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Ce que dit la Bible sur le thème : Fiabilité des Évangiles

Car ce n'est pas en suivant des fables sophistiquées que nous vous avons fait connaître la puissance et l'Avènement de notre Seigneur Jésus Christ, mais après avoir été témoins oculaires de sa majesté.

2 Pierre 1, 16

Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des événements qui se sont accomplis parmi nous, d'après ce que nous ont transmis ceux qui furent dès le début témoins oculaires et serviteurs de la Parole,  j'ai décidé, moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines d'en écrire pour toi l'exposé suivi, excellent Théophile,  pour que tu te rendes bien compte de la sûreté des enseignements que tu as reçus. 

Luc 1, 1-4

Nous vous annonçons cette vie éternelle qui était auprès du Père et qui s’est manifestée à nous. Ce que nous avons contemplé, ce que nous avons entendu, nous vous l’annonçons à vous aussi, pour que, vous aussi, vous soyez en communion avec nous. Et nous, nous sommes en communion avec le Père et avec son Fils, Jésus Christ.

1Jn 1, 2-3

L’Apôtre utilise les verbes entendre, voir, toucher et contempler (cf. 1 Jn 1, 1) le Verbe de Vie, puisque la Vie elle-même s’est manifestée dans le Christ.

Ce que dit l'Église sur le thème : Fiabilité des Évangiles

Dieu a parsemé à dessein de difficultés les livres saints qu’il a inspirés lui-même, afin de nous exciter à les lire et à les scruter avec d’autant plus d’attention et pour nous exercer à l’humilité par la constatation salutaire de la capacité limitée de notre intelligence.

Pie XII, Divino Afflante Spiritum, 1943

Pie XII fonde l'approche historique et scientifique des Écritures, et affirme que les nouvelles méthodes scientifiques sont tout à fait compatibles avec la croyance en l'inspiration de l'Esprit Saint. 

18. Il n'échappe à personne qu'entre toutes les Ecritures, même celles du Nouveau Testament, les Evangiles possèdent une supériorité méritée, en tant qu'ils constituent le témoignage par excellence sur la vie et sur l'enseignement du Verbe incarné, notre Sauveur.
Toujours et partout l'Eglise a tenu et tient l'origine apostolique des quatre Evangiles. Ce que les apôtres, en effet, sur l'ordre du Christ, ont prêché, par la suite eux-mêmes et des hommes de leur entourage nous l'ont, sous l'inspiration divine de l'Esprit, transmis dans des écrits qui sont le fondement de la foi, à savoir, l'Evangile quadriforme selon Matthieu, Marc, Luc et Jean.

19. Notre sainte Mère l'Eglise a tenu et tient fermement et avec la plus grande constance, que ces quatre Evangiles, dont elle affirme sans hésiter l'historicité, transmettent fidèlement ce que Jésus le Fils de Dieu, durant sa vie parmi les hommes, a réellement fait et enseigné pour leur salut éternel, jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel (cf. Ac 1,1-2). En effet, ce que le Seigneur avait dit et fait, les apôtres après son Ascension le transpirent à leurs auditeurs avec cette intelligence plus profonde des choses dont eux-mêmes, instruits par les événements glorieux du Christ et éclairés par la lumière de l'Esprit de vérité (2), jouissaient. (3). Les auteurs sacrés composèrent donc les quatre Evangiles, choisissant certains des nombreux éléments transmis soit oralement soit déjà par écrit, rédigeant un résumé des autres, ou les expliquant en fonction de la situation des Eglises, gardant enfin la forme d'une prédication, de manière à nous livrer toujours sur Jésus des choses vraies et sincères (4). Que ce soit, en effet, à partir de leur propre mémoire et de leurs souvenirs, ou à partir du témoignage de ceux qui "furent dès le début témoins oculaires et serviteurs de la Parole", ils composèrent leurs écrits dans le but de nous faire éprouver la "solidité" des enseignements que nous avons reçus (cf. Lc 1,2-4). 

Notes:
(1) cf. St Irénée, adv.Haer. III 11 8 PG 7 885 Sagnard, p. 194. (1965 Dei Verbum 18)
(2) cf. Jn 14,26 16,13
(3) Jn 2,22 12,16 cf. Jn 14,26 16,12-13 7,39
(4) cf. Instruc. Sancta Mater Ecclesia a Pontificio Consilio Studiis Bibliorum provehendis edita: AAS 56 (1964), p. 715 (1965 Dei Verbum 19)

Vatican II, Constitution dogmatique Dei Verbum, 1965

La constitution dogmatique Dei Verbum parle de la Révélation divine comme étant la manifestation de la présence vivante de Dieu au sein d'un peuple, manifestation qui atteint son sommet en Jésus, donc dans les Evangiles. 

 

Le Jésus du quatrième [dans l'évangile de Jean] et le Jésus des synoptiques [dans les évangiles de Matthieu, Marc et Luc] sont une seule et même personne : le vrai Jésus historique.

Benoît XVI, Jésus de Nazareth

Pour affirmer cela, Benoît XVI observe de nombreux passages des évangiles de Matthieu, Marc et Luc et Jean, où Jésus révèle sa divinité et donc, son incarnation, par exemple le sermon sur la montagne de Matthieu et le Prologue de Jean (Cf. Tome I), le miracle de la mer apaisée ou l'affirmation "Je suis", l'expression "fils de l'homme" et le discours eschatologique de Jésus (Cf. Tome II), etc.

