Théologie > Nature des miracles

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Ce que dit la Bible sur le thème : Nature des miracles

Jésus se mit à faire des reproches aux villes où avaient eu lieu la plupart de ses miracles, parce qu'elles ne s'étaient pas converties : "Malheureuse es-tu, Corazine ! Malheureuse es-tu, Bethsaïde ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez vous avaient eu lieu à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que les gens y auraient pris le vêtement de deuil et la cendre en signe de pénitence. En tout cas, je vous le déclare : Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous, au jour du Jugement. Et toi, Capharnaüm, seras-tu donc élevée jusqu'au ciel ? Non, tu descendras jusqu'au séjour des morts ! Car, si les miracles qui ont eu lieu chez toi avaient eu lieu à Sodome, cette ville subsisterait encore aujourd'hui. En tout cas, je vous le déclare : le pays de Sodome sera traité moins sévèrement que toi, au jour du Jugement".

Mt 11, 20-24

Le Christ annonce qu'il va juger plus sévèrement les villes de Galilée où ses miracles n'ont pas été reconnus comme base de la foi.

Pour eux, ils s'en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux et confirmant la Parole par les signes qui l'accompagnaient.

Mc 16, 20

Les miracles accompagnent la prédication des apôtres.

La Vierge Marie (Jn 2), les apôtres (Mc 16, 20), les saints, ainsi que la prière simple de chaque chrétien, obtiennent des miracles « au nom de Jésus » (Jn 16, 23).

 

Jésus lui dit: "Lève-toi, prends ton grabat et marche." Et aussitôt l'homme fut guéri; il prit son grabat et il marchait. Or c'était le sabbat, ce jour-là. [...] C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus: parce qu'il faisait ces choses-là le jour du sabbat. Mais il leur répondit: "Mon Père est à l'oeuvre jusqu'à présent et j'oeuvre moi aussi."

Jean 5, 8-17

Les miracles du Christ manifestent sa charité, active et compatissante. Ils signifient que le Règne de Dieu, annoncé par les prophètes, est enfin arrivé. Ils sont l’œuvre du Père et du Fils : ils désignent le Christ dans sa gloire de Fils unique.

Avant le retour du Christ doit venir l'apostasie « et se révéler l'Homme impie, l'Etre perdu, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu, se produisant lui-même comme Dieu. […] Sa venue à lui, l'Impie, aura été marquée, par l'influence de Satan, de toute espèce d'œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, à l'adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n'avoir pas accueilli l'amour de la vérité qui leur aurait valu d'être sauvés. »

2Thessaloniciens 2, 3-11

Le Christ et les saints font des miracles qui conduisent à l'adoration de Dieu, notre Père Créateur, et à une vie sanctifiée par les commandements de Jésus. Au contraire, les prodiges mensongers de l'antichrist "singent" les miracles du Christ et conduisent au blasphème. 

Ce que dit l'Église sur le thème : Nature des miracles

Les divers anges font des miracles, les uns, pour nous inviter à rendre à Dieu seul le culte de latrie, les autres pour se le faire rendre à eux-mêmes. [...]
Quand ni les uns ni les autres ne feraient de miracles, cette seule considération que les uns ordonnent qu’on leur sacrifie, tandis que les autres le défendent et exigent qu’on ne sacrifie qu’au vrai Dieu, suffirait pour faire discerner à une âme pieuse de quel côté est le faste et l’orgueil, de quel côté la véritable religion.
Je dis plus: alors même que ceux qui demandent à être adorés seraient les seuls à faire des miracles et que les autres dédaigneraient ce moyen, l’autorité de ces derniers devrait être préférable aux yeux de quiconque se détermine par la raison plutôt que par les sens.[...]
En résumé, s’il y a des anges qui demandent le sacrifice pour eux-mêmes, il faut leur préférer ceux qui ne le réclament que pour le Dieu qu’ils servent et qui a créé l’univers ; ces derniers, en effet, font bien voir de quel sincère amour ils nous aiment, puisqu’au lieu de nous soumettre à leur propre empire, ils ne cherchent qu’à nous faire parvenir vers l’être dont la contemplation leur promet à eux-mêmes une félicité inébranlable.

Saint Augustin, docteur de l'Eglise

St Augustin savait qu’en milieu païen il y a des faits extraordinaires (latin : mira) ou des prédictions du futur, mais il y voit l’œuvre des démons, qui veulent prendre mes hommes au jeu, pour en faire des esclaves[1]
Il y oppose les miracles du Christ, bienfait pour les malades ou signes adressés à l’esprit, contribuaient au renouvellement moral et « offraient un témoignage de la majesté divine.»" href="#_ftn2" name="_ftnref2">[2]

[1] La Cité de Dieu X, 16, 1-2
[2] De l’utilité de croire XVI, 34

C’est donc lui [Jésus-Christ] – le voir, c’est voir le Père (cf. Jn 14, 9) – qui, par toute sa présence et par la manifestation qu’il fait de lui-même par ses paroles et ses œuvres, par ses signes et ses miracles, et plus particulièrement par sa mort et sa résurrection glorieuse d’entre les morts, par l’envoi enfin de l’Esprit de vérité, achève en l’accomplissant la révélation, et la confirme encore en attestant divinement que Dieu lui-même est avec nous pour nous arracher aux ténèbres du péché et de la mort et nous ressusciter pour la vie éternelle.

