Documents de références

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Ce que dit la Bible sur le thème : Doctrine Sociale de l'Église

J’ai vu la misère de mon peuple qui est en Égypte. J’ai entendu son cri devant ses oppresseurs ; oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer...

Exode 3, 7-8

La délivrance du peuple hébreux dans le livre de l'Éxode est une référence biblique essentielle dans la théologie de la libération.

Le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont fauché vos champs, crie, et les clameurs des moissonneurs sont parvenues aux oreilles du Seigneur des Armées. 

Jacques 5, 4

Attention au contresens : « le Seigneur des armées » est une ancienne expression biblique (« Yahvé Sabaot ») qui se réfère non pas à la vie militaire, mais aux armées célestes, c’est-à-dire aux étoiles dont Dieu est le maitre et le créateur. 

« Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? » Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit. Voilà le grand, le premier commandement. Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépend toute la Loi, ainsi que les Prophètes. » 

Matthieu 22, 38-40

Voici comment nous avons reconnu l’amour : lui, Jésus, a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères. Celui qui a de quoi vivre en ce monde, s’il voit son frère dans le besoin sans faire preuve de compassion, comment l’amour de Dieu pourrait-il demeurer en lui ? Petits enfants, n’aimons pas en paroles ni par des discours, mais par des actes et en vérité.

1 Jean 3, 16

Ce que dit l'Église sur le thème : Doctrine Sociale de l'Église

Rendre ce monde plus juste signifie, entre autres choses, s’efforcer qu’il n’y ait pas d’enfants insuffisamment nourris, sans éducation, sans instruction, qu’il n’y ait pas de jeunes ne recevant pas la formation nécessaire; qu’il n’y ait pas de paysans sans terres pour vivre et se développer dignement ; qu’il n’y ait pas de travailleurs maltraités ni lésés dans leurs droits ; qu’il n’y ait pas de systèmes qui permettent l’exploitation de l’homme par l’homme ou par l’État ; qu’il n’y ait pas de corruption ; qu’il n’y ait pas de gens ayant beaucoup de superflu, tandis que d’autres manquent de tout, sans faute de leur part ; qu’il n’y ait pas tant de familles mal constituées, brisées, désunies, insuffisamment aidées ; qu’il n’y ait pas d’injustice et d’inégalités dans l’administration de la justice ; qu’à personne ne manque la protection de la loi et que cette protection soit égale pour tous ; que la force ne prévale pas sur la vérité et le droit, mais au contraire la vérité et le droit sur la force ; et que l’économie et le politique ne prévalent jamais sur l’humain.
Mais ne vous contentez pas de ce monde plus humain. Faites un monde explicitement plus divin, plus conforme à la volonté de Dieu, conduit par la foi et par ce qu’elle inspire : le progrès moral religieux et social de l’homme. Ne perdez pas de vue la dimension verticale de l’évangélisation. Elle a la force de libérer l’homme, parce qu’elle est la révélation de l’amour : l’amour du Père pour les hommes, pour tous et chacun des hommes, l’amour révélé en Jésus-Christ. « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique pour que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais aient la vie éternelle. » (Jn 3, 16.)

Homélie de Jean-Paul II, le 25 janvier 1979, à Saint Domingue, § 3-4

En puisant dans le cœur de Marie, dans la profondeur de sa foi exprimée par les paroles du Magnificat, l'Eglise prend toujours mieux conscience de ceci: on ne peut séparer la vérité sur Dieu qui sauve, sur Dieu qui est source de tout don, de la manifestation de son amour préférentiel pour les pauvres et les humbles, amour qui, chanté dans le Magnificat, se trouve ensuite exprimé dans les paroles et les actions de Jésus. 

Jean-Paul II, Redemptoris Mater § 37

Plus que jamais, il convient que des chrétiens nombreux, dont la foi soit éclairée et qui soient résolus à vivre la vie chrétienne dans son intégralité, s'engagent, par amour pour leurs frères déshérités, opprimés ou persécutés, dans la lutte pour la justice, la liberté et la dignité humaine ... Une défense efficace de la justice doit s’appuyer sur la vérité de l’homme, créé à l’image de Dieu...La lutte des classes comme chemin vers la société sans classe est un mythe qui empêche les réformes et aggrave la misère et les injustices. Ceux qui se laissent fasciner par ce mythe devraient réfléchir sur les expériences historiques amères auxquelles il a conduit. La conversion spirituelle, l'intensité de l'amour de Dieu et du prochain, le zèle pour la justice et pour la paix, le sens évangélique des pauvres et de la pauvreté, sont requis de tous, et tout spécialement des pasteurs et des responsables. 

Instruction Libertatis Nuntius, 1984

Libertatis Nuntius est le document présenté par le cardinal Ratzinger et ratifié par Jean-Paul II en 1984: premier volet de la clarification des apports et limites et la théologie de la libération. Le magistère encourage l’option préférentielle pour les pauvres, mais critique le présupposé marxiste. 

L’Église a la ferme volonté de répondre à l’inquiétude de l’homme contemporain subissant de dures oppressions et soucieux de liberté. En aimant les pauvres, l’Eglise témoigne de la dignité de l’homme. Elle affirme qu’il vaut plus par ce qu’il est que par ce qu’il possède. La priorité reconnue à la liberté et à la conversion du cœur n’élimine nullement la nécessité d’un changement des structures injustes.