Cette Révélation donnée pour le salut de toutes les nations, Dieu, avec la même bienveillance, prit des dispositions pour qu'elle demeurât toujours en son intégrité et qu'elle fût transmise à toutes les générations. C'est pourquoi le Christ Seigneur, en qui s'achève toute la Révélation du Dieu très haut (cf. 2Co 1,30; 3,16-4,6), ayant accompli lui-même et proclamé de sa propre bouche l'Evangile d'abord promis par les prophètes, ordonna à ses apôtres de le prêcher à tous comme la source de toute vérité salutaire et de toute règle morale, en leur communiquant les dons divins (1). Ce qui fut fidèlement accompli, tantôt par les apôtres, qui, dans la prédication orale, dans les exemples et les institutions transmirent, soit ce qu'ils avaient appris de la bouche du Christ en vivant avec lui et en le voyant agir, soit ce qu'ils tenaient des suggestions du Saint-Esprit, tantôt par ces apôtres et par des hommes de leur entourage, qui, sous l'inspiration du même Esprit-Saint (2), consignèrent par écrit le message de salut.
Mais pour que l'Evangile fût toujours gardé intact et vivant dans l'Eglise, les apôtres laissèrent comme successeurs les évêques, auxquels ils "remirent leur propre fonction d'enseignement" (3). Cette sainte Tradition et la Sainte Ecriture de l'un et l'autre Testament sont donc comme un miroir où l'Eglise en son cheminement terrestre contemple Dieu, dont elle reçoit tout jusqu'à ce qu'elle soit amenée à le voir face à face tel qu'il est (cf. 1Jn 3,2).

Notes:
(1) cf. Mt 28,19-20 cf. Mc 16,15 Cc Trente, sess.4,decr. De canonicis script.: Ds 783 (1501).
(2) cf. Cc Trente, l.c. - Cc Vat.I,sess.3,Const.dogm. De fide cath. cap.2 c de revelatione: Ds 1787 (3006).
(3) St Irénée, adv. Haer, III,1; PG 7, 848 ;Harvey, 2, p.9. (1965 Dei Verbum 7)

Vatican II, Dei Verbum 7

L'historicité des Evangiles se fondent sur l'historicité de l'événement de la venue de Jésus-Christ, Verbe de Dieu. Les Evangiles, commente Benoît XVI, ne sont pas une "dictée" mais elles contiennent une "vérité éternelle" qui doit être transmise efficacement à chaque génération. D'où l'imbrication entre l'Ecriture et la tradition. Cf. Benoît XVI, exhortation apostolique Verbum Domini, 2011.

Les premiers à avoir droit à l’annonce de l’Évangile sont précisément les pauvres, qui ont besoin non seulement de pain, mais aussi de paroles de vie. [...] En même temps, il faut reconnaître et valoriser le fait que les pauvres eux-mêmes sont aussi des agents d’évangélisation. [...] Les pasteurs sont appelés à les écouter, à apprendre d’eux, à les guider dans leur foi et à les motiver pour qu’ils soient des artisans de leur propre histoire.

Benoît XVI, Exhortation Verbum Domini, § 107

Ainsi, selon Benoît XVI, l'historicité de l'Evangile n'est pas uniquement une affaire d'exégètes, mais elle se joue aussi aujourd'hui, et notamment avec les pauvres.

L’Ancien et le Nouveau Testament [ont été] composés sous l’inspiration du Saint Esprit, ils ont Dieu pour auteur et ont été transmis comme tels à l’Eglise elle-même. Pour la rédaction des Livres Saints, Dieu a choisi des hommes ; il les a employés en leur laissant l’usage de leurs facultés et de toutes leurs ressources, pour que, lui-même agissant en eux et par eux, ils transmettent par écrit, en auteurs véritables, tout ce qu’il voulait et cela seulement. [...]

La vérité est proposée et exprimée de manière différente dans les textes qui sont historiques à des titres divers, dans les textes prophétiques, les textes poétiques, ou les autres sortes de langage. Il faut donc que l’interprète recherche le sens qu’en des circonstances déterminées, l’hagiographe, étant donné les conditions de son époque et de sa culture, a voulu exprimer et a de fait exprimé à l’aide des genres littéraires employés à cette époque

Vatican II, Dei Verbum 11-12

La lecture fondamentaliste tend à traiter le texte biblique comme s’il avait été dicté mot à mot par l’Esprit et n’arrive pas à reconnaître que la Parole de Dieu a été formulée dans un langage et une phraséologie conditionnée par telle ou telle époque. [Elle] insiste d’une manière indue sur l’inerrance des détails dans les textes bibliques, spécialement en matière de faits historiques ou de prétendues vérités scientifiques. Souvent, elle historicise ce qui n’avait pas de prétention à l’historicité car il considère comme historique tout ce qui est rapporté ou raconté avec des verbes à un temps passé, sans la nécessaire attention à la possibilité d’un sens symbolique ou figuratif.

Commission biblique pontificale, décembre 1993

Citations sur le thème : Fiabilité des Évangiles

Dieu a pris un risque insensé, qui était de se laisser interpréter.

Paul Ricoeur

Comment pourrait-on vivre sans la science des Écritures, à travers lesquelles on apprend à connaître le Christ lui-même, qui est la vie des croyants ?

Saint Jérôme
[Epistola 30, 7 : CSEL 54, 246.]