Vatican II, Dei Verbum 4

Vatican II dit que les miracles de Jésus sont porteurs de la révélation, au même titre que ses paroles.

Le motif de croire n’est pas le fait que les vérités révélées apparaissent comme vraies et intelligibles à la lumière de notre raison naturelle. Nous croyons " à cause de l’autorité de Dieu même qui révèle et qui ne peut ni se tromper ni nous tromper ". " Néanmoins, pour que l’hommage de notre foi fût conforme à la raison, Dieu a voulu que les secours intérieurs du Saint-Esprit soient accompagnés des preuves extérieures de sa Révélation " (ibid., DS 3009). C’est ainsi que les miracles du Christ et des saints (cf. Mc 16, 20 ; He 2, 4), les prophéties, la propagation et la sainteté de l’Église, sa fécondité et sa stabilité "sont des signes certains de la Révélation, adaptés à l’intelligence de tous", des "motifs de crédibilité" qui montrent que l’assentiment de la foi n’est "nullement un mouvement aveugle de l’esprit" (Cc. Vatican I : DS 3008-3010).

Catéchisme de l’Eglise catholique

Citations sur le thème : Nature des miracles

Le miracle est un signe tangible qui s’impose à nous en manifestant de manière irréfutable que la base du réel doit être cherchée ailleurs. Et que l’appui de notre monde doit se trouver sur un autre socle, sur un soubassement plus sûr, plus fort, plus stable que la spatio-temporalité. 

Nicolas Celoro, Le miracle, signe de l’Au-delà, dans Enquête sur les miracles, Editions du Jubilé 2015, p. 328

"S'il y a des miracles, il y a donc quelque chose au-dessus de ce que nous appelons la nature ; la conséquence est de bon sens : il n'y a qu'à s'assurer de la certitude et de la vérité des miracles" (p. 15).

Blaise Pascal, Œuvres complètes (par J.Chevalier), La Pléiade, NRF, Gallimard, 1954.

"Ubi est Deus tuum ? [Où est ton Dieu ?] Les miracles le montrent, et son un éclair" (p. 1325)
La nature est une image de la grâce, et les miracles visibles sont image des invisibles" (p. 1265)

Pascal, Les Pensées, dans Œuvres complètes, La Pléiade, NRF, Gallimard, 1954

Les Pensées de Pascal ont été méditées après la guérison soudaine de Marguerite Perier, sa nièce, le 26 mars 1656.

Les phénomènes dont a été l'objet Marthe Robin sont sans nul doute les plus complets et les plus récents et ils ont été authentifié par de très nombreux témoins dont beaucoup sont encore vivants /.../ L'inédie (52 ans de vie sans nourriture ni boisson), associée à l'absence de sommeil, à la stigmatisation hebdomadaire (plus de 2000 fois), à la reconstitution sanguine spontanée, à l'impossibilité de déglutir, à l'absorption d'hostie sans déglutition (miracle eucharistique)... 
[L'auteur se réfère à : Jean-Jacques ANTIER, Marthe Robin, le voyage immobile, Librairie académique Perrin, 1991 et 1996]

Lucien Daly, Les miracles les plus récents, dans Enquête sur les miracles, Editions du Jubilé 2015, p. 28

A Hiroshima, lors de l’explosion de la bombe atomique, un groupe de jésuite allemands furent épargnés de la destruction et de la contamination radioactive alors que leur maison était à 100 mètres seulement du centre de l’explosion. Le père Hubert Schiffer par exemple vécut jusqu’à l’âge de 63 ans, il était âgé de 30 ans au moment de l’explosion en 1945. Ces prêtres étaient de fervents adeptes de la prière du rosaire qu’ils récitaient journellement. Il est encore plus étonnant que le même miracle se produisit à Nagazaki, avec le couvent franciscain de saint Maximilien Kolbe, où les frères priaient là aussi quotidiennement le Rosaire. /.../
Le miracle est un signe et donc jamais une contrainte comme serait la conclusion d'un syllogisme pour celui qui l'écoute. /.../ Pour ce temps de larmes, ils peuvent donc conforter la foi et la susciter par la raison. Ce sont des grâces utiles au salut.

Yvon Pinson, Les miracles eucharistiques, dans Enquête sur les miracles, Editions du Jubilé 2015, p. 60 et 61

« [Les miracles s’adressent aux foules, le jugement sur le miracle] se situe à ce niveau d’intériorité où l’homme a déjà conscient de sa misère, se reconnaît pauvre, fragile, démuni, en besoin de salut. »

R. Latourelle
["Miracle", Dictionnaire de théologie fondamentale, Cerf, Paris 1992, p.859]