Instruction Libertatis Conscientia, 1986

Cette instruction, deux ans après Libertatis Nuntius, a pour but d’exposer les conditions profondes de la vraie libération de l’homme. Le texte rappelle les fondements bibliques de la notion de libération dans le salut et  présente la réponse de l’Église : la doctrine sociale. 

Devant la priorité de la foi au Christ et de la vie “en Lui”, formulée dans le titre de cette Ve Conférence, pourrait surgir également une autre question : cette priorité, ne pourrait-elle pas être, peut-être, une fuite vers l’intimité, vers l’individualisme religieux, un abandon de la réalité urgente des grands problèmes économiques, sociaux et politiques d’Amérique Latine et du monde, et une fuite de la réalité, vers un monde spirituel. Quelle est cette “réalité ”? Celui qui exclut Dieu de son horizon fausse le concept de “réalité ”et en conséquence, ne peut terminer qu’en chemins erronés et avec des recettes destructrices.  Dieu est la réalité fondatrice, non un Dieu seulement pensé ou hypothétique, sinon le Dieu au visage humain ; c’est le Dieu-avec-nous, le Dieu de l’amour jusqu’à la croix.  Que nous donne la foi en ce Dieu? La première réponse est : elle nous donne une famille, la famille universelle de Dieu dans l’Église catholique. La foi nous libère de l’isolement du moi, parce qu’elle conduit à la communion : la rencontre avec Dieu est, en soi-même et comme telle, rencontre avec les frères, un acte de convocation, d’unification, de responsabilité envers l’autre et envers les autres. En ce sens, l’option préférentielle pour les pauvres est implicite dans la foi christologique en ce Dieu qui s’est fait pauvre pour nous, pour nous enrichir de sa pauvreté (cf. 2Co 8,9). 

Conférence d'Aparecida, 2007

La conférence d’Aparecida en 2007 a réunit les évêques d'Amérique Latine pour déterminer les orientations pastorales de l'Église d'Amérique Latine. La conclusion finale a été préparée sous la supervision du cardinal Bergoglio, futur pape François. Objet d'affrontements parfois durs entre les évêques, ce document est une sorte de mise à jour des préoccupations sociales et pastorales de l'Église dans le sous-continent qui a vu naitre la théologie de la libération. La conférence inaugurale prononcée par le pape Benoît XVI est une lumineuse exhortation à approfondir foi en Dieu et solidarité envers les pauvres, deux thèmes chers au pape François. 

Avec sa doctrine sociale, l'Église se charge du devoir d'annonce que le Seigneur lui a confié. Elle concrétise dans les événements historiques le message de libération et de rédemption du Christ, l'Évangile du Royaume. (n. 63)

Compendium de la Doctrine Sociale de l'Eglise

Le compendium de la Doctrine Sociale de l'Église, demandé par Jean-Paul II au cours de son pontificat. L'outil de référence pour connaitre la pensée sociale de l'Église, extrêmement concrète et évolutive. 

La vérité que nous devons à l’homme est, avant tout, une vérité sur l’homme lui-même. En tant que témoins de Jésus-Christ, nous sommes des hérauts, des porte-voix, des serviteurs de cette vérité que nous ne pouvons réduire aux principes d’un système philosophique ou à une pure activité politique, que nous ne pouvons oublier ou trahir.

Jean-Paul II aux évêques d'Amérique Latine, 1979

Le 28 Janvier 1979, à Puebla de los Angeles au Mexique, le pape Jean-Paul II prononçait un vigoureux discours contre les dérives politiques de la théologie de la libération.  

Notre visite au sanctuaire de Zapopàn, signifie notre volonté et notre effort de nous rapprocher de Dieu et de nous laisser inonder par lui, avec l’intercession, l’aide et le modèle de Marie » (N° 3). Marie nous permet de dépasser les multiples structures de péché... elle nous permet d’obtenir la grâce de la vraie libération  (n° 3).  Marie est le modèle […] pour ceux qui n’acceptent pas passivement les circonstances adverses de la vie personnelle et sociale, ni ne sont victimes de l’aliénation - comme on dit aujourd’hui - mais qui proclament avec elle que Dieu est la caution, le garant des humbles et, en l’occurrence renverse les puissants de leur trône »(n° 4). En outre, « l’option pour les pauvres » est le « baromètre de la pratique d’un chrétien », ainsi que de se montrer ouvert à tous et spécialement à « la vocation éternelle de l’homme » (n°6).

Homélie de Jean-Paul II à Zapopan, 1979

L’homélie de Jean-Paul II, en 1979, s’inscrit tout à fait dans la théologie de la libération. 

Citations sur le thème : Doctrine Sociale de l'Église

La théologie de la libération, c’est la tête. L’action non violente gandhienne, ce sont les pieds. La mystique du Serviteur souffrant, c’est le cœur.

Frédy Kunz (Fraternité du Serviteur Servant)

La théologie de la libération s’occupe concrètement de la dure vie des pauvres et des causes qui provoquent la pauvreté. Tout cela doit être considéré à la lumière de la foi.

Josef Sayer, théologien

Je nourris un pauvre et l’on me dit que je suis un saint. Je demande pourquoi le pauvre n’a pas de quoi se nourrir et l’on me traite de communiste.

Dom Helder Camara