprit comme émergeant des forces de la matière" font en général mention des particules quantiques, sans voir qu’il y a "une décohérence", de sorte que les propriétés de l’infiniment petit ne se retrouvent pas à l’échelle humaine. Il y a donc souvent une erreur de méthode. En outre, les expériences de Libet montrent qu’un esprit humain est capable d’interrompre une décision pourtant "programmée" par la montée du potentiel électrique des neurones concernés. Ce qui suggère que le cerveau ne "contient" pas l’esprit à la manière d’un ordinateur mais qu’il serait plutôt comme une « radio » qui capterait l’esprit.
Jean-Paul II est donc loin d’être un arriéré obscurantiste en disant que la réduction de l’esprit humain à la matière est "incompatible avec la vérité de l’homme".

Quiconque observe attentivement ceux qui sont hors du bercail du Christ découvre sans peine les principales voies sur lesquelles se sont engagés un grand nombre de savants. En effet, c'est bien eux qui prétendent que le système dit de l'évolution s'applique à l'origine de toutes les choses; or, les preuves de ce système ne sont pas irréfutables même dans le champ limité des sciences naturelles. Ils l'admettent pourtant sans prudence aucune, sans discernement et on les entend qui professent, avec complaisance et non sans audace, le postulat moniste et panthéiste d'un unique tout fatalement soumis à l'évolution continue. Or, très précisément, c'est de ce postulat que se servent les partisans du communisme pour faire triompher et propager leur matérialisme dialectique dans le but d'arracher des âmes toute idée de Dieu.

Pie XII, Sur quelques opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements de la doctrine catholique

Le 'postulat moniste et panthéiste' évacue l'idée même de l'existence d'un Créateur. Il est présenté comme un évidence, or, ce n'est qu'un postulat. C'est en tant que tel que le pape le dénonce.
Comme l'indique le titre de l'encyclique, le pape ne discute pas tant de la science que des erreurs d'opinion, c'est-à-dire des erreurs de méthode et de philosophie. 

 

La fiction de cette fameuse évolution, faisant rejeter tout ce qui est absolu, constant et immuable, a ouvert la voie à une philosophie nouvelle aberrante, qui, dépassant l'idéalisme, l'immanentisme et le pragmatisme, s'est nommé existentialisme, parce que, négligeant les essences immuables des choses, elle n'a souci que de l'existence de chacun.
A cela s'ajoute un faux historicisme qui, ne s'attachant qu'aux événements de la vie humaine, renverse les fondements de toute vérité et de toute loi absolue dans le domaine de la philosophie et plus encore dans celui des dogmes chrétiens.

Pie XII, Sur quelques opinions fausses qui menacent de ruiner les fondements de la doctrine catholique

Les philosophies deviennent "aberrantes" lorsqu'elles s'attachent aux événements fluctuants pour tout relativiser toute vérité morale ou spirituelle, sous prétexte qu'en matière scientifique on parle "d'évolution". Le pape rappelle que l'esprit humain  peut et doit rechercher les vérités et les essences immuables (cf. philosophie thomiste).

Citations sur le thème : Évolution

Pourquoi donc chaque formation géologique, dans chacune des couches qui la compose, ne regarde-t-elle pas de formes intermédiaires ? La géologie ne révèle assurément las une série organique bien graduée, et c'est en cela que consiste l'objection la plus sérieuse qu'on puisse faire à ma théorie.

Darwin
[DARWIN, De l'origine des espèces, Stuttgart, 1963, p. 438]

L’enjeu de la prochaine révolution génétique sera de redonner sa place à l’ADN dans l’énorme complexité d’interactions biochimiques du vivant. On ne le met plus sur un piédestal comme un dictateur qui dirige le déroulement de la vie…  

Andras Paldi, « Les gênes n’expliquent pas tout le vivant », Le Figaro, 16 juillet 2002, p. 25

La sélection quantique révèle que dans l’évolution biologique, le hasard quantique na rien de commun avec le hasard darwinien. Pour les darwiniens, l’ordre émergent est un saut dans le néant et est créé par le hasard : un bruit que la sélection naturelle transformera en musique. Dans l’émergence de l’ordre complexe par les états virtuels actualisés (EVA) la musique tait partie d’un concert cosmique qui n’est que révélé par les sauts quantiques.

Lothar Schäfer.« L’importance des états virtuels dans l’émergence de l’ordre complexe de l’Univers », PhiloScience, n° 3, 2007.

Je retrouve un ordre dans le déroulement de l’évolution du vivant. Les étapes successives de la conquête de la planète par les végétaux et les animaux s’inscrivent dans une perspective en quelque sorte logique. Elles tendent vers un constant perfectionnement et de longues séquences d’adaptation particulières. Chaque stade est la suite et la conséquence du précédent.
Aucun événement dû au seul hasard ne peut expliquer ce phénomène perceptible à travers toute l’évolution du vivant.

Jean Dorst, Et si l’on parlait un peu de la vie ? . Maisonneuve. et Larose, 1999, p. 80

Jean Dorst, zoologue, membre de l'Académie des sciences française, ancien directeur du Muséum national d'histoire naturelle, décédé en août 2001, partageait l'idée selon laquelle le néodarwinisme ne peut expliquer les grandes transitions qui ont eu au cours de l'évolution.

A cause des réserves que j'ai formulées contre l'évolutionnisme, on m'a accusé d'être un "créationniste". Je ne le suis pas. Si vous me le permettez, je souhaiterais seulement être une créature.

G. Sermonti, Dimenticare Darwin. Ombre sull’evoluzione, Rusconi, Milano 1999, p. 14.

Le créationnisme est une doctrine interprétant le récit de la création des différentes espèces par Dieu (Gn 1, 11 et 21) de manière instantanée et sans évolution, de sorte que nous n’avons ni un singe, ni un poisson parmi nos ancêtres.
Texte original : Per le riserve che nutro nei confronti dell’Evoluzionismo sono stato accusato d’essere un “creazionista”. Non lo sono: se me lo si permette, aspirerei soltanto ad essere una creatura. 

Voici un animal. Ou il a une âme spirituelle, ou il n’en a pas. S’il en a une, je l’appelle homme, et s’il n’en a pas, non. Toutefois, comme ces êtres spirituels que sont les hommes se reproduisent en un sens de la même manière que les animaux, ils forment une généalogie. Il faut donc bien qu’il y en ait eu un qui ait été le premier à avoir une âme. Eh bien, ce premier à en avoir eu une, c’est lui qu’on appelle Adam.

H. Hude, Entretiens posthumes avec Jean Guitton, Presses de la Renaissance, 2001, p.286